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Contribution du Programme santé sexuelle, droits humains (PROSAD) de la Coopération allemande à la promotion de la planification familiale à travers la Distribution à base communautaire de contraceptifs (DBC)

mardi 4 novembre 2014.

 

La Planification Familiale (PF) se présente aujourd’hui comme l’une des réponses à l’augmentation rapide de la population burkinabé. En effet, avec un taux d’accroissement de la population de 3,1% selon le Récemment Général de la Population et de l’Habitation (RGPH) de 2006, le pays est confronté à une augmentation rapide de sa population qui a presque doublée en deux décennies ; de 7 964 705 habitants en 1985 à 14 017 262 en 2006 avec une projection à 18 450 494 en 2015. La croissance rapide de la population burkinabé s’explique par le niveau encore élevé de la fécondité des femmes.

L’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2010 note en moyenne 6 enfants par femme, une prévalence contraceptive de 15,0% et des besoins non satisfait en PF de 23,8%. Cette croissance rapide de la population pourrait constituer un véritable frein à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement et ceux de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) à l’horizon 2016.

Afin de s’assurer que la dynamique démographique ne constitue pas un frein au développement socio-économique, le Burkina Faso a pris plusieurs mesures, entre autres :
-  l’adoption d’une Politique Nationale de Population qui fait de la maîtrise de la croissance démographique son axe central d’orientation ;
-  le plan national de relance de la Planification Familiale et ;
-  le développement d’une Politique nationale de santé qui intègre la santé communautaire dont la Distribution à base communautaire (DBC) comme l’une des stratégies communautaires de santé.

En effet, la DBC comme stratégie communautaire fonde sa pertinence sur le fait qu’elle s’attaque aux facteurs qui réduisent l’accès des communautés aux services de santé reproductive tels que l’insuffisance de la couverture sanitaire, les considérations socioculturelles et le faible niveau d’information des populations cibles. Elle trouve également sa pertinence en ce qu’elle comble l’augmentation de la demande de contraceptifs.

La DBC se veut donc une approche de prestations de services de planification familiale, en vue de rendre les prestations plus disponibles, plus accessibles et adaptées aux communautés avec leur pleine participation. Elle se présente sous différentes formes avec, en général, un dispositif de service d’information, de conseils et d’offre de certaines méthodes contraceptives aux clients, et un système de référence et contre- référence.

Le PROSAD soutient cette volonté de l’Etat burkinabé de maîtriser la croissance démographique et de réduire la mortalité maternelle et infantile, à travers l’OMD 4. Il accompagne ainsi le ministère de la santé dans la mise œuvre de l’approche DBC dans sa zone d’intervention, les régions de l’Est et Sud-ouest qui ont respectivement une population de 1 212 284 et 620 767 habitants et un taux d’accroissement de 3,5 et 2,5 selon le RGPH 2006. Chronologiquement cet accompagnement de la coopération allemande a débuté en 2002 dans la région du Sud-Ouest dans 33 villages des provinces du Ioba, de la Bougouriba et du Noumbiel avec le projet PF DGSP/GTZ (projet Planification Familiale, Direction Générale de la Santé Publique en collaboration avec la Coopération Allemande). Ce nombre sera étendu à 52 villages en 2007 avec l’identification de nouveaux villages dans la Bougouriba et dans le Ioba, et à 63 villages en 2011 avec l’extension dans 9 nouvelles localités du Poni. A partir de 2008, le PROSAD a étendu son appui à la mise en œuvre de la DBC dans la région de l’Est, dans 74 villages des cinq provinces de la région. Ce nombre sera porté à 132 villages en 2011. Depuis janvier 2014, le PROSAD a étendu la DBC dans 94 nouveaux villages de la région du Sud-Ouest et dans 161 nouveaux villages de la région de l’Est.
Afin d’optimiser la DBC, le PROSAD appuie l’approche classique et l’approche contractuelle. En rappel dans l’approche dite classique ou intégrée la distribution à base communautaire est entièrement organisée et prise en main par les structures sanitaires. Les prestataires de santé effectuent la formation, la supervision et le suivi des agents DBC. L’approche contractuelle quant à elle utilise des organisations déjà bien intégrées dans les communautés pour la fourniture des services. Le choix des organisations est fait sur la base de critères biens définis et formalisés par un contrat de partenariat. Le District sanitaire participe à la formation des membres des ONG/Associations contractantes et en assure la supervision. L’approche contractuelle a été validée et adoptée par le Ministère de la santé comme l’une des stratégies de mise en œuvre de la politique nationale de santé.
Le PROSAD apporte un appui technique, des subventions financières et des dotations en matériel dans toutes les étapes du processus de mise en œuvre de la DBC. Au titre des dotations en matériel, pour l’année 2013, le programme a doté des formations sanitaires et des agents DBC de ses deux régions d’intervention, 113 kits d’insertion et de retrait implants, 160 kits d’insertion et de retrait du Dispositif Intra-Utérin (DIU), 510 cantines de stockage des produits contraceptifs, 510 pénis en bois et 510 vélos, 510 sacs ..., le tout d’une valeur de 45 996 397,12 francs CFA soit 70 233,72 Euro.

Les indicateurs montrent un niveau de réalisation satisfaisant. L’évaluation des indicateurs du programme réalisée en 2012 montre une augmentation de la proportion des femmes en âge de procréer (15-49 ans) utilisant les méthodes modernes de planification familiale qui est passée de 7,7% en 2003 à 22,4% en 2012 dans la Région du Sud-Ouest et de 2,6% en 2003 à 17,6% en 2012 dans la Région de l’Est. Ce résultat traduit l’effort conjugué du programme et ses partenaires de mise en œuvre. Il traduit également une stratégie communautaire de santé adaptée aux besoins des populations et une prise de conscience des populations de l’importance de la planification familiale dans leur bien-être.

Le Programme Santé sexuelle, Droits humains (PROSAD)