Micro-trottoir dans la ville de Kaya sur la vie nationaleLa transition politique en cours dans notre pays est suivie avec beaucoup d’attention par les Burkinabè de l’intérieur. Une transition qui doit conduire à l’élection présidentielle à laquelle la participation des Burkinabè de l’Etranger vient d’être ajournée pour entre autres raisons, « techniques et sécuritaires ». Des habitants de Kaya, chef-lieu de la région du centre-nord, donnent leur lecture du« processus de la transition » et « le vote des Burkinabè de l’Etranger ». Boureima Sawadogo, leader de la société civile Sur le vote des Burkinabè de l’Etranger, je dirais que ce n’est pas la décision de ne pas les faire participer à l’élection présidentielle qu’il faut voir ; ce sont les raisons qui fondent la décision. Si effectivement, c’est un problème matériel et logistique, si c’est un problème sécuritaire ; c’est une décision sage. Mais, si jamais c’est un calcul politique, c’est que c’est une mauvaise décision. Parce que le problème est qu’on ne peut pas empêcher la vérité de jaillir un jour ou l’autre. Si jamais, c’est un calcul politique qui empêche les Burkinabè de l’Etranger de voter, dans un ou deux ans, on saura effectivement que ce sont des calculs politiques. Et, les Burkinabè n’aimeraient plus revenir en arrière sur des calculs politiques. Le niveau de conscience de la jeunesse et des populations de façon générale, est arrivé à un stade où il est obligatoire que les hommes politiques travaillent pour améliorer leur niveau de gestion pour atteindre le niveau de conscience de ces populations. On ne pourra plus rabaisser ce niveau de conscience. Pour le 11 décembre, je dirais que c’est une coïncidence que vous me tendiez le micro parce que, quand la fête du 11-décembre a été retirée à Kaya, j’ai été la première personne à réunir une deuxième personne, une troisième personne, pour préparer la ‘’désapprobation’’ et mettre en place l’équipe ad hoc… ; ce qui a amené le gouvernement à revenir sur sa décision. C’est pour vous dire que nous avons des attentes fortes ; parce que de nos jours, avec plusieurs années de démocratie et de politique, nous avons compris qu’il y a une seule politique qui tient ; c’est la politique du développement et non le développement de la politique. Le 11 décembre est une occasion d’investissements et elle intéresse les populations de la région du centre- nord, quel que soit leur bord politique et nous attendons beaucoup. Nous avons déjà discuté avec le gouvernement passé, le gouvernorat qui était là, des propositions sont déjà faites et nous sommes prêts. Le 11 décembre 2015 est particulier parce que nous sommes sur le qui-vive. Et nous espérons que la transition n’osera pas diminuer d’un seul investissement, le 11 décembre 2015. Nous espérons également que cette transition va veiller à ce que les investissements soient corrects. Dans tous les cas, la société civile y veille et nous sommes très sensibles à ça. Nous sommes engagés et ce que nous devons apporter comme contribution, nous sommes prêts et le ferons.
Salif Belemviré : Pour le vote des Burkinabè de l’Etranger, sachons que ceux de l’Etranger sont Burkinabè au même titre que ceux de l’intérieur. Si on nous dit que financièrement c’est impossible, je peux comprendre. Mais nous dire que techniquement, c’est impossible ; je n’y crois pas. Je crois savoir que la CENI avait déjà fait le gros du travail ! Donc, je peux comprendre qu’on évoque seulement le déficit budgétaire mais pas technique. Le manque d’argent seul suffit comme raison. L’aspect technique ne tient pas. Qu’ils donnent les moyens financiers à la CENI voir si elle ne va pas les organiser. Si c’est aussi la peur de certains partis politiques qui pensent qu’ils pourront être défavorisés si les Burkinabè de l’Etranger votaient, je dirais aussi que c’est un faux calcul car, il appartient aux populations de choisir leur Président. Même ceux qui croient qu’ils ont plus de force à l’interne sauront en réalité qu’ils ne sont pas forts qu’ils le pensent. Pour le 11-décembre 2015, nos attentes sont celles de toutes les autres localités. C’est vrai qu’au stade actuel, il n’y a rien comme informations d’abord, certainement que la situation que traverse le pays y est pour quelque chose (des préfets sont remplacés, les conseils municipaux sont dissouts, etc.). Nous attendons donc qu’on démarre effectivement les travaux et maximiser sur le temps. Il faut lancer rapidement les appels d’offres pour permettre le démarrage des travaux. On entend susurrer que le coût du pied-à-terre du Président du Faso est élevé et qu’il faut revoir à la baisse mais nous disons qu’il faut trouver le moyen de le faire comme dans les autres régions. Ce n’est pas parce que c’est à notre tour qu’on dira qu’il faut revoir la somme à la baisse. Ali Sawadogo, plombier : Pour le vote des Burkinabè de l’Etranger, je pense que c’est techniquement difficile parce qu’il sera impossible d’installer des bureaux de vote dans toutes les zones de concentration des pays d’accueil de nos compatriotes. Je pense donc qu’au regard de la situation, la décision est sage. Il faut simplement se préparer pour les fois à venir. Mais, le gouvernement doit organiser des déplacements pour leur expliquer les raisons de l’ajournement pour ne pas que cela ressemble à de la discrimination. Aimé Ouédraogo, couturier : Recueillis par Oumar L. OUEDRAOGO |
Vos commentaires
1. Le 27 janvier 2015 à 08:51, par Ando En réponse à : Micro-trottoir dans la ville de Kaya sur la vie nationale
Il est nécessaire de revoir l’organisation du 11 décembre dans son ensemble. En effet dans la plus part des cas la fête est célébrée pendant que beaucoup d’infrastructures ne sont pas achevées complètement.
2. Le 27 janvier 2015 à 16:30, par lesage En réponse à : Micro-trottoir dans la ville de Kaya sur la vie nationale
Après la dissolution de tous les conseils municipaux, quel recule. Pour dire qu’il a eu trop de précipitation de la part de ZIDA qui commence à comprendre la dur réalité de gouverner un pays.