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Lutte contre la vie chère : les organisations syndicales de Dédougou dans la danse

mercredi 8 avril 2015.

 

Les organisations syndicales de Dédougou ont observé ce mercredi 8 avril 2015, le mot d’ordre de grève de 24h lancé par la Coalition nationale de lutte contre la vie chère. Pour Arouna Kindo, Secrétaire général de la CCVC, section du Mouhoun, « tous les régimes qui se sont succédé depuis 1960 sans exception n’ont pas travaillé à éradiquer la question de la vie chère ».

A l’instar de la plupart des villes du Burkina Faso, les organisations syndicales de la ville de Dédougou ont respecté le mot de grève de 24h décrété par la Coalition nationale de lutte contre la vie chère. Elles ont tenu ce mercredi 8 avril 2015 une Assemblée générale et ont fait des communications sur les 9 points de la Plate-forme revendicative. C’est notamment la diminution significative des prix des hydrocarbures et des produits de grande consommation, la révision de la loi portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique, de la grille salariale des agents de la fonction publique de l’Etat et de la loi portant Code du travail. Selon les organisateurs, l’Assemblée générale vise à rappeler les gens qu’il faudra se mobiliser davantage pour respecter l’esprit des martyrs. « Si on dit qu’on honore les martyrs, il faudra qu’on lutte contre la chose pour laquelle ils ont donné leur vie. Si on n’a pas compris cela et on rentre dans les coulisses des hésitations et des interprétations, des procès de conscience, je crois que c’est insulter la mémoire de ceux qui sont décédés », a signifié Arouna Kindo, Secrétaire général de la CCVC, section du Mouhoun. Selon lui, « parler de la vie chère au Burkina Faso, c’est devenu comme une tradition. Parce que tous les régimes qui se sont succédé depuis 1960 sans exception n’ont pas travaillé à éradiquer la question de la vie chère ». Et cela, déplore Monsieur Kindo, en dépit des interpellations sans cesse des organisations démocratiques qui luttent pour la justice et l’équité. Et de s’indigner, « Ce qui nous chiffonne aujourd’hui, ce que le gouvernement actuel, qui est un gouvernement de transition semble continuer à avoir le même comportement que les régimes passés ». Monsieur Kindo poursuit en s’expliquant, on parle d’abord du problème, on pose un préavis de grève, et on laisse les gens aller jusqu’à la grève, jusqu’à la manifestation avant de faire un geste. Pour preuve le Secrétaire général de la CCVC, section du Mouhoun indique : « Vous avez vu la première fois c’était 25f qu’on a enlevé sur le prix des hydrocarbures. Ensuite on a laissé les gens aller jusqu’au mouvement pour encore enlever 25f. Cette fois-ci, je ne sais pas ce qui va se passer ». Mais prévient-il, ce sont ces genres de manifestations quand elles se cumulent, elles amènent l’explosion dans les pays. Pour Arouna Kindo « Si la CCVC a pris le temps de poser clairement le problème et d’annoncer même des mouvements, le gouvernement devait se pencher et agir de sorte que les mouvements n’aient pas lieu. C’est-à-dire apporter une satisfaction un tant soit peu aux revendications des masses populaires ».
Qu’à cela ne tienne pour les organisations syndicales du Mohoun, « le combat continue, tant qu’il n’y aura pas de satisfaction concrète qui décharge complètement les populations de leur souffrance ».

Ibrahima TRAORE
Lefaso.net



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