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Mines et emploi local, quels enjeux, et que faire ?

mardi 23 décembre 2014.

 

C’est sur ces questions posées en titre que les sociétés minières IAMGOLD Essakane SA, SEMAFO Burkina Faso SA, la Fondation SEMAFO, la Fondation de formation 2iE, ainsi que les organisations non gouvernementales comme Save the Children et Plan international ont voulu porter la réflexion au cours d’un atelier tenu le 2 décembre dernier à Ouagadougou.

Réunis sous le thème fédérateur : « Enjeux de l’employabilité et de l’emploi local dans le secteur minier », plus de 75 participants étaient à cet atelier venant autant du milieu des ONG que de celui du secteur minier. En rappel, le Forum multipartite pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans le secteur minier au Burkina Faso, en abrégé « forum RSE » tenait ainsi sa 3e rencontre depuis sa reconnaissance officielle en août 2013. Ce Forum RSE est une initiative d’envergure nationale qui réunit les ONG et les sociétés minières pour échanger sur les questions de développement durable, et compte comme membres statutaires les sociétés minières IAMGOLD Essakane SA, SEMAFO Burkina, la Fondation SEMAFO, Fondation 2iE et les organisations non gouvernementales Save the Children et Plan Burkina Faso.
Au cours de cet atelier fort animé à travers le partage d’expériences et de discussions nourries, les différents acteurs ont effectivement brossé le tableau riche des réalités liées à l’emploi local. Ce thème vient à point nommé. En effet la moitié de la population de l’Afrique sub-saharienne a moins de 25 ans, et le recensement de 2006 de l’Institut National des Statistiques et de la Démographie (INSD) du Burkina indique que 73% de la population a moins de 30 ans, avec une jeunesse qui aspire à un futur digne et prospère par l’exercice d’une activité économique et productive.
Depuis ces cinq dernières années, le Burkina Faso connait une croissance importante du secteur minier ; avec 7 mines en exploitation et bientôt plus, il est logique que la jeunesse, voire toute la population du pays voit en ce secteur une opportunité d’emploi. Que ce soit directement au niveau de la mine, ou indirectement par la fourniture de biens ou de services, tout le pays espère que l’essor économique généré par l’activité minière aura des retombées positives pour tous, et tout particulièrement pour les populations vivant dans les zones minières.

Bien présente aussi au cours des discussions étaient les différentes interventions des compagnies minières et des ONG en direction de l’emploi des jeunes, et aussi, leur soutien général aux communautés dont les localités abritant les sites miniers. Auront retenu l’attention entre autres :
• la collaboration entre Plan et la compagnie Iamgold Essakane SA pour offrir une formation à plus de 6000 jeunes, ainsi que des stages aux apprenants inscrits dans les centres d’éducation de base non ormelle (CEBNF) du ministère de l’Education nationale et dans les centres de formation professionnelle publiques et privées
• L’accompagnement de jeunes formés par l’octroi de kits d’installation à leur propre compte par Nordgold Bissa
• L’octroi de bourses à 500 apprenants inscrits dans les écoles de formation professionnelle par IamGold Essakane SA.

En direction des communautés abritant les sites miniers, les présentations ont fait état des soutiens multiformes aux membres de ces communautés, parmi lesquels on note :
• la formation des femmes par Predictive Discovery
• l’amélioration durable de la production de sésame dans 6 communes du Mouhoun appuyée par la Fondation SEMAFO
• le développement de la maraicher culture par Eau vive Et middle Island ressources Sanguié
• Le Prix RSE qui devrait être octroyé à une compagnie minière en 2015 élaboré par Diakonia
• le développement de la maraicher culture par Eau vive Et middle Island ressources Sanguié.

Les actions décrites étaient bien en phase avec les objectifs de cet atelier qui voulait permettre aux différents acteurs (sociétés minières, ONG, élus locaux, etc.) de mieux comprendre les enjeux de l’emploi local et réfléchir à des solutions pour répondre aux attentes des populations riveraines à travers des programmes de formation et de création d’activités génératrices de revenu pérennes. Tout comme les actions menées, ont aussi été explorés les défis divers et les solutions possibles, aboutissant à des recommandations concernant l’employabilité des jeunes et le soutien aux communautés. Ces présentations diverses ont suscité de nombreuses questions, suggestions et commentaires ; en somme, une source d’indications qui pourraient aider à améliorer les interventions.

