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Hygiène en milieu hospitalier : Antenna propose des solutions pour de l’eau de javel en quantité et en qualité

Publi-reportage
mercredi 18 mars 2015.

 

Le ministère de la santé en partenariat avec la fondation Suisse Antenna a organisé une Campagne d’information et de sensibilisation sur l’équipement en électro-chlorateurs WATA de 63 Districts Sanitaires et 9 Centres Hospitaliers Régionaux. Elle intervient après la deuxième phase du projet pilote qui, à terme vise à atteindre tous les centres de santé sur l’échelle nationale. Une visite des installations du CSPS de Roumtenga dans l’arrondissement de Nongr-Massom et du CHU Pédiatrique Charles de Gaulle a été organisée ce mardi 17 mars pour présenter les résultats à des partenaires et à la presse.

Les WATA créés par la fondation Antenna, sont une gamme d’électro-chlorateurs qui permettent de produire localement une solution d’hypochlorite de sodium couramment appelée eau de javel. La gamme est constituée de 4 appareils dont le WATA-Standard qui permet de produire 2 litres en 2 heures, le WATA-Plus qui permet de produire 15L en 4h30, le Midi-WATA 30L en 4h15 et le Maxi-WATA qui, lui, permet de produire 60L en 4h15 ou 120L en 8h. Elle répond donc aux besoins en eau de javel des centres les plus petits aux plus grands à travers un procédé simple et peu coûteux. En effet, les seuls autres intrants nécessaires sont de l’eau et du sel. Le fonctionnement du WATA nécessite une source d’énergie qui peut être électrique ou solaire, d’où son adaptation aussi bien aux zones urbaines que rurales. Le résultat de la réaction donne de l’hypochlorite de sodium à une concentration en chlore actif de 6 g/L (0.6%), conforme aux normes d’usage. Pour Pierre-Gilles Duvernay, chargé des programmes Afrique de la fondation Antenna, « l’eau de javel obtenue peut être utilisée pour la potabilisation de l’eau de boisson ou comme Dakin pour la désinfection des plaies nécrosées. Cette concentration est aussi idéale en milieu hospitalier pour le nettoyage et la désinfection des locaux et des équipements ».

A travers ce projet, le ministère de la santé compte renforcer l’hygiène dans les centres hospitaliers. Pour le Directeur Régional de la Santé du Centre, Dr Landaogo S. Lionel Wilfrid OUEDRAOGO, « l’autonomisation des centres de santé vis-à-vis de la production d’un désinfectant de qualité et à coût réduit est sans doute une marche d’escalier des plus importantes posée pour l’atteinte de notre objectif d’assurer à tous des services de santé de qualité. »
La phase 2 du projet pilote lancée depuis 2013 a permis d’équiper 26 formations sanitaires. Aussi 11 techniciens d’Etat en génie sanitaire ont reçu une formation sur l’utilisation des WATA. A leur tour ils ont formé 76 agents de santé sur l’utilisation des équipements et un recyclage sur l’hygiène hospitalière et la prévention des infections, axés principalement autour de l’utilisation d’un produit chloré pour la désinfection en milieu de soins.

Un projet pilote bien accueilli

Le bilan de la deuxième phase du projet est plutôt satisfaisant pour Antenna et le ministère de la santé. Le produit a été bien accueilli dans l’ensemble. Par exemple, 70% des formations sanitaires équipées utilisent leur WATA au moins 3 fois par semaine et plus de 70% d’entre elles n’ont plus besoin d’acheter du chlore sur le marché. C’est le constat fait au CSPS de Roumtenga dans l’arrondissement de Nongr-Massom où l’infirmier major Seydou Kaboré rassure que grâce au WATA standard, il produit 4 litres d’eau de javel par jour pour une consommation moyenne de 2 litres en fonction de la fréquentation. Son CSPS n’est pas raccordé au réseau électrique mais avec une plaque solaire, il arrive à produire régulièrement de l’eau de javel. Il ajoute aussi que la possibilité pour chaque utilisateur de tester la concentration en chlore actif de sa propre production à l’aide d’un réactif WATA Test permet d’avoir un produit fiable.

L’hôpital pédiatrique Charles de Gaulle a quant à lui une production moyenne de 120 litres avec son maxi WATA utilisé en 3 jours.
En plus d’obtenir une eau de javel de qualité, ce sont aussi des économies qui sont réalisées selon Louis Nana, responsable de la promotion de la santé au district sanitaire de Nongr-Massom. « Une boîte de 200 comprimés de chlore coûte entre 12000 et 12500 francs sur le marché. Pour avoir la concentration requise en milieu de soins de 5g/litre, il faut au moins 5 comprimés pour un litre d’eau de javel. Un comité de gestion supportera difficilement ces coûts. Alors qu’avec le WATA, juste une poignée de sel et un litre d’eau suffisent pour produire de l’eau de javel », a-t’ il déclaré.
Au terme des deux projets pilotes, c’est en tout 26 000 litres qui ont été produits avec les WATA pour une somme totale de 1 500 000 francs CFA. Soit une économie d’environ 8 500 000 francs CFA en l’espace de 4 mois. En effet, l’équivalent de cette production avec des comprimés de javel que l’on trouve sur le marché, revient à 10 000 000 de francs CFA.

Les projets pilotes de 60 000 000 de francs CFA financés par la fondation Antenna auront donc tenu toutes leurs promesses. Les WATA sont non seulement utiles dans l’amélioration de l’hygiène hospitalière mais en plus leur appropriation par le personnel de santé a été facile.

Comme perspectives, le ministère de la santé et ses partenaires se sont fixé pour objectif d’équiper 2 000 formations sanitaires à travers le Burkina Faso, pour un montant global de 2 milliards de francs CFA. La fondation Antenna a aussi souhaité que d’autres pays s’inspirent de cette expérience pour améliorer l’hygiène dans leurs formations sanitaires.

Diallo Aïssatou (stagiaire)
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 19 mars 2015 à 21:36, par Estelle En réponse à : Hygiène en milieu hospitalier : Antenna propose des solutions pour de l’eau de javel en quantité et en qualité

    J’ai bossé sur ces procédés et mon soucis majeur est que le manque d’électricité en milieux rurale, milieux qui souffrent beaucoup du manque d’assainissement, fait que ce projet pour qu’il soit viable et durable, les promoteurs devront mener des actions parallèles pour l’électrification de ces milieux en amont. Le coup de panneaux solaires reste élever et hors de portée pour la majeure partie de la population cible.
    En plus la durée de vie de ces produits et leur conservation reste à désirer pour un pays comme le notre ou l’analphabétisme et la pauvreté se hisse la place. Bien que l’initiative soit bonne. Cela nécessite un suivi rapproché.

  • Le 20 mars 2015 à 18:07, par Pierre-Gilles Duvernay Antenna Technologies Genève En réponse à : Hygiène en milieu hospitalier : Antenna propose des solutions pour de l’eau de javel en quantité et en qualité

    Réponse à Estelle
    Vous avez tout à fait raison en qui concerne le suivi rapproché.
    C’est pour cela que nous avons une représentation permanente au Burkina (Baobab-Antenna) et un partenaire technique burkinabé bien implanté( CEAS-Burkina)