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Protection de l’Enfance au Burkina : le GAP scrute ses actions et balise le terrain pour 2015

jeudi 27 novembre 2014.

 

Dans son élan d’améliorer la qualité des services de protection de l’enfant, le Groupe d’Apprentissage de Programmes (GAP), lancé au Burkina en octobre 2013, sonne le rappel des troupes pour faire un état des lieux de ses actions de l’année écoulée et dégager les priorités pour l’année 2015. Cet exercice s’est incarné à travers un « atelier annuel bilan et planification » ouvert ce mercredi, 26 novembre à Ouagadougou (et qui va durer jusqu’au 27 novembre).

Cet « important » cadre, dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par la directrice générale de l’Encadrement et de la Protection de l’Enfant et de l’Adolescent, Hariguietta Congo, a pour principale vocation de faire le bilan des chantiers qui ont été lancés, relever les faiblesses afin de mieux identifier les défis et planifier les actions prioritaires pour 2015. Selon son coordonnateur, Algassimou Diallo, le GAP est un dispositif nouveau au Burkina, lancé en octobre 2013. Son but est de travailler à l’amélioration de la qualité de service de protection de l’enfance à travers des recherches, capitalisations mais aussi, et surtout, le partage du savoir entre les différents acteurs qui interviennent dans le domaine de la protection de d’enfant. « L’un des chantiers majeurs durant 2015, c’est de réaliser une étude du système informel pour comprendre, au niveau des villages, des communautés, des différentes zones … comment les parents, les groupes ethniques agissent », dévoile le coordonnateur, Algassimou Diallo. Le GAP a pour principal objectif de consolider le dispositif existant en faveur d’une meilleure gestion des savoirs. Spécifiquement, il s’agit d’œuvrer à rapprocher les praticiens du terrain et les spécialistes du milieu académique pour interroger, rigoureusement et scientifiquement, les thématiques et programmes de protection et évaluer leur efficacité. Aussi, vise-t-il à conduire des recherches scientifiques pour améliorer les connaissances sur les problématiques relatives à la protection de l’enfant au Burkina afin de mieux comprendre les logiques qui sous-tendent les pratiques et comportements des acteurs à tous les niveaux. En outre, le GAP est, également, un dispositif qui accompagne les puissances publiques pour l’adoption et la mise en œuvre de politiques publiques de protection adaptées au contexte et réalités du Burkina. Groupe multi-acteurs, le GAP a pour finalité donc, d’inculquer progressivement au plan national, une culture de recherche et d’apprentissage des programmes pour soutenir les politiques publiques, la formation des professionnels et la programmation dans le domaine de la protection de l’enfant.

Des acquis importants engrangés ….

Pour la directrice générale de l’Encadrement et de la Protection de l’Enfant et de l’Adolescent, Hariguietta Congo, au-delà du bilan à dresser et des perspectives prioritaires à dégager, l’atelier est également une opportunité pour les parties prenantes au GAP pour poursuivre les réflexions stratégiques autour du dispositif. Elle a salué la qualité du partenariat qui existe entre les organisations, étatiques et non-étatiques, avant de souligner la nécessité de renforcer la collaboration pour des résultats plus grands et plus nombreux. « Ce partenariat basé sur la recherche-action, nous devons le considérer comme une alliance pour le bien de tous les enfants que nos actions concourent directement ou indirectement à protéger et être disposés à améliorer les connaissances, à rendre disponible des données fiables qui vont nous aider à assurer une planification des politiques publiques plus adaptées, une bonne implémentation de nos actions plus réussies et un meilleur suivi des engagements pris par notre pays dans la promotion et la protection des droits de l’enfant », a invité Mme Congo.

