« On peut rêver d’un Burkina comme la Silicon Valley de l’Afrique », dixit Abdoul Malicki ZoroméAbdoul Malicki Zoromé, formé au Burkina, puis en France et au Canada, fait figure aujourd’hui de valeur sûre du corps des informaticiens du Faso, totalisant plus d’une dizaine d’années d’expérience. Avec sa solution logicielle innovante EasySchool qui lui a déjà valu trois importants prix dont celui du grand prix du Président du Faso décroché lors de la dernière Semaine nationale de l’internet (SNI). Malicki Zoromé tente de révolutionner, non sans difficultés, le secteur de l’enseignement en Afrique grâce aux nombreux avantages que son système offre aux acteurs de l’éducation. De ces avantages, ainsi que des difficultés rencontrées dans la promotion de EasySchool, le manager d’EquoService nous en parle dans cet entretien. Lefaso.net : Vous êtes le promoteur du logiciel EasySchool qui semble présenter beaucoup d’avantages pour les acteurs de l’éducation. Pouvez-vous nous en parler ?
Il faut reconnaître que le chemin a été long. En Afrique, il y a beaucoup de contraintes qui dépassent souvent l’initiative et le projet lui-même qui ont fait que les choses ont été difficiles. Mais grâce à Dieu, l’engouement se traduit en tout cas à plusieurs niveaux. A commencer par les distinctions officielles de l’originalité et de la valeur ajoutée de la solution sur trois années consécutives au niveau national et sous régional. Quant aux utilisateurs, c’est une solution dont la reconnaissance grandit au fur et à mesure. Nous avons encore des défis de promotion, malheureusement la solution n’est pas très connue. Les exploitants de la solution au stade actuel, nous font un retour très encourageant et d’aucuns se transforment en promoteurs ou commerciaux de EasySchool pour nous rechercher de nouveaux partenaires d’exploitation. La dynamique est lancée, nous avons grand espoir. Il y a quand même de l’engouement car EasySchool est présent dans trois pays actuellement : en Guinée, au Niger et au Burkina Faso. Aussi, avons- nous une consolidation dans les différents partenariats d’adoption de EasySchool qui progressent positivement. A ce jour, combien d’établissements utilisent EasySchool ? Actuellement, nous avons une dizaine de clients. Nous sommes dans la perspective d’accroissement. Cependant le grand défi de EasySchool, c’est la promotion avec hélas beaucoup de contraintes qui sont souvent au-delà de nos capacités. Ce qui fait que la solution n’a pas eu l’aura qu’elle aurait pu mériter et offrir le service qu’elle aurait pu offrir à la population africaine. EasySchool est-elle accessible en termes de coût ? C’est l’un de nos défis. Notre ambition, c’est d’offrir un service informatique équitable. Nous avons une approche de service citoyen, c’est-à-dire gagner sa vie en affaire en rendant au maximum du service et que ce service ait une valeur ajoutée impactant pour la vie de la société dans le sens positif. EasySchool aujourd’hui avec la synergie d’ensemble, apporte beaucoup d’avantages. L’écologie par exemple, l’amélioration de la qualité de l’éducation, l’amélioration des conditions de vie de la population elle-même. EasySchool est très accessible en termes de coût. Le coût de base pour un établissement secondaire privé est de 200 000 F CFA. Un parent qui veut par exemple avoir une souscription au service SMS, le prix peut varier selon la nature de l’établissement, mais pour les établissements publics, c’est 1 000 F CFA seulement par an. Toute l’année académique, il peut se connecter pour voir les notes de ses enfants mais surtout aussi avoir les SMS quand son enfant est absent de la classe. Les prix varient selon que l’établissement est privé ou non, selon que c’est la maternelle, le supérieur ou selon le niveau de vie du pays où la solution est servie de sorte à avoir un prix raisonné et ajusté pour être en phase avec notre philosophie de service citoyen. EasySchool vous a valu une série de distinctions. Comment appréciez-vous toutes ces distinctions ? Je commence par remercier tous ceux qui travaillent dans le sens de l’encouragement, de la promotion des efforts et de l’innovation. Nous recevons ces prix comme une reconnaissance d’un travail abattu de longue haleine. Ces