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Crise à la Société des mines de Bélahouro : Le personnel reçu par le ministre du travail

vendredi 2 janvier 2015.

 

A l’issue d’une assemblée générale tenue ce vendredi 2 janvier 2014 à Ouagadougou, le personnel de la Société des mines de Bélahouro (SMB) s’est déporté au ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale (MFPTS), où il a été reçu pendant près d’une heure par le Professeur Augustin Loada.

« Nous étions ce matin à la direction de la SMB pour une assemblée générale et nous avons appris que la SMB a convoqué une trentaine d’employés pour un départ sur le site. Mais, comme ils ont vu nos messages conviant ce matin les travailleurs à une assemblée générale à la direction de la SMB, ils ont dérouté les gens au camp Paspanga. Une fois au camp Paspanga, ils ont vu encore que les employés étaient en train de venir et ils ont invité les employés à se rendre à l’intérieur du camp. Le départ a donc eu lieu à l’intérieur du camp.

Mais, les employés ne peuvent pas comprendre que tout le monde grève et qu’au finish on rappelle certains employés et d’autres ne sont pas rappelés. On ne sait pas sur quels critères ils se sont basés pour dire que x a grevé et y n’a pas grevé. Nous avions envoyé des demandes d’audience au ministère du Travail et au ministère des Mines. Les employés en AG ce matin ont décidé de se rendre au ministère du Travail pour savoir ce qui se passe. Une fois sur place, le ministre a bien voulu nous recevoir. Nous lui avons exposé la situation. Il a dit qu’il a pris bonne note et que de concert avec le ministère des mines, ils vont statuer sur la question et nous revenir ». C’est en ces termes que Saidou Hamado Ouédraogo, délégué du personnel de la SMB, nous situait sur l’objet de leur présence au MFPTS, lorsque nous arrivions sur les lieux peu de temps après la rencontre avec ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Augustin Loada. Mais, que leur a dit le Pr Loada ?
Et Hamado Ouédraogo de répondre : « Le ministre a dit que la conjoncture économique du pays n’est pas aisée et que nous avons dû entendre les propos du ministre de l’Economie et des Finances sur les ententes de la RTB, qu’il faut se préoccuper bien sûr du sort des employés mais il faut aussi que la mine puisse tourner parce que il y a aussi le pays qui y gagne. Il a salué le sens de responsabilité que nous avons observée jusque-là et il a promis de travailler de concert avec le ministère des Mines pour que dans les jours à venir pour que nous puissions arriver à renouer le fil du dialogue et aboutir à une solution ».

Ils s’attendaient à des mesures fortes

Interrogé sur la manière dont les travailleurs ont apprécié la réponse du ministre Loada, Hamado Ouédraogo nous confie qu’ils s’attendaient à des mesures fortes. Il évoque un procès-verbal qui serait violé par la SMB. « Le PV dit qu’il y a une période de suspension de deux semaines minimale et la société retenait un nombre minimum d’employés pour assurer un service minimal qui ne doit pas aboutir à une coulée d’or. Mais, nous constatons au jour d’aujourd’hui qu’il y a eu coulée d’or et expédition », explique-t-il. Et de poursuivre : « Voici des gens qui ne veulent pas respecter nos lois. Pendant la suspension, il y a un point qui n’a pas fait l’objet de consensus, notamment la reprise. Nous avions dit qu’à la reprise, l’employeur s’engage à rappeler l’ensemble des travailleurs. Ils ont dit non. Alors, nous avons proposé qu’on mentionne qu’à la reprise les deux parties s’en remettent au Code du travail. Parce que dans un pays, le Code du travail est la bible de l’employeur et des employés. Mais, ils refusent de s’en remettre au Code. Nous ne pouvons pas comprendre cela ». Le délégué du personnel a par ailleurs indiqué que l’inspection du régionale du travail avait rejeté ce jour 2 janvier la mesure de licenciement prise par la SMB à l’encontre de 18 membres du personnel.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net



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