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Transition politique nationale : la Jeunesse Unie pour une Nouvelle Afrique (JUNA) appelle à une transformation sociétale de fond

mardi 18 novembre 2014.

 

Le Burkina Faso est en train de démontrer et d’assumer à la face de l’Afrique et du monde son nom qui veut dire Pays des hommes intègre. Le 4 aout 1984, à l’occasion du premier anniversaire de la révolution d’août 1983, la Haute Volta est rebaptisée Burkina Faso. Un nouvel hymne national, une nouvelle devise (« La patrie ou la mort, nous vaincrons ») et un nouveau drapeau sont choisis pour incarner les nouvelles aspirations du peuple. Une volonté affichée d’opérer une rupture avec les anciennes pratiques jugées néo-impérialistes et rétrogrades en mettant un avant un développement autocentré, comptant sur les forces internes et endogènes. Quatre ans plus tard, la révolution est fauchée par certains de ses initiateurs pour son caractère, dit-on, manichéen qui met d’un coté les amis du peuple et de l’autre, les ennemis du peuple, et les différentes dérives collées aux Comités de Défense de la Révolution (CDR).

La « rectification » qui a succédé à la révolution a eu le mérite d’amorcer l’avènement d’une vie constitutionnelle démocratique au Burkina avec l’adoption de la Constitution du 2 juin 1991, sous bien sûr la pression internationale suite au discours de la Baule de 1990. La gouvernance sur la base de la règle de droit et des principes de la démocratie universelle est promue. Mais là encore, le fossé en riche et pauvre s’est accru à telle enseigne qu’une large frange de la population croulait sous le poids de la pénibilité de la vie. Les secteurs sociaux tels, l’éducation et la santé ont été délaissé et une bourgeoisie d’affaire s’est mise en place sur fond familial et de copinage. Aussi, tous les autres pans de la démocratie sont-ils mis en œuvre sauf la question de l’alternance au sommet de l’Etat qui était comme une question tabou. Dans cette volonté d’embrigader le pouvoir et les richesses nationales, la jeunesse à été déstructurée dans ses fondements au point qu’elle n’avait plus de repères et d’idéal. Le dénie de justice s’est érigée en règle de gouvernance. L’incivisme sur tous les plans était devenu la chose la mieux partagé dans les milieux de la jeunes qui pourtant est le fer de lance de toute nation et de toute société. Tous les jeunes ou les organisations de jeunesse qui ont cherché à s’assumer, à garder leur identité, leur indépendance et une ligne fondé sur les valeurs on été purement et simplement combattu par des jeunes ou des organisations « fantoches » à la solde du régime.
Le peuple burkinabè est un peuple mûr et pacifique qui a toujours su être au rendez-vous de l’histoire. Le Burkina Faso se veut être un modèle pour l’Afrique, les 4 ans de révolution démocratique et populaire, la clairvoyance, l’audace et le courage de son leader charismatique ont attiré la sympathie de millions de jeunes d’Afrique et du monde pour le Burkina Faso. Depuis les intentions de l’ancien régime de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir, le peuple s’est mobilisé sous l’égide de l’opposition politique et des forces sociales. Des signaux ont été envoyés au régime pour attirer son attention sur les risques que courrait le pays et le régime en s’entêtant dans la volonté de modifier l’article de la constitution qui permettrait à président sorti de se représenter aux élections présidentielle de 2015. Mais rien n’y fit, entouré par des collaborateurs et des conseillers qui passaient le temps à surestimer leur force et à dire au chef ce qu’il voulait entendre. La suite on la connait. La grogne sociale qui a atteint son paroxysme le 30 octobre 2014, jour fatidique du vote par l’Assemblée nationale de la modification du fameux article 37 de la constitution. L’Armée burkinabè, depuis toujours, caractérisée par sa discipline, son professionnalisme et son sens de responsabilité, sollicité à juste titre par les instances africaines et Onusiennes sur des théâtres d’opération de maintien de la paix dans plusieurs pays dans le monde, ont encore démontré tout le bien qu’on dit d’elle en adoptant une attitude républicaine les 30 et 31 octobre 2014 face à la foule déchainée pour faire barrage à ce dénie de démocratie.
Nous apprécions, à leur juste valeur, les contributions multiformes et déterminantes des organisations « spontanées » mais décisives et celles des organisations de jeunesses plus structurelles pour leur travail de conscientisation de la jeunesse depuis plus d’une décennie.
L’opposition politique du Burkina Faso regroupée dans le cadre du CFOP (Chef de file de l’opposition) a fini de convaincre même les plus incrédules et septiques de sa capacité d’organisation et de son unité d’action. Toute chose qui est à son honneur. Les leaders de l’opposition actuelle ont montré leur stature d’hommes d’Etat et sont à saluer
Les structures de référence au plan national en matière de promotion des libertés, de la bonne gouvernance et de la démocratie et de la société civile en général sont à saluer pour leur travail professionnel et patient qui a porté enfin ces fruits.
Cette opportunité offerte au Burkina Faso devrait permettre de refonder la société burkinabé en général et la démocratie et la gouvernance en particulier. C’est pourquoi :
Nous regrettons :
1- les pertes en vies humaines ;
2- les blessés et les traumatismes de tous ordres ;
3- L’incendie et le saccage des domiciles privés ;
4- L’incendie et le saccage des édifices publics.
Au regard de la grande aspiration au changement exprimé par le peuple du Burkina Faso les 30 et 31 octobre 2014, nous proposons :
1- La vérité, la justice, le pardon sincère et la réconciliation nationale ;
2- Une journée dédiée aux martyrs de l’insurrection populaire ;
3- La refondation des organisations faîtières de la jeunesse sur la base de valeurs et d’idéaux de démocratie et de développement du Burkina Faso ;
4- La culture d’un nouvel esprit dans les organisations et mouvements de jeunesse fondé sur la bonne gouvernance, la démocratie et le développement ;
5- Le toilettage de tous les Ministères, en particulier :
 Le Ministère de la Jeunesse, de la Formation Professionnel et de l’Emploi ;
 Le Ministère des Droits humains et de la Promotion Civique ;
 Le Ministère de la Justice, gardes des sceaux.
6- Un deuil national en la mémoire des victimes de l’insurrection populaire ;
7- L’Inhumation des martyrs de l’insurrection populaire au rond point des martyrs.
8- L’érection de la tombe du Président Thomas Sankara en mausolée, lieu de pèlerinage ;
9- La mise en œuvre d’un vaste programme d’éducation citoyenne au profit de la jeunesse burkinabè ;
10- La mise en place d’institutions fortes au détriment d’hommes forts.
Nous saluons :
1- la chaîne de solidarité nationale en l’endroit des blessés et des familles des victimes ;
2- l’adoption d’une charte consensuelle pour la transition ;
3- le Chef de l’Etat, le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida et à travers lui, l’Armée Nationale, pour son engagement et sa hauteur de vue.

Vive la jeunesse pour un Burkina digne et prosper !
Pour la JUNA et le GRAD-A
Oumarou SAVADOGO,
Le Président

NB : Jeunesse Unie pour une Nouvelle Afrique (JUNA)
Groupe de Réflexion et d’Action pour le Développement en Afrique (GRAD-A)



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