Recommandations de l’atelier sur « Les enjeux de l’employabilité
et de l’emploi local dans le secteur minier »

Pour les sociétés minières
• S’insérer mieux dans les actions et programmes nationaux afin d’éviter les actions qui dupliquent les efforts de l’état
• Mettre l’accent sur les activités de communication dès le début du projet afin d’identifier les attentes et bien préparer les populations aux types d’emplois dans la mine et aux autres opportunités avec l’arrivée du projet
• Elaborer et appliquer des politiques pour l’embauche de stagiaires (avec des quotas)
• S’organiser pour démarrer les programmes d’employabilité dès la phase d’exploration
• Permettre le mentorat en phase d’exploration
• Encourager la reconversion ou réorientation vers les nouveaux métiers en vue de la fermeture des mines
• A l’intérieur de la société réfléchir à la reconversion de ses propres employés pour l’après-mine
• Penser à la phase de fermeture – la conversion intra-phase nécessite des moyens pour convertir les employés tout au long de la vie de la mine et après
• Mettre en œuvre une stratégie de désengagement et pérennisation des activités après-mine
• Mettre un accent sur les cadres de concertation – pour favoriser l’implication de tous les acteurs, surtout les communautés dans les activités de formation et de programme d’employabilité
• Procéder au recrutement dans les centres de formation professionnelle existants qui cherchent à placer leurs finissants
• Développer d’avantage la production des fournisseurs de biens et services locales comme pourvoyeur de l’emploi
• Promouvoir une fourniture de biens et services de qualité avec certification – en partenariat avec par exemple Maison de l’Entreprise du Burkina Faso, Alliance des Fournisseurs Burkinabè de Biens et Services Miniers
• Eviter de créer des monopoles dans les régions en favorisant la diversification des marchés et s’assurer que les marchés de biens et services permettent une véritable création d’emplois
• Appuyer la recherche de débouchés pour les fournisseurs de biens et services pour que la mine ne soit pas leur unique client
• Orienter les jeunes des régions vers les filières agro-sylvo pastorales
• Ancrer les projets dans les traditions des communautés
Pour les ministères et acteurs concernés en éducation
• Proposer une stratégie nationale (concernant l’emploi local) inclusive (qui tient compte des acteurs) à imposer aux sociétés minières
• Proposer des solutions de partenariat public-privé aux entreprises minières en matière d’employabilité
• Adapter mieux la demande de stages et d’emplois, en demandant aux ministères de fournir les listes de formés (par région) dans les métiers spécialisés
• Créer un fond de formation alimenté par les entreprises minières avec des possibilités de stages
• Mieux structurer l’offre et la demande avec une implication des acteurs (état, ONG)
• Impliquer de l’état - prévoir un pourcentage des 10% de l’Etat (venant des taxes) pour les communautés.
Pour le forum RSE
• Impliquer officiellement le ministère des mines aux foras RSE ;
• Mettre en œuvre d’un dispositif de suivi de la mise en œuvre des recommandations du Forum ;

Mme Tiendrébéogo Françoise



Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2014 à 12:41, par Un Géologue En réponse à : Mines et emploi local, quels enjeux, et que faire ?

    Commencez à remplacer les faux géologues blancs par des nationaux qui n’ont rien à envier à ceux ci, l’implantation d’une mine commence par la recherche de celle-ci !!! C’est bien de dire tout ce que vous dites ; un rassemblement de bureaucrates, je suis sur qu’il n’y avait pas un seul géologue burkinabe digne de ce nom (pas les lèches-cul que l’on rencontre dans toutes les sociétés minières) !!

  • Le 23 décembre 2014 à 17:58 En réponse à : Mines et emploi local, quels enjeux, et que faire ?

