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Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

vendredi 10 avril 2015.

 

Communiquer sur les différents efforts du gouvernement en vue de la satisfaction des besoins de la population, c’est l’objectif majeur du rendez-vous des membres du gouvernement de la transition à travers le « Face à la presse ». Ce jeudi, 9 avril 2015, Réné Bagoro de l’Habitat et de l’Urbanisme, Pr. Augustin Loada de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale, Salifou Dembélé de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi et Frédéric Nikiéma de la communication, porte-parole du gouvernement, étaient les ministres invités à ce plateau d’échanges. Suspension des opérations de lotissement, arrestations de dignitaires de l’ancien régime, programmes et projets de création d’emplois, mouvements de grève des organisations syndicales étaient, entre autres sujets abordés.

Le ministre de l’habitat et de l’Urbanisme, René Bagoro , après que son collègue de la communication ait planté le décor, a relevé l’opportunité qu’offre le point de presse d’expliquer le contexte de la décision portant suspension des opérations de lotissements, prise en Conseil des ministres la veille. En effet, remonte-t-il, après l’insurrection, les premières autorités décidaient de la suspension des opérations foncières sur toute l’étendue du territoire. Une décision motivée par les difficultés qui émaillent les opérations d’attribution de parcelles aux populations. La mesure avait un certain nombre d’implications dont, l’arrêt des opérations de lotissement réalisés dans le cadre de certains projets d’intérêt national tels Bagrépôle, l’aéroport de Donsin et la Trame d’accueil de sociétés minières au profit des populations déplacées. Elle mettait également, explique le ministre, en mal l’investissement privé en interdisant, entre autres, les opérations de bornage et de délimitation de propriétés, les opérations de mutation de terrains.
C’est pourquoi, tout en étant dans la dynamique de maintien de la suspension des opérations foncières, le gouvernement a-t-il jugé nécessaire de prendre un acte réglementaire qui régularise la suspension et du même coup, circonscrit le champ d’application. Ce qui autorise les opérations de bornage, de délimitation de terrains, de délivrance d’actes fonciers, de mutations de terrains ainsi que d’identification de parcelles.
La réglementation du prix des loyers a également « re » fait surface et à en croire pour M. Bagoro, la question est en réflexion et un cabinet d’étude est en voie d’être recruté à cet effet. Selon ses explications, il faut s’entourer d’instruments juridiques applicables et efficaces, à même de produire les résultats escomptés. D’où la nécessité d’approfondir les réflexions à ce sujet. Il affiche la volonté de son département à traiter la question pour le bonheur des populations et rassure que le projet sera sur la table du Conseil national de la Transition (CNT) avant octobre.

Les partenaires sociaux rassurés et invités à la compréhension
Le premier responsable du département en charge de la Fonction publique, du travail et de la Sécurité sociale, Pr. Augustin Loada, a fait le point des concertations avec les acteurs sociaux, en février et en avril. Rassurant que le dialogue n’a jamais été rompu. Sur les différents mouvements, le ministre a invité à la compréhension de ses partenaires sociaux car, souligne-t-il, la transition ne peut pas tout résoudre.
Des efforts sont en cours, dit-il, notamment en ce qui concerne la régularisation des avancements 2014, la relecture de la Loi 013 et la question du traitement salarial des fonctionnaires par rapport aux contractuels de l’Etat. Il a invité à ne pas peindre en noir tout le tableau car, selon lui, des efforts sont entrepris et se poursuivent. Rappelant que des plateformes non satisfaites qui datent d’années précédentes existent, auxquelles s’ajoutent de nouvelles demandes. De son avis, il paraît plus décent de parer aux plus urgents et jeter les bases de solutionnement pour les autres. Sur la question de la vie chère, Pr. Loada a relevé qu’elle s’est posée à tout moment et qu’il faut prendre en compte certains facteurs qui ne facilitent pas les choses, malgré la volonté du gouvernement de travailler à alléger le coût de la vie. A l’encroire, avec la situation économique du pays, marquée par les chocs exogènes et l’incertitude sur le plan politique, il est difficile pour la transition de régler, en si peu de temps, tous les problèmes. Il a rassuré de la volonté de son département à œuvrer pour plus d’épanouissement des acteurs sociaux à travers notamment des reformes.
C’est pourquoi, a-t-il invité chaque acteur au respect des règles du jeu, telles que prescrites par le Code du travail.

La jeunesse, au cœur de l’action gouvernementale !

Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Frédéric Nikiéma, a, en ce qui lui concerne, rappelé les mesures prises par l’exécutif, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. Il s’agit du Programme socioéconomique d’urgence de la transition (PSUT) d’un montant de 25 milliards de FCFA en vue de répondre aux attentes fortes des populations avec en sus, près de 30 000 emplois au profit des jeunes et des femmes ; de la construction de 75 complexes scolaires, de centres de santé, de la réalisation de deux amphithéâtres à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou. Tout en rappelant que la situation économique du Burkina n’est pas reluisante, M. Nikiéma a souligné que le gouvernement fait du mieux qu’il peut pour soulager les populations. Se référant aux différents remous sociaux enregistrés ces derniers temps, le ministre a souhaité que chaque Burkinabè soit compréhensif en cette période fragile marquée également par de nombreuses attentes « légitimes » des uns et des autres.
Sur le cas des arrestations en cours depuis quelques jours, Frédéric Nikiéma a confirmé les garde-à-vue des personnalités dont les noms ont été dévoilés le mardi dernier avant de rassurer que rien ne se fera en dehors de la loi et que, par la suite, la justice devra prendre le relais. Le ministre a aussi réfuté la thèse d’arrestations arbitraires, soulignant pèsent sur ces personnes, des présomptions. Il a déclaré que toutes les impunités seront combattues et ce, dans le respect des textes en vigueur.
Le ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Salifou Dembélé a, quant à lui, dressé un tableau qui laisse de réels motifs d’espoir pour la jeunesse. « Les actions entreprises par le gouvernement dans le cadre de la promotion de l’emploi se situent essentiellement à deux niveaux : l’amélioration de l’employabilité des jeunes et le renforcement de l’appui à la création de micros et petites entreprises, toute chose qui puisse participer à la réduction du taux de chômage qui affecte le développement socioéconomique de notre pays », a campé M. Dembélé.
Une des actions phares du département cette année, poursuit-il, sera la mise en œuvre du Programme socioéconomique d’Urgence de la Transition à travers son volet « soutien aux initiatives économiques des jeunes ». Sur l’enveloppe de vingt-cinq milliards, dix seront affectés à son département pour, essentiellement, l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, notamment par le biais de l’auto-emploi. Ce qui va, concrètement, s’incarner par le financement de 3000 projets de jeunes via un appel à projet ; l’installation de 1000 jeunes formés aux métiers non agricoles. Toujours dans ce chapitre, on note l’installation de 1000 jeunes formés aux métiers agricoles et, enfin, l’installation de 100 jeunes dans la pisciculture.

Rencontre nationale entre le Président et les jeunes

A en croire Salifou Dembélé, 2015 verra également la poursuite de la mise en œuvre des activités du Programme Emploi Jeunes et Développement des Compétences, projet doté d’une enveloppe de 25 milliards de FCFA lancé en mars 2014 avec l’appui de la Banque Mondiale pour accompagner la promotion de la formation professionnelle (recrutement et formation, recrutement et mise en activités de la deuxième cohorte de 2000 jeunes dans les travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO) en zone urbaine, lancement des THIMO en zone rurale, etc.).
Le ministre a également expliqué qu’un accent sera mis sur la formation professionnelle. Car, convaincu que la lutte contre le chômage et le sous-emploi passe forcément par une formation de qualité de la jeunesse.
Il est, en outre, envisagé, annonce le ministre, l’organisation, autour de juin 2015, d’une rencontre nationale entre le Président de la Transition et les jeunes du Faso. Cette rencontre constituera, dit M. Dembélé, un tremplin d’échanges directs entre les jeunes et leur président.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 11 avril 2015 à 02:30, par hopeburkina En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    Bon courage. On vous soutient entièrement.

  • Le 11 avril 2015 à 06:53, par Harro sur les contrôleurs financiers En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    Le gouvernement de transition dispose de peu de temps pour concrétiser des actions à la satisfaction de la population. Force est de reconnaître que les anciennes pratiques de lenteurs administratives persistent toujours dans l’administration publique et ne sont pas de nature à permettre au gouvernement d’atteindre des résultats probants dans des délais raisonnables. Beaucoup de fonctionnaires sont laxistes et très peu assidus à leurs postes de travail en toute impunité. Les contrôleurs financiers sont souvent des vecteurs de ralentissement du traitement diligent des dossiers que certains d’entre eux bloquent longtemps par mesquinerie ou esprit de corruption. Le contrôleur financier du ministère de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale s’illustre comme l’un des pires cas hors pair par ses absences fréquentes dans son bureau et son entêtement à bloquer par devers lui des dossiers et reste hostile à toute remarque sur son mauvais comportement. Actuellement, il y a une fronde du personnel et des usagers de l’administration publique contre lui. Une situation qui interpelle le ministre Loada pour qu’il mène des investigations rapides et trouver une solution à ce goulot d’étranglement de la célérité et de l’efficacité de son ministère qui est censé donné le bon exemple à tous les autres départements de l’administration publique.

