Mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes : Amnesty international Burkina lance le débatEnviron 875 millions d’armes légères et de petit calibre seraient en circulation dans le monde ; plus de 12 milliards de balles sont produites chaque année (source : Small arms survey). La violence armée, elle, tue environ 526 000 personnes par an, la plupart en dehors des situations de conflit. Amnesty international Burkina Faso lance donc le débat sur la mise en œuvre efficiente du traité sur le commerce des armes (TCA), entré en vigueur depuis décembre 2014. Dans ce cadre, elle a organisé un diner de presse le 9 mai 2015 à Ouagadougou. Après des années de débats et de négociations, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Traité sur le commerce des armes (TCA) le 2 avril 2014, par une écrasante majorité des Etats membres. Ce traité est entré en vigueur depuis le 24 décembre 2014. Ce texte est le premier à fixer des normes mondiales pour réglementer le commerce international des armes classiques et des munitions. Des chiffres peu reluisants
Plus de 1000 entreprises réparties dans une centaine de pays produisent des armes légères et de petit calibre. Et, le commerce autorisé des armes légères et de petit calibre dépasse 8,5 milliards de dollars par an. Plus 875 millions d’armes seraient en circulation dans le monde actuellement dont plus de 60% sont détenus par des civils. Malheureusement, ces armes sont utilisées aussi bien dans les conflits qu’en temps de paix pour violer les droits humains. Comment opérationnaliser le TCA au Burkina ? Environ deux millions d’armes de petit calibre seraient en circulation Burkina. Et notre pays a ratifié le traité sur le commerce des armes (TCA). Mais, la réussite et l’efficacité du TCA dépendent de l’application cohérente et rigoureuse de ces normes. Pour l’opérationnalisation de ce texte international, le Burkina devra conformer sa législation nationale. C’est pourquoi Amnesty international Burkina Faso lance le débat. D’où cette rencontre avec les hommes de médias. Car, « les médias sont des acteurs incontournables dans la sensibilisation et la promotion des droits humains », soutient Christian Ouédraogo, le coordonnateur campagnes et actions d’Amnesty international Burkina Faso. Le traité a été adopté, ratifié, est entré en vigueur après un long processus mené par les Etats et la société civile internationale. Mais, il ne faut pas que ce soit un texte de trop qui dort dans les tiroirs. Il faut des résultats sur le terrain. Cette rencontre avec la presse est aussi une « autre façon de renforcer les capacités des journalistes et à travers eux ressusciter le débat par rapport à la question de la mise en œuvre des dispositions du TCA », poursuit Christian Ouédraogo. Pour l’animation des débats, d’autres structures étaient présentes. Il s’agit, entre autres, du ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale, la Haute autorité de contrôle des importations et de l’utilisation des armes… Moussa Diallo |