    Chacun s’assois, il se grate la tete et crois dure comme fer, qu’il est le nombril de la terre. Mr l géologue, en quoi est ce que la presence d’un géologue est utile a la tenue d’une rencontre qui discute de l’employabilité dans le secteur minier au BF ?? Le travail dans les mines est organisé. Il ya par ex les départements services généraux (comptabilité, environnement, santé sécurité, sureté, relation communautaire et sociale, Camp...) et les department des operations (Mine Opération, mine entretient, mine géologie, Usine, laboratoire, central electrique. ...) ; Chaque qu’il ya une activité interne ou externe les départements ou les personnes habilités participent selon leur competence et interet. la présente activité interesse plusieurs competences don’t les department des relations communautaires et administrations des mines. EN QUOI EST CE KE LA PRESENCE D’UN GEOLOGUE EST UTILE A UNE TELLE RENCONTRE ??

  • Le 23 décembre 2014 à 20:42, par Tarzan En réponse à : Mines et emploi local, quels enjeux, et que faire ?

    Je me joins à mon confrère qui s’est prononcé plus haut, en attirant l’attention des autorités burkinabè et tous les autres frères et soeurs burkinbè sur cette question d’expertise nationale.
    Tout en restant optimiste sur la question, j’ose espérer que le chute du régime Blaise Compaoré nous laissera voir un grain de lumière.
    En résumé, il faudra :
    1-réduire le nombre d’expatriés dans les mines au profit des nationaux compétents ;
    2-limiter leur séjour à 2 ans tout au plus ;
    3-avoir confiance en nous même nationaux et renforcer davantage nos capacités professionnelles pour ne pas encourager la médiocrité...
    La patrie ou la mort, Nous vaincrons.

  • Le 24 décembre 2014 à 10:22, par KAFANDO En réponse à : Mines et emploi local, quels enjeux, et que faire ?

    C’est du Bluff ! De la Poudre aux yeux, juste pour divertir les populations et les Burkinabès !
    Ils font semblant soit disant de recruter ce qu’ils appellent des cadres Burkinabès à haut potentiels, pour ensuite les détruire en utilisant d’autres Burkinabès Lèches culs et pas des moindres.....Mais désormais, nous allons les débusquer, ils le sont d’ailleurs déjà...Leur stratégie c’est jouer au père noël avec des soit disant fondations.....ils font venir des expatriés repris de justice, certains sortant de prisons et indésirables dans leur pays....
    Bref, il faut que justice soit rendu sur le préjudice causé à certain cadre dirigeant Burkinabè recrutés depuis l’étranger, le plus souvent en Europe pour ensuite les traiter comme des malpropres...histoire de les discréditer et de ne pas avoir de compte à rendre....

  • Le 2 août 2015 à 16:22, par Danièle Heinen En réponse à : Mines et emploi local, quels enjeux, et que faire ?

    S’cusez mais j’ai sauté en l’air quand j’ai lu ceci : ."ils font venir des expatriés repris de justice, certains sortant de prisons et indésirables dans leur pays" Preuves, évidence ???? Parce que les moulins à rumeur ils tournent à fond la caisse mais pour ce qui est du concret on attend.....Je suis venue en BÉNÉVOLE au Burkina Faso il y a deux ans pour une ONG locale ; au vu de la non disponibilité (délibérée ?) des gens avec qui j’étais pourtant censée travailler, à leur demande à l’élaboration d’une comptabilité, je me suis mise à enseigner l’anglais, ce pour quoi je suis pleinement qualifiée à des jeunes qui en ont auront sûrement besoin tant en minier (avez-vs remarqué qu’à l’exception des Canadiennes SEMAFO et Iamgold peu de minières étrangères ont des sites et des manuels en français ????? qu’en informatique. Mon salaire 0 ; en fait tout billet, visa frais de logement transport etc.. a été à ma charge. J’ai claqué 1800 EUR pour pas grand chose !
    Comme j’aime bien le pays et ma famille d’accueil à Ouaga , j’aimerais faire des choses utiles, anglais, français financier, comptabilité, qd même avec un salaire et une certaine prise en charge, parce que j’ai encore besoin de gagner ma vie, mais rien à voir avec les " conditions des expatriés.
    Quant à mon casier judiciaire il est vierge et le document le prouvant doit être renouvelé tous les 3 mois.
    Sachez aussi Monsieur, que les employeurs canadiens DOIVENT s’assurer des antécédents judiciaires de leur candidat avant de procéder à une embauche. À bon entendeur !