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Gnagna : Saran Séré Sérémé marque ses empreintes

mardi 14 avril 2015.

 

Le marathon du parti pour le développement et le changement continue. Après le Namentenga, c’était le tour de la Gnagna dans l’Est du Burkina d’accueillir du 11 au 12 avril 2015 une délégation du parti conduite par sa présidente Saran Séré Sérémé. De Koala à Bilanga en passant par Bogandé et Piéla, les militants n’ont pas marchandé leur mobilisation pour accueillir celle qu’ils espèrent faire entrer dans l’histoire au soir du 11 octobre prochain.

Celle qu’on surnomme l’« Amazone du Sourou », la « Yennenga du pays San » ou encore la « Dame de la spatule » ne semble pas être venu pour amuser la galerie politique. A l’entame de sa tournée nationale depuis fin décembre 2014, Saran Séré Sérémé (SSS) est toujours accueillie par un bain de foule constituée majoritairement de femmes. Même dans les contrées les plus reculées du Burkina, sa côte de popularité continue de grimper et ce malgré le passage de sérieux candidats à la course vers Kossyam. En témoigne cette tournée de 48 heures dans la Gnagna qui a drainé une marée humaine dans toutes les localités où elle et des responsables de son parti le PDC se sont rendus. Jeunes, femmes et personnes du 3e âge ont manifesté leur soutien à celle qui ne laisse pas intimider par les préjugés.

Stop aux mensonges !

« Nous ne sommes pas là pour faire des promesses. Nous nous engageons à faire tout notre possible pour que le développement soit une réalité pour tous », lance Saran Sérémé aux militants de Bogandé. Dans un discours d’une demi-heure, la présidente du PDC rame à contre-courant des discours populistes de certains politiciens à l’aurore des élections. Dans la même lancée, Ibrahim Lankouandé, coordonnateur du PDC dans la Gnagna soutiendra qu’il faudra arrêter les mensonges et tenir un langage de vérité envers les populations car celles-ci ne sont plus dupes et amnésiques. L’honnêteté est donc une particularité du parti convaincu qu’ « il y a un temps où le temps lui-même est au changement, changement de comportement et de mentalité pour l’ancrage démocratique ».

Tout en prônant le développement harmonieux et équitable, le parti du « cheval blanc » a appelé les militants à s’engager pour sortir la commune et partant la province de ses limites. Bien que le PDC prône l’intérêt commun sur celui individuel, Saran Sérémé tient à préciser que le parti n’est pas communiste mais qu’il défend la social-démocratie et prend ce qui est positif dans tout système.

C’est possible avec une femme

« Ce n’est pas parce que je suis une femme que je n’ai pas une tête pour réfléchir encore moins un cœur pour aider ma population », défend SSS. Pour certains l’Amazone du Sourou n’est pas « présidentiable » car c’est une femme. D’autres par contre ne sont pas du même avis. C’est le cas du chef de Koala, de Bogandé, de Piéla et de Bilanga qui restent convaincus qu’une femme peut bien présider aux destinées du Burkina Faso. Et pour le Pr Maxime Somé, coordonateur du parti dans la région du Sud-Ouest, les populations doivent « oser bâtir l’avenir du pays avec une femme engagée qui a le mérite de ne pas promettre ce qu’elle ne peut faire ».
Quant à Sougri-Nooma Poubéré, il maintient que les sondages commandités sur l’issue des élections ne vont pas les débiliter car le parti compte aller de l’avant. Et pour se faire, il a invité les militants à s’inscrire massivement sur les listes électorales du 26 avril au 6 mai. 2015 est donc une année où la femme burkinabè devra s’affirmer et pour Saran Sérémé « un pays dit pauvre comme le nôtre ne peut se permettre de laisser plus de la moitié de son potentiel de côté et ne pas le valoriser ». Les représentants des anciens, des jeunes et des femmes ont à tour de rôle réaffirmé leur engagement à cheminer avec Saran Séré Sérémé jusqu’à la victoire finale. Mais avant, les militants de Bogandé ont l’ont surnommée Séri-Pougui, ce qui signifie en gulmacéma « bonheur partagé ».

De la vie politique

L’actualité politique est marquée par le vote du nouveau code électoral et les interpellations et arrestations d’anciens ministres du régime Compaoré. Sur ce dernier sujet, la présidente du PDC pense que l’heure n’est pas à la tergiversation, encore moins aux jérémiades et « ce n’est pas parce que nous prônons le dialogue, la paix, que celui qui a volé ou tué ne doit pas répondre (…) chacun doit s’assumer devant l’histoire ». Raillée après avoir quitté à temps le navire du CDP en 2012, Saran Sérémé avait alors demandé au président Blaise Compaoré de quitter le pouvoir par la grande porte au risque de ne pouvoir s’échapper par le trou de l’histoire. « Le pouvoir révèle l’être humain » et le PDC confie prier Dieu pour ne pas dépraver la lutte de la jeunesse.

Quelques doléances des populations

« Nous n’avons pas les moyens actuellement pour satisfaire les doléances des populations mais s’il nous arrive d’être élu, nous pourrons œuvrer à satisfaire ses doléances qui entrent en droite ligne avec nos préoccupations et notre vision » dixit la présidente du PDC. En effet, lors des visites de courtoisie qu’elle effectua auprès des différents chefs coutumiers et religieux pour demander leurs bénédictions, des préoccupations ont été soulevées.

A Koala, le chef de canton pose le problème d’électricité, d’infrastructures routières et d’eau. Pour lui, la commune est délaissée à elle-même et Saran Séré Sérémé serait la deuxième personnalité politique à fouler le sol de la localité depuis la période coloniale. Le Regretté Hama Arba Diallo fut le premier selon le chef. A Bogandé, c’est plutôt la communauté musulmane, qui après avoir prié pour leurs hôtes, a sollicité son aide pour la clôture de la mosquée.
En attendant, le 11 octobre prochain, le périple continue pour le parti pour le développement et le changement. Et les prochaines étapes seront Gaoua et Diébougou dans le Sud-Ouest.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net



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