  • Le 11 avril 2015 à 07:06, par Kaf En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    Sans pub, j’aime bien Fasonet à cause de la profondeur de ses reportages, les details et qu’on ne trouve pas chez les autres. Courage à vous et que d’autres sites prennent l’exemple sur vous.

  • Le 11 avril 2015 à 08:36 En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    Merci au gouvernement pour les explications

  • Le 11 avril 2015 à 08:55, par podrbem En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    trop de blablabla.où en somme nous avec le dossier Ousmane Guiro si le gouvernement veut reellement finir avec l’impunité ?

  • Le 11 avril 2015 à 09:01, par BEN En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    Bjr. A travers tout ce qui est dit, nul part on ne peut apprécier les efforts faits après 5 mois. A travers la communication on ne perçoit pas des échéances sur le plan de l’exécution afin de rassurer les uns et les autres .Nous avons eu l’impression que la Transition est pour une durée de 2 ou 3 ans suite à cette communication ( Peut être que c’est l’agendas caché dont on parle toujours ) Est- ce que vous savez que l’auto censure des journalistes de " l’ État " et même la censure directe des 1ers responsables de la TNB font que ces derniers sont mal à l’aise devant leur pupitre. Nous avons pitié de ces derniers quand ils gesticulent sur leur chaise , ne sachant quoi présenter ou comment faire pour passer un élément de dernière minute.
    Aussi, pensez vous qu’il est normal, sur une chaîne national , suivie sur satellite , que le spot publicitaire de Smokey sur son concert dit " sans exclusion " ( encore une provocation cautionnée par les autorités) passent en plein milieu du journal lelevisé de 13h15 ( 10/4/2014) ? Savez vous que 70% des téléspectateurs préfèrent suivre BFTV1 que de suivre la TNB ou de lire le journal Sidwaya ? Un sondage sur le terrain pourrait donner une bonne appréciation afin que les autorités apportent des corrections nécessaires.

  • Le 11 avril 2015 à 11:29, par SAVADOGO Abdou En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    De grâce, les THIMO doivent être réalisés utiles maintenant : réalisation/réparation de routes carrossables, ponts, realisation de petites retenues d,eau (petits barrages, boulis, etc.), construction de bâtiments publiques, etc.
    Il faut rompre maintenant avec les mauvaises pratiques de l’ancien régime. Nous ne devons plus jeter l’argent par la fenêtre...

  • Le 11 avril 2015 à 12:25, par lolyi En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    réglementer les loyers vous dites ? vous ne perdez rien à essayer, mais sachez que les maison à usages d’habitation continueront à être rare aucune réglementation ne viendra à bout des loyers élevés.
    Ce qui est possible c’est par exemple que l’État lance un emprunt obligation d’une centaine de milliards pour construire des maison qu’il mettra en location

  • Le 11 avril 2015 à 18:05 En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    O amphi prevu pour l’Université de Koudougou ! pourquoi ? pourtant y besoin
    le Burkina n’est pas Ouaga et Bobo ! il faut voir les autres villes. Comment l’Université de Koudougou qui a un important effectif n’a aucun un amphi en prévision

  • Le 11 avril 2015 à 18:50, par bantoloum En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    J’espere que les transitaires auront le temps de construire tout ce qu ils racontent.

  • Le 11 avril 2015 à 19:33, par Le barron En réponse à : Gouvernement : quatre ministres face aux préoccupations des populations

    pour resumé les propos du MFPTSS on ne peux pas finir avec les luttes il continu en disant elles ont été, elle le sont et elle le seront. merci pour ce langage de vérité. mais ceux qui pensent que les objetifs de la transition est d’organisé les elections ne disent pas vrai. c’est quand mange qu’on peux avoir la force pour voté. autrement ils n’ont qu’a coupé un mois de salaire des fonctionnaires pour organiser les élections et on vera le résultat.