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Gestion de la transition politique : quand s’entend la voix du peuple !

jeudi 27 novembre 2014.

 

Les contestations auraient donc eu raison du Ministre Sagnon. Et pour cause, sa démission quelques heures seulement après sa nomination. Une gestion jugée calamiteuse de l’affaire Norbert Zongo et du Bureau burkinabè des droits d’auteurs (BBDA) sont les péchés originels qui risquent de pourrir pendant quelques temps encore sa vie politique voire administrative.

En pareille circonstance, sieur Sagnon aurait-il pu faire autrement que de démissionner ? La question reste entière. Par ailleurs, est-ce en raison de ses compétences ou au regard des liens d’amitié que ce monsieur dont le passé semble peu glorieux a été appelé au gouvernement ? La réaction de la société civile n’était-elle pas prévisible ? De toute façon, il s’agit là d’un message, on ne peut plus clair, à l’endroit des dirigeants de la transition et de toute autre personne appelée à occuper quelque responsabilité que ce soit. Et ce message peut se résumer en ces termes « Plus rien ne sera comme avant ». C’est d’ailleurs en cela que l’insurrection populaire du 30 et 31 octobre 2014 trouve tout son sens : le rejet d’un système, d’une manière de faire.

Pourtant, à regarder de près ce gouvernement de transition, l’on se demande si les manières de faire de l’ancien régime sont réellement de l’ordre du passé tant des proximités sont évidentes. Mais là n’est pas la grosse préoccupation. La question fondamentale qui se pose maintenant, c’est celle de savoir ce qui adviendrait d’autres ministres qui certes, n’ont pas encore fait l’objet de contestation ouverte, mais qui semblent si loin si proches de l’ancien régime. Va-t-on se plier aux humeurs de la foule ou va-t-on trouver des moyens pour calmer les ardeurs ?

Que les autorités en charge de la transition sachent qu’à travers les choix opérés et la gestion des différends qui vont surgir, c’est leur crédibilité, voire leur légitimité qui sont en jeu. Et que nul ne se trompe ni d’adversaire ni de combat. Chacun doit savoir jouer le rôle qui est le sien. Aux autorités de la transition, une gestion rigoureuse des tâches à eux confiées ; car le peuple semble désormais aux aguets. Aux acteurs de la société civile, le contrôle de l’action gouvernementale afin que les efforts conjugués de part et d’autre aboutissent à l’objectif recherché : l’édification d’une société saine et équitable après des élections libres et transparentes.

Ouusmane B. PARE
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