distinctions nous confirment de la valeur et de la pertinence de nos efforts. Des distinctions que nous recevons aussi comme des marques d’encouragement et d’espoir à persévérer et à garder la confiance en Dieu et s’il plaît à Dieu, EasySchool sera présente partout au mieux en Afrique. Qu’est-ce que le Prix du Président du Faso que vous avez reçu lors de la 10e édition de la Semaine nationale de l’Internet vous a apporté ? Au stade actuel, il faut reconnaître que la valeur ajoutée des prix que nous recevons vaut plus par leur prestige que le soutien que nous en recevons. Le prix du Président du Faso a été particulier, avec des conditions particulières d’attribution. Nous avons pris part au concours. Finalement le jury a retenu quatre dossiers qui sont tous ex-aequo en termes de mérite du prix. Les membres du jury ont souligné que les critères d’attribution n’étaient pas suffisamment clairs pour démarquer les projets. Finalement après appréciation, ils ont classé les projets à trois niveaux : projet déjà réalisé, projet en cours de réalisation et projet en phase d’initialisation. Ainsi, considérant aussi la dimension sociale du prix, le jury a décidé de repartir les trois millions dédiés au prix suivant le niveau d’avancement du projet. Combien avez-vous reçu pour ce prix ? Nous avons reçu 500 000 F parce que notre projet était réalisé. Celui dont le projet était en cours de réalisation a reçu 1 000 000 F et celui dont le projet était en phase d’initialisation, 1 500 000 F. Trouvez-vous cela équitable ? Nous, nous respectons la décision du jury qui a exprimé que les critères n’étaient pas suffisamment clairs pour pouvoir qualifier les projets et distinguer de façon précise le mérite et il a émis des amendements pour repréciser les critères pour les éditions futures. Cela étant, nous avons été reconnus comme bénéficiaire du grand prix des TIC du Président du Faso. Il est vrai que les soutiens nous manquent actuellement mais le prestige déjà est signe d’encouragement et quelque chose que nous travaillerons à valoriser comme reconnaissance de la pertinence de nos efforts. Vous êtes aussi manager de EquoService. Parlez-nous-en ? Oui. EquoService est une société qui a pour vocation d’offrir des prestations offshore pour les marchés européens et aussi des prestations en informatique ou en management pour les marchés africains. Et l’initiative EasySchool est une parfaite illustration de nos ambitions pour l’Afrique. Entretien réalisé par Grégoire B. Bazié |
Vos commentaires
1. Le 24 janvier 2015 à 01:36 En réponse à : « On peut rêver d’un Burkina comme la Silicon Valley de l’Afrique », dixit Abdoul Malicki Zoromé
Bon courage mon frere.
L’afrique c’est pas des intellectuels qui n’existe pas !!!
mais plutot le manque de politique claire pour soutenir
vos initiatives pour le developement .
Tient bon ca va aller mon frere
2. Le 24 janvier 2015 à 04:25 En réponse à : « On peut rêver d’un Burkina comme la Silicon Valley de l’Afrique », dixit Abdoul Malicki Zoromé
Bravo Malick pour toutes ces initiatives. C’est la preuve palpable que la diaspora burkinabè dispose de valeurs sûres. Le Citoyen.
3. Le 24 janvier 2015 à 09:50, par Burkinbi En réponse à : « On peut rêver d’un Burkina comme la Silicon Valley de l’Afrique », dixit Abdoul Malicki Zoromé
Bon courage mon cher.
Ça va finir par payer tous ces efforts.
Bon vent.
4. Le 24 janvier 2015 à 21:15, par Doura En réponse à : « On peut rêver d’un Burkina comme la Silicon Valley de l’Afrique », dixit Abdoul Malicki Zoromé
Bonjour,
Bon courage à notre compatriote qui se bat dans un environnement des affaires au Burkina pas des plus transparentes et équitables qui permettrait de valoriser cette solution plusieurs fois primés. Quelles actions après les prix ?
5. Le 26 janvier 2015 à 16:24, par Scofield En réponse à : « On peut rêver d’un Burkina comme la Silicon Valley de l’Afrique », dixit Abdoul Malicki Zoromé
Je suis vraiment content pour notre compatriote et je rends grâce à DIEU pour cela. Je vois surtout qu’il a placé DIEU au devant de toute chose et je pense qu’il va arriver à fins et n’aura pas de regrets. Vraiment notre prière est qu’il continue de croire en DIEU et en ce qu’il fait. Que DIEU continue de le bénir richessement.