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Plan Burkina élabore un nouveau Plan Stratégique Pays quinquennal

jeudi 29 janvier 2015.

 

Dans le cadre de l’élaboration de son nouveau Plan stratégique 2016-2020, Plan Burkina Faso est entré en concertation le 20 janvier 2015 à Ouagadougou, avec des représentants de structures partenaires, et 6 spécialistes du bureau régional et de Plan Suède, afin qu’ils se mettent d’accord sur ce qui constitue la situation des droits de l’enfant. Plan Burkina n’a pas voulu aborder les cinq années à venir sans se référer à leurs conseils avisés.

Des contributions aussi nombreuses que judicieuses et les meilleures idées possibles ont ainsi été tirées de cette rencontre pour enrichir une analyse de la situation des droits de l’enfant soumis par un consultant. Cette analyse va servir de base pour l’élaboration du Plan stratégique pays, et aussi pour les projets de Plan Burkina. D’ores et déjà, ce qui est à noter, c’est que de gros efforts doivent être fournis pour élever le niveau du respect des droits de l’enfant, renforcer l’arsenal juridique pour l’application effective des textes sur les droits de l’enfant, et accompagner les acteurs avec les moyens nécessaires.
Cette rencontre a aussitôt ouvert la voie aux travaux de l’atelier interne de définition de la réponse stratégique de Plan Burkina pour le quinquennat 2016 – 2020. Celle – ci s’est tenue à Ouagadougou, et a produit l’ossature du Plan Stratégique Pays de Plan au Burkina Faso.
Dans l’intervalle, et pendant que les discussions se poursuivent pour un choix définitif des problèmes majeurs qui serviront de base à la définition des objectifs stratégiques, les thèmes suivants ont été retenus :
• la mortalité infantile
• la santé sexuelle et reproductive adéquate des enfants, adolescents et jeunes
• la qualité de l’éducation au préscolaire, primaire, post- primaire et dans le non formel
• les catastrophes naturelles
• la persistance de la maltraitance des enfants et des pratiques traditionnelles néfastes
• les faibles revenus des ménages
• la faible participation des enfants dans la prise de décisions les concernant.

Des participants aux rencontres s’expriment :

Lucile Zeba/ Bationo, Directrice des Operations de Plan Burkina
Le Plan Stratégique Pays est un cadre très important pour une organisation. C’est vraiment le document d’orientation pour l’action selon le calendrier défini par chaque organisation. Pour ce qui concerne Plan, il s’agit d’un plan stratégique quinquennal. C’est donc un document qui doit orienter Plan sur les actions prioritaires des cinq prochaines années, et cet atelier va aider à fixer les priorités. Nous avons d’abord procéder à la revue du plan stratégique des cinq années passées, puis analyser la situation des droits de l’enfant avec les partenaires afin de mieux cerner les priorités, pour ensuite chercher à apporter des réponses appropriées aux questions des droits de l’enfant au Burkina.

Albert Sami Kansié, Coordonnateur parrainage, Plan Kourittenga
Je pense que Plan doit s’investir pour la participation des enfants. La participation Je pense que Plan doit s’investir pour la participation des enfants. La participation des enfants est une thématique émergente, mais dans nos pays africains le poids de la tradition fait que souvent, nous n’arrivons pas à la comprendre et à l’accepter, et la perception de la notion de participation des enfants demeure très faible. Etant donné que Plan travaille pour la promotion des droits des enfants, il est donc capital que l’on s’y investisse davantage pour apporter une réponse appropriée.

