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MESS : Remettre le LMD sur les rails

mardi 21 avril 2015.

 

Les acteurs du monde universitaire se sont retrouvés à Koudougou dans la région du centre – ouest avec pour ambition de remettre le système licence-master – doctorat (LMD) sur les rails. L’atelier d’évaluation s’est tenu du 14 au 16 avril 2015. Il a été organisé par la Direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Après les constats et l’analyse de la situation, les participants ont fait des recommandations à l’endroit des différentes parties prenantes.

Le système Licence-Master-Doctorat (LMD) est introduit dans la politique éducative du Burkina Faso depuis 2008. Cette reforme est conforme aux dispositions de la directive N°03/2007/CM/UEMOA du 4 juillet 2017. La note recommandait aux pays membres de l’institution sous-régionale d’ « adopter le LMD comme cadre de référence des diplômes délivrés dans les universités et établissements d’enseignement supérieur implantés sur le territoire de l’Union ». Pour une meilleure mise en œuvre du système Il y a eu plusieurs rencontres : le Symposium national sur le LMD, de l’atelier de recadrage et d’harmonisation de la mise en œuvre du LMD en 2011, du Comité ad hoc de réflexion sur l’université du Burkina Faso et des Etats généraux de l’enseignement supérieur en 2013.
Pas moins de 14 milliards de francs ont été débloqués en 2013 soit pour réfectionner des cités universitaires ou des bureaux d’enseignants ; soit pour achever la construction d’amphithéâtres.
Tous les acteurs sont pour l’amélioration des conditions de mise en œuvre du LMD. Selon Gnoumou Kani Gaston de l’école supérieure des travaux publique de Ouadagadougou, le discours a évolué car aucun acteur ne rejette le LMD. Pour Vincent Yipo BADO de l’Union Générale des Etudiants du Burkina (UGEB), il faut suspendre le LMD, réunir les moyens avant de reprendre. L’Union Nationale des Etudiants du Faso (UNEF) et le Mouvement des Etudiants du Faso (MEFA) soutiennent la « correction » des insuffisances du LMD.

Des insuffisances et difficultés

Les insuffisances sont réelles. Le diagnostic a relevé : la non mise en œuvre des recommandations antérieures ; un accompagnement infrastructurel et logistique insuffisant (vidéoprojecteur, connexion internet etc.) ; l’absence d’un mécanisme de financement des infrastructures, des formations et de la technologie (bibliothèques numériques, logiciel, équipements informatiques, internet, etc.) ; l’absence d’harmonisation des programmes de certaines filières ; les conditions sociales difficiles des étudiants burkinabè ; la faiblesse des budgets alloués aux universités ; l’insuffisance de valorisation de la fonction d’enseignant et la responsabilité administrative ; l’absence de mesures d’accompagnement pédagogique, financier, administratif (équipes pédagogiques, tutorat, jurys de correction, organisation des délibérations…) ; l’absence d’une coordination de la mise en œuvre du LMD au niveau national.

De nombreuses difficultés sont ressorties de l’atelier. On peut retenir : le chevauchement des années dans certains établissements ; l’absence d’autonomie chez les étudiants ; la disparité des présentations des diplômes du LMD ; l’immixtion des étudiants dans la programmation des évaluations et des cours ; l’insuffisance de formation des enseignants à la pédagogie universitaire ; la non prise en compte par la fonction publique des diplômes du système LMD ;
Les associations d’étudiants ont ajouté comme difficultés sont : le faible taux de succès des étudiants aux examens de passage en année supérieure ; la dégradation de la qualité de la formation ; le retard académique ; le chevauchement et la non maitrise des curricula.

Le Thérapie

Pour remettre le LMD sur les rails, les participants recommandent au gouvernement : l’inscription de l’enseignement supérieure comme une priorité nationale ; la mise en place d’un comité national de suivi de la mise en œuvre du LMD ; la relecture des textes des universités publiques ; L’adaptation des emplois du public et du privé aux diplômes du LMD ; l’adoption d’un code d’éthique et de déontologie ; l’augmentation du nombre des infrastructures pédagogiques ; la revalorisation de la fonction d’enseignant ; L’augmentation conséquente des budgets des universités. L’arrêt de l’ingérence de la politique à l’université par l’imposition de la délivrance d’attestations intermédiaires qui est contraire aux textes du système LMD ; une véritable révolution numérique.
A l’endroit du MESS les participants en appellent à l’adoption de textes sur l’harmonisation de la pratique du système LMD dans les universités publiques ; La mise en place d’un système d’orientation et de conseil des étudiants au niveau national ; L’adoption de textes portant règlementation des interventions des enseignants-chercheurs dans les IES privées ; la prise en compte des exigences sociales et administratives du LMD par toutes les structures intervenant dans la gestion des étudiants.

Les Universités ont eu des recommandations à elles adressées.

Pour le Pr Filiga Michel Sawadogo, Ministre des Enseignements Secondaire et supérieur, le rapport de l’atelier fera l’objet d’une communication orale en conseil de ministre. « Les étudiants doivent accepter de faire des sacrifices en vue d’accélérer la résorption du retard. Les enseignants devraient œuvrer à commencer assez tôt les cours, à programmer les examens de manière ferme. Quant au gouvernement il jouera sa partition. En tout état de cause tous les acteurs du système doivent tendre vers des mesures d’adaptation pour respecter les délais et calendriers car il s’agit de sauver nos universités, la jeunesse et le pays tout entier », a conclu le Ministre Filiga Michel Sawadogo.

