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Université de Ouagadougou : Un cycle de séminaires sur l’Afrique et le développement

mardi 12 mai 2015.

 

Dans le cadre d’une Université d’été organisée par l’ISSP (Institut supérieur des sciences de la population) en collaboration avec l’Uqam, l’Université de Ouagadougou accueille un cycle de séminaires axés sur l’Afrique et le développement. Le thème inaugural de ce cycle de séminaires, intitulé « Trajectoire de l’État en Afrique », a été animé par l’ex-Délégué général du CNRST (Centre national de la recherche scientifique et technologique), Basile Guissou. C’était dans l’après-midi du lundi 11 mai 2015, dans la salle de conférences de l’ISSP.

Dans sa communication, Basile Guissou a fait l’historique de la construction des Etats en Afrique. Une construction qui a été durement marquée par la colonisation. Toute chose qui a provoqué un faux départ. Un faux départ tenant notamment à la mise à l’écart des valeurs culturelles africaines. Et le comble est, selon lui, l’imposition de la langue du colon.

En dépit de cela, l’Afrique dispose aujourd’hui du potentiel nécessaire pour coloniser en retour, ses ex-puissances colonisatrices. C’est du moins ce qu’a indiqué M. Guissou, avec la précision qu’il suffit de faire émerger quelques Etats à partir des bons exemples qui existent par endroits, de sorte à ce qu’ils servent de locomotives pour tirer à vitesse sûre, les autres Etats.

Dans cette dynamique, il est absolument nécessaire, selon lui, d’adopter des politiques linguistiques de promotion des langues locales. En tout état de cause, l’Afrique doit se garder de copier des modèles de développement en occident.
L’avènement des ensembles régionaux et sous régionaux, M. Guissou dit les saluer. Toutefois, précise-t-il, « l’UEMOA est un poison » téléguidée par la « France », pour saper les efforts d’émergence de la sous-région ouest-africaine.
Pour le cas spécifique du Burkina Faso, Basile Guissou relève que tous les ingrédients pour le décollage du pays ont toujours existé. Mais, déplore-t-il, les leaders politiques n’ont pas encore été à la hauteur des enjeux qui se sont affichés. Sur la question qui est actuellement au centre de la polémique à l’Université de Ouagadougou, celle du système LMD (Licence-Master-Doctorat), le chercheur Guissou dira, « Je reste convaincu que le LMD va mieux réussir ici qu’ailleurs ». Pour lui, il n’y a pas lieu de reculer face aux difficultés qui se présentent.

De nombreux autres thèmes en ‘’officine’’

Pour la suite de ce cycle de séminaires, les thèmes « Les élections aident-elles à la consolidation de la démocratie ? », et « Quels modèles pour le développement de l’Afrique ? », feront l’objet de communication au cours de la journée du mardi 12 mai 2015, respectivement par Domba Jean-Marc Palm du CNRST de 8h à 10h, et Valère D. Somé également du CNRST, de 15h à 17h. La journée du mercredi 13 mai 2015 sera également marquée par deux communications, l’une par Hamidou Garané de l’Université Ouaga II entre 8h et 10h sur « Géopolitique des cours d’eau en Afrique », et l’autre par Pierre-Claver Hien du CNRST, de 15h à 17h, sur le thème « Frontières et insécurité en Afrique ».

Après ces communications du mercredi, les séminaires seront suspendus pour reprendre, du moins selon le calendrier arrêté, le lundi 18 mai 2015 avec deux communications de 7h30 à 12h30. L’une sera animée par Mahamadou Zongo de l’Université de Ouagadougou sur le thème « L’accaparement des terres, nouveau défi posé à l’Afrique » ; et l’autre, par Ludovic Kibora du CNRT sur « Conflits, médiation et communautés politiques africaines ».

Le mardi 19 mai 2015, de 7h30 à 12h30, des enseignants-chercheurs de l’ISSP livreront successivement, deux communications : l’une sur « La dynamique démographique et les politiques de population », et l’autre sur « Éducation, genre et développement ». Il en sera de même le mercredi 20 mai 7h30 à 12h 30, sur les thèmes « La santé de la reproduction et santé reproductive des Adolescent(e)s », et « Migrations, urbanisation et environnement ».

Et le jeudi 21 mai de 7h30 à 12h 30, ce sont les enseignants Yacouba Banhoro de l’UO et Issiaka Mandé de l’Uquam, qui lanceront les débats à partir, l’un, du thème « Les politiques de santé publique en Afrique : cas du Burkina Faso », et l’autre du thème « Unité africaine et panafricanisme ». La fin de cette Université d’été est prévue pour intervenir le vendredi 22 mai 2015 entre 9h30 et 12h30, par un « Cycle de documentaires » qui sera suivi d’une cérémonie de clôture.
Prioritairement adressés aux chercheurs, enseignants-chercheurs, étudiants de Master et doctorat, ces cadres de débats sur le devenir du continent africain, restent tout de même largement ouverts. Mais la participation à la communication inaugurale n’a vraiment pas mobilisé, même si elle a été qualitativement costaud. Gageons que les prochaines séances seront meilleures en termes de participation.

Fulbert Paré
Lefaso.net