Période de pointe 2015 à la SONABEL : Un déficit de 50 MW attendu avec des délestagesA l’allure où vont les choses, les abonnés de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) devraient s’attendre à la période de pointe 2015, à des délestages, si ce n’est déjà le cas. Comme les années précédentes, la cause reste invariable : insuffisance de l’offre énergétique face à une demande de consommation énergétique sans cesse évolutive-un taux d’accroissement de 12% cette année-. Le directeur général de la SONABEL, François de Salle Ouédraogo, et ses plus proches collaborateurs étaient face à la presse ce jeudi à Ouagadougou pour en parler et solliciter des efforts de la part des uns et des autres pour limiter les effets de la situation. Pour cette conférence de presse annonciatrice des délestages pendant la période de pointe 2015, le directeur général de la SONABEL, François de Salle Ouédraogo ne s’est pas du tout démarqué de la ligne de défense de ses prédécesseurs. A savoir que ces coupures intempestives de courant découlent de l’insuffisance de l’offre énergétique face à une demande galopante que la société n’est jamais arrivée à absorber compte tenu, dit-il, du manque de moyens financiers. « Il s’agit pour nous, à travers nos échanges de ce jour, de vous faire le point de la situation de l’alimentation du Réseau National Interconnecté (RNI) en terme d’office et de demande en électricité et ce, dans le cadre de la gestion de la période chaude à venir. Cette période qui va généralement de février à juin, sa caractérise par un accroissement important de la demande en énergie électrique. Parlant justement de demande, il convient de noter que l’alimentation électrique du RNI se caractérise en 2015 par les éléments suivants :
Toutefois, ces mesures, à entendre François de Salle Ouédraogo, sont loin de résoudre la question des délestages pour lesquels un programme indicatif est déjà établi. Pour faire face à ce problème, la SONABEL a soumis aux autorités de la transition un dossier déclinant les décisions importantes à prendre dans l’urgence et sur le court terme afin d’assurer, à en croire le directeur général, un approvisionnement sécurisé et durable du pays en énergie. Dans l’immédiat, il est question du paiement des subventions d’équilibres pour les années 2013 et 2014 estimées respectivement à 8 et 18 milliards de francs CFA. De la mise en œuvre diligente des actions préconisées pour le passage des pointes de 2015 et 2016. De la conclusion d’un contrat plan entre l’Etat et la SONABEL déjà élaboré et en attente de signature. De la mise en œuvre des recommandations de l’audit des charges relatives à un ajustement des tarifs de vente de l’électricité, un renforcement des capitaux propres et un allègement de la dette de la SONABEL. Dans le court terme, il est envisagé à la SONABEL, la mise en œuvre de grands projets de renforcement des capacités de fourniture d’électricité. Au nombre de ces projets, l’on peut citer la construction de trois nouvelles centrales thermiques à Ouagadougou de 210 MW, 150 MW et 100 MW de puissances respectives dont une en partenariat public-privé. La réalisation de grands projets d’interconnexions dont deux avec le Ghana et une avec le Nigéria. Et la construction de centrales solaires de 33 MWc et de 22 MWc en 2016. Si tous ces grands projets sont mis en œuvre, l’on devrait assister, à écouter le patron de la SONABEL, l’on devrait en principe assister à une amélioration de la situation énergétique du pays en 2017. Mais, en attendant, il invite les usagers de l’électricité à cultiver les réflexes d’économie d’énergie dans les foyers et les lieux de travail, « ce qui contribuera, non seulement à réduire le montant de la facture d’électricité, mais surtout à maîtriser davantage la gestion de cette période délicate ». Grégoire B. Bazié Vos réactions (9) |