Retour au format normal
lefaso.net

Secteur de l’électricité au Faso : 48 heures pour réfléchir sur les voies et moyens de renforcer l’offre

vendredi 10 avril 2015.

 

A l’initiative de l’Autorité de Régulation du Sous-secteur de l’Electricité (ARSE), il se tient les 9 et 10 avril 2015 à Ouagadougou une rencontre sur les bilans et prévisions des activités du sous-secteur de l’électricité et la régulation des tarifs de l’électricité au Burkina Faso. C’est l’inspecteur général des services Mahamoudou Porgo qui a présidé l’ouverture de la rencontre au nom du ministre des Mines et de l’Energie.

« L’objectif final, c’est la production en abondance de l’électricité pour satisfaire la demande des populations, pour accroître le développement du secteur de l’électricité. Pour cela, il nous faut une méthodologie, des applications pour aller vers une planification efficace ». C’est en ces termes que Mariam Gui Nikièma, présidente de l’Autorité de Régulation du Sous-secteur de l’Electricité (ARSE), situe les enjeux de l’atelier que son institution organise depuis ce jeudi 9 avril 215 avec les représentants de l’ensemble des acteurs du secteur de l’électricité. « Nous nous sommes retrouvés pour voir comment satisfaire la forte demande d’électricité. Comme vous le savez, comme vous l’avez constaté, la production d’électricité, actuellement, est en deçà des attentes. On ne peut pas continuer à travailler de la même façon. Ensemble, nous allons voir comment planifier la demande de l’électricité. C’est-à-dire que nous allons voir comment anticiper la demande et comment anticiper la gestion technique et financière », a-t-elle ajouté. En ce qui concerne les tarifs, l’ARSE vise à travers cet atelier, la mise en place à terme d’un mécanisme de suivi-évaluation et de projection de l’ensemble des activités du secteur et du processus de régulation des tarifs à travers des procédures de régulation consensuelles et partagées par l’ensemble des acteurs du secteur.
Le ministre des Mines et de l’Energie Aboubacar Ba par la voix de son représentant M. Porgo, s’est félicité de la démarche inclusive de la présidente de l’ARSE pour avoir « perçu l’opportunité d’associer à ce processus de mise en place des outils de la régulation les autres intervenants impliqués dans la gestion du secteur, les chercheurs, les universitaires, les professionnels, la société civile ». Car, « si certains pays d’Afrique et d’Europe sont aujourd’hui reconnus pour la qualité de leurs prestations en matière de services d’électricité, ils le doivent en grande partie à la performance du système de régulation qu’ils ont mis en place pour accompagner l’environnement de ce secteur ».

Vers une privatisation de la SONABEL ou augmentation des tarifs d’électricité ?

Faut-il s’attendre à une privatisation de la Société Nationale d’Electricité du Burkina (SONABEL) ou à une augmentation des tarifs ? Sur la question de la privatisation de la SONABEL, la présidente de l’ARSE pense que la décision relève en dernier ressort des plus hautes autorités. « L’électricité a un coût, certes, mais il est aussi un bien public. Il faut une électricité accessible et abordable, la concurrence des opérateurs devant y concourir. A court et moyen termes, le gouvernement doit pouvoir subventionner le prix de l’électricité ».
Le plus grand opérateur du secteur de l’électricité au Faso, la SONABEL, était représenté au plus haut niveau par son directeur général, François de salle Ouédraogo. S’il salue sans ambages la tenue du présent atelier, le DG Ouédraogo nuance ses propos lorsqu’on lui pose la question de l’augmentation des tarifs d’électricité pour laquelle sa société plaide depuis plusieurs années sans succès. « C’est ce qui est souhaitable. Mais, dans le contexte actuel, c’est difficile de parler d’augmentation de tarifs. Nous espérons au moins qu’il y aura un réajustement des tarifs qui va quand même permettre au système de bien vivre. Parce que si on se voile le visage, un jour on va se réveiller avec des réalités plus contraignantes. Vaut mieux dès maintenant regarder les choses en face pour pouvoir remettre les choses en l’endroit. Dans ces réajustements, on peut ne pas toucher aux couches les plus démunies, mais à certains gros clients qui ont la possibilité de payer le courant, quel que soit le prix ».

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net



Vos commentaires