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Renouveau de la Justice burkinabè : Ça passe aussi par la compréhension du droit

jeudi 26 mars 2015.

 

« Comment développer la connaissance du droit et de la justice ? », c’est autour de ce sous-thème qu’un atelier a été animé le mercredi 25 mars 2015 à Ouagadougou, avec au présidium, l’enseignant de droit à l’Université Ouaga II, Dr Edouard Ouédraogo, et le magistrat Kalilou Sérémé. Un atelier entrant dans le cadre des travaux des états généraux de la justice burkinabè.

Incontestablement, la bonne connaissance du droit augure de l’accessibilité de la justice aux justiciables. Au pays des Hommes intègres, ce droit est constitué essentiellement de textes législatifs publiés régulièrement au Journal officiel. C’est un droit qui, de l’avis de Dr Edouard Ouédraogo, porte en lui-même, « un péché originel, celui d’avoir été importé de trop loin et de ne pas toujours correspondre au contexte et aux préoccupations des citoyens ». Pire, les modes traditionnels de règlement des différends ont perdu la place au profit de la justice étatique assise sur ce droit importé. Et c’est cette justice qui est ainsi la seule habilitée à régler les différends.

Ces textes, fondement dudit droit, bien qu’ils soient reproduits dans nombre de formats autres que le Journal officiel, sont peu connus. Conséquence, les justiciables – en tout cas majoritairement - ont l’impression d’être confrontés à une justice d’élites dont ils ne comprennent, ni le bien-fondé, ni le fonctionnement, ni le langage et qui pourtant, s’impose à eux. Ce qui ne saurait s’accommoder d’un renouveau de la justice. Un renouveau auquel aspire le peuple burkinabè et dont – à tout le moins - les jalons doivent être posés au sortir des présents états généraux de la justice.

Il faut une formation sur les fondamentaux du droit

Dans ce sens, le communicateur du jour, Edouard Ouédraogo, préconise que le droit soit « amélioré pour être compris ». Ce qui, selon lui, passe entre autres par la définition des termes techniques contenus dans les textes de loi. Une définition à laquelle doivent être consacrées les premières dispositions desdits textes qui gagneraient à avoir un ancrage local. Mieux, il faut faire la promotion des canaux de communication juridiques en assurant par exemple, une formation sur les fondamentaux du doit tant au niveau des systèmes formels, qu’au niveau des systèmes non-formels.

Et pour pallier – spécifiquement – la méconnaissance des règles juridiques de procédure et de fond devant les juridictions, il faut, selon Dr Edouard Ouédraogo, traduire les textes (au moins les textes auxquels les juges ont très souvent recours) dans les langues nationales, élaborer des fascicules de vulgarisation juridique à soumettre à large publicité, multiplier des émissions juridiques de vulgarisation à la télévision et dans les radios, encourager les publications juridiques, développer l’information juridique par les moyens de communication de masse.

Fulbert Paré
Lefaso.net



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