Retour au format normal
lefaso.net

Fermeture des centres d’éveil et d’éducation préscolaire de la municipalité : C’était un problème de recouvrement

mardi 19 mai 2015.

 

Les enfants des 19 centres d’éveil et d’éducation préscolaire (CEEP) relevant de la commune de Ouagadougou ont repris leurs activités ce mardi matin. Ce, après plus de deux semaines de suspension, officiellement pour un problème budgétaire. Les concertations entreprises consécutivement au mouvement d’humeur des parents d’élèves le révèleront plus tard, il s’agissait plutôt d’un problème de recouvrement.

L’information avait été donnée au personnel des CEEP : les activités récréatives, les activités culturelles et les activités de clôture de fin d’année ne pouvaient pas être organisées pour défaut de budget. Inadmissible ! Ont protesté les encadreurs pour qui ces activités sont tout autant importantes que les autres enseignements donnés en classe. Ils ont alors cessé leurs activités, soutenus en cela par les parents d’élèves. Lesquels parents d’élèves ne comprenaient pas eux non plus pourquoi ces activités ne pouvaient pas être organisées alors que leurs frais sont compris dans la scolarité globale qu’ils ont payée. A l’issue de leur mouvement d’humeur de ce lundi matin, le Président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou dont relèvent ces centres a pris l’initiative d’une rencontre d’échanges.

Que d’incompréhensions !

A en croire le régisseur, au titre de l’année scolaire 2014- 2015, les prévisions de recettes s’élevaient à 177 351 000 fcfa pour un montant encaissé de 87 244 500 fcfa à la date du 27 avril. Soit un taux global de recouvrement de 49%, un taux qui varie par ailleurs d’un CEEP à un autre. C’est du moins ce qui est ressorti de cette rencontre qui a regroupé parents d’élèves, personnel d’encadrement et autorité municipale. La caisse étant unique pour toutes ces structures, c’est alors que la priorité aurait été accordée au goûter des enfants et à la rémunération des agents communautaires chargés de leur encadrement. Du coup, les activités sus-citées ne pouvaient pas être supportées financièrement. Faux ! Ont rétorqué les représentants des directeurs de ces centres. Pour eux, la base de calcul est irréaliste. D’abord parce que les prévisions qui avaient été réalisées avant la rentrée des classes devraient être actualisées, les différents effectifs étant désormais connus ; ensuite parce que le dispositif de recouvrement est inefficace. Entre autres. Au point où dans certains CEEP, le recouvrement dépasse à peine 30%. Les directeurs qui n’ont pas manqué au passage de pointer du doigt la non conformité entre dépenses prévues et dépenses effectuées.

La Mairie prête à préfinancer les activités.

« Les parents n’ont pas payé, pourquoi c’est aujourd’hui que nous le savons ? Moi je suis surpris de le savoir », s’est indigné un parent d’élève. Pour lui qui a payé toute la scolarité de son enfant, il déplore que son enfant lui soit remis parce que d’autres parents n’ont pas payé. Certains parents ont d’ailleurs fait observer que l’information n’est pas correctement remontée aux parents en défaut de paiement. « Quelqu’un n’a pas fait son travail », a martelé Damien Gampiné, le Président de la délégation spéciale. Mais puisque le recouvrement ne relève pas de la municipalité, il a tout de suite adhéré à cette proposition qui a valeur d’engagement des parents d’élèves : qu’à la fin mai au plus tard, sur leur sensibilisation, tous les parents d’élèves soient à jour de leurs scolarités. Mais en attendant et le temps pressant, la Municipalité peut- elle déjà préfinancer les différentes activités au programme des enfants ? Pas de problème, ont répondu les services financiers de l’hôtel de ville, à condition que le budget actualisé soit mis à leur disposition, et les besoins exacts des CEEP formulés. C’est ce que parents, encadreurs et autorités municipales de l’éducation ont défini ce mardi matin.

Samuel Somda
Lefaso.net



Vos commentaires