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Transition politique : le lieutenant-colonel Zida a besoin du soutien de la communauté internationale pour « renforcer la sérénité »

mardi 11 novembre 2014.

 

Au cours de la visite du président mauritanien, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz, ce lundi 10 novembre, le chef de l’Etat, Yacouba Isaac Zida, a demandé « le soutien de la Communauté internationale pour renforcer la sérénité » qui revient progressivement après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre. Nous proposons ici l’intégralité de sa déclaration liminaire.

Excellence Monsieur, Président de la République Islamique de Mauritanie, Président en exercice de l’Union Africaine
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations internationales et inter africaines

Mesdames et Messieurs ;

Je souhaite à toutes et à tous la bienvenue à Ouagadougou, au Burkina Faso.

Excellence M le Président ;

Votre présence effective à nos côtés, en ces moments particulièrement difficiles, est le signe vivant de la solidarité qui a toujours caractérisé l’Union Africaine, notre chère Organisation continentale.

Excellence,
La crise sociopolitique que connait le Burkina Faso depuis quelques mois a atteint son paroxysme le 30 octobre 2014, avec pour conséquences majeures l’ébranlement des institutions républicaines et de la cohésion sociale, du fait des contradictions sociopolitiques exacerbées par les tentatives de modification de notre Constitution.

Interpellée par les forces vives de la Nation, l’Armée a pris ses responsabilités avec pour objectif de contribuer à la stabilisation de la situation et de permettre le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal.

Cette attitude des Forces de Défense et de Sécurité est guidée par le devoir patriotique dont le seul but est de préserver l’intérêt supérieur de la Nation et non une tentative d’étouffer les profondes aspirations du peuple burkinabè au changement et à une véritable vie démocratique.

C’est dans cet esprit que nous avons entamé et continuons d’organiser des concertations avec l’ensemble des Forces vives de la nation, afin qu’une solution consensuelle soit rapidement trouvée pour une transition politique paisible en vue de préserver la stabilité et les intérêts du Burkina Faso.
Ces concertations ont déjà permis le retour à l’accalmie et la reprise de la vie socio-économique dans notre pays.

Excellence,
Votre présence à nos côtés m’offre l’opportunité de féliciter l’ensemble des Forces Vives de la Nation et l’ensemble du peuple burkinabè pour leur action déterminante dans le retour au calme.

En outre, je remercie l’ensemble de la communauté internationale, l’Organisation des Nations-Unies, l’Union Africaine, la CEDEAO, les partenaires et amis du Burkina Faso pour leur inestimable engagement pour le retour à une vie normale au ‘’Pays des Hommes Intègres’’.

Toutefois, la sérénité qui prévaut actuellement se doit d’être renforcée.

Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin de la communauté internationale et particulièrement de l’Union Africaine à qui nous réaffirmons notre ferme attachement au respect des principes qui la fondent.

Je voudrais donc, au regard de l’intérêt que l’Union Africaine et l’ensemble de la communauté internationale portent pour la paix et le développement du Burkina, exprimer toute ma reconnaissance à vous et à vos pairs.

Je saisis l’occasion de cette importante visite de travail, pour vous assurer de l’engagement déterminé et sincère des nouvelles autorités du Burkina, que nous sommes, à mettre en œuvre les résultats consensuels qui seront issus des concertations en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel. En tous les cas, comme le disait le chancelier allemand Bismarck, « Un pays fait son histoire mais, subit sa géographie »

Excellence,

L’expérience burkinabè doit inspirer et permettre de faire l’économie des crises sociopolitiques dont nos fragiles nations devraient se passer pour aller définitivement vers la voie du progrès et du développement.

Je salue votre attachement au Burkina Faso et vous traduis toute la gratitude du peuple burkinabè.

Je vous remercie.



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