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Conférence publique : les Burkinabè en quête de moyens pour une sortie de crise

dimanche 15 février 2015.

 

« Parole de Dieu, vérité, justice et réconciliation en Afrique », c’est ce thème qui a réuni chrétiens, responsables de partis politiques, autorités coutumières, religieuses et politiques au palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané le vendredi 13 février 2015 pour la 2e conférence publique organisée par le service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR). La conférence a été animée par Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, évêque d’Atakpamé au Togo qui fut président de la commission vérité, justice et réconciliation dans son pays de 2009 à 2012. Pendant plus de trois heures d’horloge, les échanges ont porté entre autres sur la parole de Dieu et l’engagement politique en Afrique, le devoir de vérité, de justice et de réconciliation.

Deuxième du genre organisée par le service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR), le réseau des jeunes pour l’intégration africaine (RJIA) et Bayard Afrique, cette conférence selon le coordonnateur de SEPAFAR est une contribution à la période de transition durant laquelle il est plus question de justice, de réconciliation et de paix.

Monseigneur Barrigha-Benissan au cours de sa communication est parti d’abord de la parole de Dieu, point de départ de toutes nos actions que nous menons et partant a dégagé le sens de nos responsabilités en fondant cela sur quatre principes de la doctrine sociale de l’Eglise et qu’elle nous donne comme orientation de nos actions. Ces quatre principes sont le respect de la dignité humaine, la recherche du bien commun, la responsabilité à tous les niveaux et la solidarité. L’Eglise dans son action recommande également de cultiver quatre valeurs que sont la vérité, la liberté, la justice et la charité.

Ensuite, il a promené son un regard sur ce à quoi notre Afrique aujourd’hui ressemble. L’Eglise est appelée à exercer sa mission à un moment historique de notre continent et le tableau tel qu’il a été dépeint par les deux synodes ont dressé de notre Afrique un tableau assez inquiétant auxquelles vient s’ajouter les formes de terrorisme et bien d’autres crises. Les raisons de ses crises proviennent en premier de la soif du pouvoir, des réseaux internationaux qui pour diverses raisons conditionnent la vie de nos pays, les élections ratées, le manque démocratie etc.

Pour venir à bout de ses problèmes, des mécanismes de justice transitionnel sont mise en place. On peut donc se demander pourquoi la plupart des pays africains qui sortent de crise mettent aussitôt en place des commissions de vérité, justice et réconciliation. La première réponse à cela semble donc correspondre à nos cultures africaines car il y a comme une sorte d’osmose entre ce genre de mécanisme et nos cultures africaines. La deuxième est que la notion de pardon qui est propre à ces mécanismes n’est pas une notion judiciaire mais il s’agit d’une notions surtout religieuse car on pardonne à l’autre parce que l’on sait qu’on est à quelque part pardonné et les Africains, très religieux sont plus disposés à cela. Une autre raison est également celle historique. Au sortir du génocide et de l’apartheid, les gouvernements n’étant plus capable de rendre la justice, celle transitionnel a semblé offrir les moyens pour cela.

Dans sa communication, il a également partagé l’expérience du Togo. Il a ainsi énuméré quatre principes à respecter lors qu’il s’agit de vérité-justice et réconciliation. Ceux-ci impliquent le droit de savoir, de justice, de réparation et les garanties de non répétitions. Puis a-t-il mentionné ce que le chrétien peut apporter à sa communauté en se basant sur l’évangile. L’église doit travailler rallumer l’espérance, appeler à la conversion, accompagner dans la prière, défendre les couches défavorisée, éduquer…

De là, il a conclu par une série de questionnement. La première est de savoir pourquoi c’est vers les autorités religieuses que les gouvernants se tournent lorsque ça ne va pas ? Est-ce que les laïcs n’ont pas besoins de redécouvrir leur mission ? La deuxième est de savoir, s’il faut chaque fois attendre qu’il y ait des conflits avant d’intervenir, est-ce qu’il ne faut pas prévenir par des mécanismes.

Kabore S. Rosine
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