Présidentielles 2015 : Yacouba Ouédraogo crée l’UBNLe microcosme politique burkinabè devra désormais composer avec un nouveau parti politique : l’Union pour un Burkina Nouveau (UBN). Par un jeu de dénomination, l’Association Le Burkina Nouveau du Colonel Yacouba Ouédraogo est devenue un parti politique. C’est une Assemblée générale constitutive tenue le 14 février 2015 au Palais de la jeunesse et de la culture Jean Pierre Guinguané qui a validé cette métamorphose. Un ralliement que les organisateurs ont jugé bon de faire remarquer à priori, celui de la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B) de l’ancien ministre délégué à l’Alphabétisation, Diemdoda Amadou Dicko. C’est au cours d’une rencontre de haut niveau au sein de ce regroupement de partis politiques que la décision aurait été prise de fusionner pour la création de ce nouveau parti. Avec le Colonel Yacouba Ouédraogo, ancien ministre des sports et loisirs, ils formaient le duo « ex- ministériel » pour la mobilisation de ce matin du 14 février. Une mobilisation des grands jours Le plein d’engins à deux roues que les gérants de parkings de circonstance s’affairaient à classer, des dizaines de voitures tous designs confondus, le dénominateur presque commun en ces lieux c’était le slogan « Notre Faso, Notre espoir » sur les tee-shirts et autres polos aux couleurs orange blanc et vert du futur parti. Comme parure sur la bâtisse, cette photo géante du colonel « Yac » comme l’appellent certains de ses fans, tenue de sport, écharpe en bandoulière ; ou encore ces banderoles géantes de service. « Appel solennel de l’UBN à tout militant pour un succès éclatant aux prochaines échéances électorales ! », « Pour la réconciliation nationale l’UBN s’engage ! », « Quelle contribution de l’UBN pour la cohésion sociale, la paix et le développement durable au Faso ? », les messages étaient diversifiés qui sonnaient déjà la mobilisation. Dans la salle de spectacle ou il devenait de plus en plus difficile de se frayer un passage, de nombreux chefs coutumiers reconnaissables à leurs bonnets. Chemise blanche avec le logo du parti, c’est Yacouba Yacob Barry bien connu dans le milieu de la communication qui annonce l’entrée du colonel. 09h44, c’est le standing ovation pour Yacouba Ouédraogo, la combinaison cravate- chemise- veste aux couleurs orange blanc et vert du parti. Comme prévu par le chronogramme, l’on aura eu droit aux bénédictions de la communauté musulmane et de la chefferie coutumière, mais aussi aux différentes allocutions des représentants des jeunes, des femmes, des anciens et des burkinabè de l’étranger. Avant la plénière qui a adopté les textes fondamentaux du parti. Un objectif de réconciliation mais aussi des ambitions politiques sous tendent la transformation de l’Association d’il y a quatre ans en parti politique aujourd’hui, « Notre association a été créée e 2011 après la mutinerie des militaires. Et vous savez que nous sommes venus pour travailler afin qu’il y ait cette cohésion sociale dans la paix et la réconciliation. Depuis 2011 nous avons parlé d’un Burkina nouveau ; et vous avez vu que trois ans après, il y a eu l’insurrection populaire, il y a eu des maisons qui ont été saccagées, il y a eu des magasins qui ont été brûlés, et je pense que nous devons aller au- delà de nos mots, c’est- à dire faire en sorte que ce parti qui va naître puisse poser des actes. Parce que vous savez qu’un parti naît pour le pouvoir d’Etat. Et si effectivement nous avons ce pouvoir- là, nous allons aller au- delà de nos pensées et poser des actes pour le bien de tous les burkinabè », a précisé Yacouba Ouédraogo. C’est justement dans la perspective de la conquête du pouvoir d’Etat qu’il a d’ores et déjà invité ses militants et sympathisants à investir les villes et campagnes pour porter le message de l’UBN, en attendant que la procédure administrative suive son cours pour une reconnaissance officielle du parti. Samuel Somda Le colonel Yacouba Ouédraogo au sujet de la candidature des militaires « Je pense que vous avez tous lu la constitution ; et bien sûr que tout citoyen a le droit de se présenter aux élections que ce soit municipal, législatif ou présidentiel. Je pense que les militaires aussi peuvent se présenter. A condition, à condition de déposer la tenue. Et je pense que c’est ce qui a été fait depuis le 1er janvier. Je pense que ces gens- là aussi (ceux qui pensent que les militaires devraient rester en marge de la politique, ndlr) doivent quand même aller au-delà de leurs réflexions. Pour dire que c’est mieux pour un militaire de déposer la tenue et aller affronter l’électorat que de prendre son arme pour aller directement à Kosyam ». Vos réactions (108)
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