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Situation nationale : Les jeunes du CDP condamnent la déclaration du M21

samedi 14 mars 2015.

 

Les responsables du Comité de réflexion et d’actions pour le renouveau du congrès pour la démocratie et le progrès (CRAC) ont animé une conférence de presse ce vendredi 13 mars à Ouagadougou pour donner leur lecture de la situation nationale. Et ce qui semble inquiéter le plus Aly Badra Ouédraogo, coordonnateur du CRAC, et ses camarades, c’est bien la dernière sortie du M21 lors de sa conférence de presse du 6 mars relative à la place du CDP et de l’ADF/RDA pour les élections à venir.

« Ce qui retient l’attention des observateurs avisés de la scène politique, ce sont les tentatives de dévoiement des missions des autorités de la transition par une certaine flopée d’impostures malveillantes d’approche manichéenne de la société Burkinabè et des appels à la violence par une kyrielle d’organisations stipendiées par certaines chapelles politiques ». C’est en ces termes que le coordonnateur du CRAC a dressé ce vendredi la situation politique nationale.

Aly Badra Ouédraogo est encore plus précis lorsqu’il indique : « En effet, la déclaration du mouvement M21 lors de sa conférence de presse du 6 mars 2015 dont la teneur avait une odeur d’exclusion de citoyens de la scène politique de notre pays est illustrative. Ce mouvement dont nous respectons l’opinion a outrepassé, selon nous, ses prérogatives en livrant un verdict passionné et démesuré à l’endroit de certains acteurs de la vie politique de notre pays et singulièrement les militants du CDP et de ses alliés. Nous citerons en exemple quelques passages de cette déclaration : il n’y aura pas d’élections en octobre si le CDP et l’ADF/RDA sont dans la compétition…Dans un contexte de transition où l’inclusion est le maître mot, une telle déclaration teintée de haine n’est pas de nature à contribuer à une transition équilibrée, équitable et inclusive ».

Les responsables du CRAC ne se sont pas contentés de désapprouver les propos du M21. Ils ont aussi décliné leur vision des rapports qui devraient exister entre les différents acteurs de la communauté burkinabè, rappelant les principales missions de la société civile. « La notion de société civile a acquis son caractère moderne grâce aux auteurs tels que John Locke ou Charles De Montesquieu. Il y était question d’une société, dans laquelle les êtres humains vivent ensemble dans une communauté de citoyens qui ont droit à la parole. Ces derniers doivent ainsi être libres et autonomes, jouir du droit d’association, de coopération et de décider des questions les plus importantes dans le débat public. Ils doivent par ailleurs, être capables de réaliser une cohabitation caractérisée par la tolérance et l’égalité sociale, dans le respect total du droit, mais sans une trop grande pression exercée par l’Etat. Les fonctions les plus importantes de la société civile sont : la protection, le contrôle, la participation, l’allègement, l’articulation, le règlement de conflit et la démocratisation. Au regard de ces fonctions il apparaît que les organisations de la société civile jouent un rôle important dans la vie des nations. Et les OSC de notre pays ne sont pas en reste. Depuis la période postcoloniale les OSC de notre pays ont activement et positivement participé à l’animation de la vie politique ».

« Pas de contact direct avec Blaise Compaoré et François Compaoré »

Les responsables du CRAC répondant aux questions des journalistes, se sont prononcés sur certaines questions d’actualité dont leurs rapports avec le directoire du CDP ou avec l’ancien président, Blaise Compaoré et son frère cadet, François. De leurs réponses, l’on retiendra qu’ils ont des représentants au sein du directoire et sont résolument engagés pour un renouveau au CDP et qui accorde plus de place aux jeunes. « Nous n’avons pas de relations directes avec Blaise Compaoré et François Compaoré, mais nous souhaitons que Dieu les assiste, qu’ils soient en bonne santé », assurera Aly Badra Ouédraogo, pour ce qui concerne les rapports avec l’ancien président et son frère cadet.

Les responsables du CRAC ont par ailleurs expliqué qu’ils n’étaient pas les initiateurs de l’idée d’organiser une caravane en Côte d’Ivoire pour rencontrer l’ancien président. Cette idée, à les entendre, n’est plus d’actualité. « Ce sont des camarades du CDP qui avaient eu cette idée mais elle est stoppée ». Les jeunes du CDP à travers le CRAC ont fini leur message en réitérant leur soutien au gouvernement de la transition et en condamnant la déclaration du M21 qui vise, disent-ils, « à prendre en otage le processus de la transition. Et de lancer un appel aux autorités de la transition, à la CEDEAO, au groupe de contact, aux ambassades accréditées au Burkina Faso et à la communauté internationale au respect de tous les engagements inscrits dans la charte de la transition, la constitution et dans le code électoral de 2012.

« A travers ce cri de cœur nous condamnons ces appels à la marginalisation et disons non à la liquidation de la démocratie par le déni de droit à l’endroit de certains partis et autres personnalités, fussent-elles militaires. Oui à l’inclusion ; non à l’ostracisme sous toutes ses formes ; vive le Burkina Faso ! ».

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net



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