C’est avec satisfaction que les acteurs ont relevé de nombreux acquis à travers les chantiers qu’ils se sont dressé au départ. On note, entre autres, la conceptualisation du dispositif, l’identification et la mobilisation des acteurs sur le dispositif, la mise en place et l’opérationnalisation d’un comité scientifique pour l’encadrement des actions de recherches et de capitalisations. Toujours dans ce chapitre, on loge la définition et la mise en œuvre d’un processus d’ancrage institutionnel du dispositif. Il en est de même pour la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre du plan stratégique triennal.

… des défis identifiés et cap maintenant sur 2015 !

Ce cadre n’est pas seulement une opportunité pour les participants d’identification les forces du dispositif. Il est aussi une opportunité d’un diagnostic des insuffisances à corriger pour mieux répondre aux « nombreux besoins » sur le terrain. Ainsi, relève-t-on un sur ce dernier point, un besoin de fluidification de la collaboration entre les parties prenantes (Etat, chercheurs et praticiens), le défi d’amener l’Etat et ses partenaires au développement à s’approprier les résultats de recherches et à les prendre en compte dans leur processus de prise de décision dans l’élaboration des politiques, stratégies et plans de protection de l’enfant. Pour 2015, les acteurs projettent maximiser dans les domaines de « recherches et capitalisations », l’accompagnement scientifique des membres, l’ancrage institutionnel du dispositif. Par ailleurs, le GAP entrevoit poursuivre la mobilisation des acteurs et de communiquer via, entre autres, l’élaboration et la diffusion trimestrielle d’une Newsletter sur les actions de protection de l’enfant au Burkina.
A en croire le coordonnateur, M. Diallo, le GAP du Burkina qui est à l’image des cinq (5) autres existant dans le monde (Indonésie, Libéria, Sri Lanka, Ouganda et Colombie) est un enjeu majeur ; parce qu’étant le tout premier GAP en milieu francophone. « Le Burkina va donc jouer un rôle assez important dans le partage d’expériences avec les autres pays », a-t-il affirmé.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Encadré :

Bref aperçu sur le GAP !
Les « origines » GAP remontent aux années 2009 où, suite à plusieurs constats de déficit en termes de coordination dans les interventions en protection de l’enfance, il a été mis en place, en décembre de l’année sus-mentionnée, un Groupe de Travail sur la Protection de l’Enfance (GTPE) et placé sous la direction du ministère de l’Action sociale et la Solidarité nationale. Ce groupe rassemble en son sein, les principaux acteurs (Directions de l’Etat, Système des Nations-Unies et autres ONG) de la protection de l’enfance au Burkina.

Depuis 2010, le GTPE a lancé et coordonne l’initiative pour le renforcement du système national de protection de l’enfance.

En juillet 2010, suite à plusieurs échanges entre le Child protection in Crisis Network (CPC) et la Fondation Terre des Hommes Lausanne (Tdh), une mission exploratoire est réalisée au Burkina par le directeur associé du CPC dans le but d’évaluer l’opportunité du partenariat avec Tdh (à travers le GTPE) pour la mise en place d’un groupe de recherche et de réflexion dans le domaine de la protection de l’enfance. Mission au cours de laquelle Tdh et le CPC rencontrent et échangent avec plusieurs acteurs étatiques et privés. Ils arrivent à la conclusion que par le biais du GTPE, les acteurs étatiques et non-étatiques du secteur ont besoin de se concerter pour non seulement mieux identifier et comprendre les lacunes dans les connaissances sur l’efficacité des interventions de protection de l’enfance mais aussi pour élaborer un plan de recherche commun que les acteurs devraient poursuivre ensemble.
C’est dans ce contexte que le GTPE a décidé de compléter son initiative en faveur du renforcement du système de protection de l’enfance par une meilleure gestion des savoirs à travers la mise en place d’un Groupe d’Apprentissage des Programmes (GAP).
Les parties prenantes du GAP sont les praticiens (services publics, Institutions internationales et ONG), le monde académique (Universités et Instituts) et le CPCN/Columbia University (USA).

Source : extrait / documents GAP
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net



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