Claude Kané, Coordonnateur pour la Planification et le suivi, Plan Burkina
Nous sommes à une étape cruciale du processus de planification stratégique, ayant validé l’analyse de la situation nationale des droits des enfants, et convenu des problèmes majeurs. A l’interne, et avec l’appui du bureau régional de Plan et de certains bureaux situés dans les pays donateurs, la réflexion a été menée sur la stratégie et je puis dire qu’au terme de ces quatre jours de travail, nos objectifs sont globalement atteints ; mais, nous avons encore beaucoup à faire, parce qu’une planification stratégique a besoin d’être peaufinée et aboutir à une proposition définitive. C’est dire donc que les interventions de Plan vont connaître des changements mais pas des bouleversements.
Le souci est de formuler notre réponse stratégique sur la base des problèmes majeurs relatifs aux non accomplissement des droits de l’enfant. Le bilan de notre plan stratégique passé nous a permis d’identifier les points sur lesquels nous devrons travailler davantage, et l’analyse de la situation des droits de l’enfant nous enseigne que beaucoup de choses ont été faites, mais qu’il reste toujours des défis ; certaines catégories d’enfants ont besoin de soutien pour que leurs droits soient réalisés, et nous devons centrer nos actions sur les enfants les plus marginalisés notamment. C’est d’ailleurs une recommandation de notre stratégie au niveau mondial. Nous avons l’ambition de toucher effectivement les enfants les plus marginalisés avec des réponses appropriées de sorte que les droits de ces enfants aussi soient vraiment respectés.


Aladati Emeniquede l’Organisation néerlandaise de développement, SNV

Nous avons pris part à la validation du rapport sur la situation des enfants, et avons travaillé sur le thème de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Nous avons constaté qu’il y a une faible allocation des ressources pour résoudre les problèmes d’assainissement. A cela s’ajoute la difficulté que les communes ont à s’approprier le transfert des compétences techniques, financières et autres. Les populations à la base ont une méconnaissance ou un total manque de connaissance sur l’assainissement et souvent, elles ne font pas le lien entre la santé et l’assainissement par exemple. Nous avons donc noté qu’il faut une sensibilisation plus accrue et adaptée aux réalités de chaque localité.

Tapsoba Jonathan, Président de la Coalition nationale pour la défense et la protection des personnes en situation de handicap
J’ai l’impression que la situation des enfants ne s’améliore pas. Chaque fois, les mêmes sujets reviennent. Les structures d’enfants par exemple ne fonctionnent pas comme il se devrait. Cela est dû à plusieurs facteurs qui sont à niveaux divers. Par exemple, Le gouvernement ne voit pas la nécessité du Parlement des Enfants et n’accompagne pas suffisamment les initiatives relatives à ce Parlement des Enfants. Au niveau des institutions aussi, les enfants ne sont pas directement impliqués. Quand on procède ainsi, forcément, on rencontre des problèmes. La participation de l’enfant devrait être réelle.

Lucas Dabiré, Directeur Régional de l’éducation nationale et de l’alphabétisation du Sud-Ouest
Les filles rencontrent des difficultés pour accéder au post- primaire ; si elles doivent aller chez un tuteur ou louer une maison, elles s’exposent à des risques, et elles finissent par quitter l’école soit avec une grossesse, ou en tous cas, elles quittent le système. De ce fait, l’idéal serait de rapprocher, du mieux possible, le post primaire des domiciles des communautés de ces filles.
Nous avons aussi relevé la divergence de point de vue sur l’utilité du préscolaire. La perception que les communautés ont n’est pas forcement la même que l’Etat et les autres parties prenantes. Les établissements préscolaires ont connu un engouement à leur début, mais dès lors que les communautés devaient prendre en charge ces établissements, certaines ont trouvé que s’occuper de la cantine endogène et prendre en charge les animateurs étaient trop couteux ; les parents attendent alors que leurs enfants aient 5 ou 6 ans pour les envoyer à l’école primaire. Là aussi, parmi les problèmes que nous rencontrons figurent les écoles sous paillotes dont les conditions d’enseignement et d’apprentissage sont très difficiles. Quand il fait froid, ou quand il vente, les enfants ne sont pas en sécurité, et l’enseignant aussi s’en trouve démotivé.

Françoise Tiendrébéogo / Kaboré
Judicaël G. Lompo,
Plan Burkina Faso.



Vos commentaires

  • Le 1er mars 2015 à 13:24, par sawadogo karim En réponse à : l’autonomisation des enfants au burkina,

    je pense qu’une bonne autonomisation des enfants dans un pays comme le notre où la dépendance de ceux ci de leurs parents n’est plus à démontrer ; passe nécessairement par leurs responsabilisation et à leurs participation à des prises de décision qui les concernent.Mettre l’enfant au centre de nos réflexions permettra de pallier un temps soit peu les injustices faites à son égard.