SCB



Vos commentaires

  • Le 21 avril 2015 à 14:09, par zemosse En réponse à : MESS : Remettre le LMD sur les rails

    Voici un ministre prèsqu’invisible et inopérant sur le terrain, alors que les universités se meurent au propre comme au figuré. C’est le type de ministre autosuffisant qui ne perçoit pas la chance unique qu’il a eu d’être appelé a ce poste.il sera certainement jeté dans la poubelle de l’histoire s’il ne se ressaisi pas.il laisse le président de l’Université de Ouagadougou faire une mission de 15jours laissant son université s’embourber inexorablement.

  • Le 21 avril 2015 à 16:36, par NANEMA, UO En réponse à : MESS : Remettre le LMD sur les rails

    Bonjour

    Il ne faut pas se tromper de guerre ....sinon la victoire est encore loin d’être acquise... même s’il faut avoir le sens du contexte (pays, économie, éducation, enseignement sup) dans lequel le LMD doit prendre place, ce n’est pas le LMD qui doit être remis sur les rails mais les différents acteurs qui, en toute conscience et responsabilité, doivent oeuvrer, chacun en ce qui le concerne, à ce que ce dispositif et cette approche universaliste de la qualification des étudiants (lisibilité internationale des diplômes et parcours de formation) dont notre système ne peut s’excepter à défaut de se refermer sur sa propre misère et disqualifier ainsi la jeunesse burkinabé dans la compétition mondiale actuelle et à venir.
    On peut multiplier les réunions comme on voudra, si on ne réalise pas ce qui est vu, compris et dit à haute voix à chaque rencontre, on n’ira nulle part. Si vous relisez le discours que feu T. Marc GARANGO avait prononcé aux états généraux de l’enseignement supérieur, tout y est ... mais le drame de notre pays, c’est de ne jamais passer aux actes .... et donc de recommencer sans cesse à zéro ce qui devrait être déjà réglé .... depuis belle lurette. Cela fait presqu’une décennie qu’on parle plus qu’on n’agit, que se laisse malmener par des gens qui pensent que parce qu’il peut à tout moment tomber et se blesser, un enfant devrait attendre d’être sûr de ne pas tomber et se blesser avant d’apprendre à marcher .... La logique du pire est notre pire ennemi ... un pays avance de manière incrémentale et ce n’est pas à coup de slogans ou de pistolet qu’on n’entre dans l’absolu (Hegel).
    La bonne volonté des acteurs, la détermination des politiques à alimenter le secteur clef de l’éducation en général et de l’enseignement supérieur en particulier, des ressources dont ils ont vraiment besoin, et bien d’autres qualités (lucididé, sens du travail en équipe, méthodes efficaces de gestion des parcours de formation, des programmes, des évaluations et surtout des enseignants-chercheurs, chevaux qui tirent la charette ....et dont le moral ne doit pas être réduit à néant ... etc...).... sont les ingrédients du succès de cette réforme indispensable .... pour ne pas isoler davantage notre pays et sa jeunesse qui doit pouvoir trouver sa place dans un monde qui change avec une accélération sans précédent ....
    NANEMA

  • Le 21 avril 2015 à 19:47 En réponse à : MESS : Remettre le LMD sur les rails

    le probleme de l’universite ce sont les enseignants. chacun court derriere le gombo. il fait le cours quand il veut et personne ne peut lui dire quoi que ce soit. L’université c’est comme le champ de l’enseignant. Tant qu’on va pas s’assumer et mettre de l’ordre là, rien ne vas changer. C’est clair. Et encore, combien sont-ils qui arrivent à progresser ? Mettez de l’ordre et vous verez. Les cours programmes, ils disparaissent, viennent quand ils veulent, finissent leur programme quand ils veulent, bloquent les cours des autres, et les programmations. Tant qu’un enseignant n’a pas fini son module, tout le systeme est bloque. Pas la peine. Tant que ca ne vas pas s’arreter, les problemes ne vont pas finir

  • Le 21 avril 2015 à 19:56, par Habermas En réponse à : MESS : Remettre le LMD sur les rails

    Analyse digne d’intérêt Professeur.
    Nos dirigeants ne font que de la démagogie. Nous voulons des actes sur le terrain. Nos universités souffrent. Ce qu’il faut ce ne sont plus les discours populistes, ce sont des amphis, des enseignants, la connexion internet, un personnel administratif qualifié et des bourses pour les étudiants. En somme il faut ,en Etat sérieux et responsable, accorder une attention particulière à l’éducation.

  • Le 21 avril 2015 à 21:50, par Justice et verite avant pardon En réponse à : MESS : Remettre le LMD sur les rails

    La déliquescence de l’Enseignement supérieur que nous vivons aujourd’hui est la résultante des choix, des réformettes et des actions de liquidation d’un enseignement de qualité par tous les bonzes du Front Populaire, de l’ODP/MT et du CDP. Ils ont envoyé leurs enfants a l’extérieur étudier dans les grandes Universités étrangères et les enfants du peuple trainent a finir les années universitaires. Non, tous les anciens recteurs et présidents de l’université de Ouaga et tous les ministres du MESSRS devraient nous expliquer pourquoi ils nous conduit a cette situation.