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Niangoloko : la F-SYNTER condamne l’interruption de leur AG, des militants du MPP feraient partie des agresseurs

jeudi 5 mars 2015.

 

Au cours d’une conférence de presse qu’elle a organisée ce jeudi 05 mars 2015 au centre d’éducation ouvrière à Ouagadougou, la F-SYNTER (Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche) parle de sa petite mésaventure à Niangoloko, commune urbaine qui connait ces derniers jours des remous au sein du système éducatif.

Niangoloko ne finira jamais de faire parler d’elle. Après la condamnation des 5 élèves à un mois de prison ferme et au payement de 6 millions de francs CFA au proviseur du lycée Santa, la petite ville a connu un mouvement d’humeur de quelques manifestants qui ont interrompu le 1er mars dernier, une Assemblée générale qui réunissait des membres du bureau national de la F-SYNTER et de l’union régionale CGT-B des Cascades. Ceux-ci, rassemblés au lycée Santa s’étaient donné pour but d’examiner la situation de crise qui touche les établissements d’enseignement secondaire depuis quelques mois. Face à la presse, Mamadou Barro, Secrétaire général de la fédération, soutenu par Bassolma Bazié, Secrétaire général de la CGT-B, revient sur cet incident qui porte atteinte « aux libertés démocratiques et syndicales ».

Le MPP impliqué ?

« Nous n’avons pas besoin de votre gros français, nous ne voulons pas de syndicat ici. Partez avec votre Lassané. S’il reste ici les mânes, les ancêtres et les génies de Niangoloko s’en occuperont, même si l’administration a annulé sa décision d’affectation. » Ce sont là les propos des manifestants lancés à l’endroit des syndicalistes et repris par Mamadou Barro. Rappelons que Lassané Ouédraogo, la pierre angulaire de cette histoire, est le secrétaire général adjoint de la coordination F-SYNTER. Mais qui sont ces personnes qui lui en veulent tant ? Sont-ils téléguidés par des individus qui en veulent à la F-SYNTER ? Pour sûr, la fédération pense que le parti MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) de cette région était impliqué dans ces évènements. Et Mamadou Barro de souligner : « il y a notamment des forces politiques, associatives qui voient d’un mauvais œil le combat de la F-SYNTER pour une éducation bien gérée, une éducation de qualité ».

Mais que reproche-t-on à la F-SYNTER ?

Pour Mamadou Barro, le discours des agresseurs n’était pas très cohérent et ils leur reprochent de mener des luttes qui dérangent la localité. Le SG fédéral note également que la F-SYNTER avait interpellé le gouvernement et le Ministère des enseignements secondaire et supérieur sur l’existence d’une vraie « mafia » qui est à l’origine des malversations financières dans les établissements secondaires et post primaires avec des frais de scolarité qui sont gérés directement par les chefs d’établissement et de façon indirecte par le Directeur régional. Bassolma Bazié rappelle que ce qui s’est passé à Niangoloko n’est pas un cas isolé, car des localités telles que Bogandé, Sourgoubila ou encore Djibasso, ont connu des scènes pareilles. Pour lui, cela est une violation à la liberté de militer. La F-SYNTER n’entend pas se laisser débiliter par cette affaire et compte continuer la lutte. Ainsi, a-t-elle annoncé, qu’une grève de protestation sera organisée avant la fin du trimestre. En attendant elle interpelle « les autorités de la transition au respect des libertés syndicales, de réunion et de manifestation ».

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net



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