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Suspension du CDP, de l’ADF-RDA et de la FEDAP/BC : Ablassé Ouédraogo demande en plus d’interdire d’élection tous les anciens collaborateurs de Blaise Compaoré

mercredi 24 décembre 2014.

 

Dans cette déclaration, le Dr Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, salue la suspension du CDP, de l’ADF-RDA et de la FEDAP/BC comme des mesures salutaires et demande de les compléter avec l’interdiction de candidature aux élections de la fin de la transition tous les barons et ténors politiques du pouvoir de Blaise Compaoré, y compris les opposants de la 25e heure.

C’est de l’étranger que j’ai pris connaissance des arrêtés du Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité datés du 15 décembre 2015 suspendant les activités du CDP, de l’ADF/RDA et de la FEDAP/BC.
L’interprétation que je fais de ces mesures du gouvernement de la transition est qu’il veut donner au changement demandé par le peuple à travers l’insurrection populaire des 30 et 31 0ct0bre 2014 toutes les chances de prendre corps et de s’enraciner et qu’il n’y ait aucune possibilité d’un retour en arrière. C’est donc des mesures louables et salutaires si bien sûr cela est la motivation.

D’ailleurs l’évaluation froide de la situation politique nationale du Burkina Faso d’aujourd’hui indique que quand bien même la flamme du soulèvement populaire a été éteinte avec la mise en place des institutions de la transition, les braises couvent toujours et le peuple souverain reste vigilant et rien n’est exclu. C’est pourquoi, tout en saluant le courage et l’esprit de justice qui sont à la base de cette décision, je déplore les insuffisances qui entourent ces arrêtés.

J’estime que ces mesures doivent être rapidement complétées et parachevées tant sur le plan juridique que politique. Il serait en effet dommageable et triste que des personnes s’engouffrent dans les labyrinthes procéduraux pour faire annuler par voie judiciaire cette décision qui, pourtant n’est que justice.

Avec ce rappel de la réalité du terrain, je considère que dans la dynamique de la prévention et justice pour justice, il faut impérativement compléter ces mesures prises par le gouvernement le 15 décembre 2014 et ne pas s’arrêter en si bon chemin, tout en restant dans la légalité, le respect des libertés et du jeu démocratique.

Notre pays n’a certes pas besoin de tomber dans les travers d’une chasse aux sorcières, cependant, la prochaine étape devrait être de prendre les mesures idoines et requises pour assainir l’espace politique afin de répondre aux aspirations du peuple, qui s’est dressé pour réclamer et exiger une classe politique responsable, intègre, capable et en mesure de le servir et de relever les grands défis présents et futurs de notre monde.

Ainsi, une des mesures salutaires serait de frapper d’interdiction de candidature aux élections de la fin de la transition, tous les barons et ténors politiques qui ont travaillé d’arrache-pied à tisser la natte du pouvoir de Monsieur Blaise COMPAORE et de ses ouailles, qu’ils soient membres du CDP, de l’ADF/RDA et de la FEDAP/BC aujourd’hui suspendus, des Partis de l’ex majorité, du Front Républicain en y incluant bien sûr et sans complaisance les opposants de la 25ème heure malgré les hauts faits de guerre dont ils se réclament dans la fin du pouvoir de Monsieur Blaise COMPAORE.

Car comme dit l’adage « ils sont les caïmans d’une même mare » et de ce fait ils sont tous comptables de la situation actuelle dans laquelle se trouve le Burkina Faso et en cette qualité, ils devront tous subir le même sort. D’ailleurs, n’est-il pas cynique de penser que de plates excuses présentées toute honte bue, peuvent absoudre de tels forfaits ?

Ce sont ces barons et ténors, qui entre autres et je ne suis pas exhaustif, ont fait Blaise COMPAORE, agi en son nom, lieu et place, utilisé les fanfaronnades du genre « Son Excellence Monsieur le Président du Faso a dit que, a décidé que » à l’insu de celui-ci tout juste pour influencer les débats et imposer leurs points de vue. Ils ont mis en place le système du « TOUKGUILI » du CDP avec les méthodes nauséabondes d’achat de conscience des populations avec les fonds pillés des caisses de l’Etat et les mécanismes de fraudes électorales honteuses. Ils ont fêté leurs milliards de Francs cfa dans notre Burkina Faso si pauvre. Ils ont instauré et déterminé les zones rouges pour mieux canaliser les manifestations démocratiques. Ils ont défendu bec et ongle que ne pas modifier l’article 37 était anti-démocratique. C’est encore eux qui ont initié et adopté la loi d’amnistie pour les anciens chefs d’Etat dont le principal bénéficiaire est Monsieur Blaise COMPAORE. En outre, ils ont soutenu la mise en place du Sénat, et se sont même fait désigner Sénateurs.

Et il est aussi vrai que « chasser le naturel, il revient au galop ». C’est pour cela que les mesures complémentaires à ces suspensions sont indispensables pour permettre d’assainir véritablement l’environnement politique du Burkina Faso en le débarrassant de tous les fossoyeurs quelque soit le manteau sous lequel ils se cachent.

Ceux qui se préparent pour les prochaines élections avec à leur disposition les milliards volés au peuple et qui certainement de retour au pouvoir ne feront que perpétuer et continuer le système de Blaise COMPAORE avec les mêmes pratiques et les mêmes méthodes de gouvernance, celles qu’ils savent faire et ont fait avec dextérité et efficacité depuis plus de 27 ans.

Avec ceux là, le Burkina Faso retournera sans coup férir en arrière et ce sera fini pour le changement espéré et la satisfaction des aspirations du peuple burkinabè qui s’est battu pour se débarrasser du régime Blaise COMPAORE. Cela est impensable et que Dieu sauve le Burkina Faso.

Ouagadougou, le 22 décembre 2014



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