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Bobo-Dioulasso : Les étudiants n’observeront plus la grève de faim comme prévu

jeudi 23 octobre 2014.

 

S’il y a un homme à féliciter dans cette affaire de manque de restauration à l’université polytechnique de Bobo, c’est bien le directeur Youssouf Sanon. A-t-on appris auprès d’une source proche du Centre régional des œuvres universitaires (CROU). Mardi 14 octobre dernier, des étudiants résidant à la cité Colsama (un quartier de Bobo-Dioulasso) ont décidé de boycotter les cours pour se faire entendre par les premiers responsables en charge de leur restauration.

Las d’attendre d’avoir à manger deux semaines après la rentrée universitaire, soit le 1er octobre dernier, des étudiants résidant à la cité universitaire Colsama de Bobo-Dioulasso ont décidé d’agir. Ils ont manifesté leur mécontentement en ne suivant pas les cours à compter du mardi 14 octobre. « Arrêter ainsi les cours ne nous plait aucunement. Mais nous n’avons pas d’autres choix. Il faut que nous nous restaurions pour mieux étudier », lâche un étudiant, l’air révolté. Ce mardi matin en effet, une fois embarqués dans les bus, ils les feront stopper en cours de route avant de demander à tous de descendre pour un rassemblement en vue de mettre tous les étudiants au même niveau d’information mais également solliciter leur adhésion à la lutte. A la question de savoir ce qui ne va pas ? Philipe Dabiré, porte-parole des étudiants raconte : « La rentrée universitaire a eu lieu le 1er octobre dernier. Et lorsque nous sommes arrivés, on a pu bien lire sur les affiches que tous les restaurants universitaires seront ouverts, à compter de cette date, à Bobo-Dioulasso comme à Nasso. C’est pourtant tout le contraire que nous constatons. Depuis notre rentrée, nous n’avons pas mangé au restaurant universitaire ». A Bobo-Dioulasso, il y a, au total trois cités universitaires que sont Dafra, Sikasso-Cira et Colsama. Il n’y a à manger que dans une seule cité notamment Sikasso-Cira, à en croire le porte-parole des étudiants. « Nous nous sommes tout de même patientés pendant une semaine avec l’espoir que la situation connaitrait un meilleur dénouement », explique Philipe qui poursuit que : « Pour mieux comprendre, nous nous sommes rendus à la direction pour savoir ce qui n’allait pas exactement. Ils nous feront savoir que le prestataire dit ne pas avoir assez de moyens, encore moins de personnel pour faire le travail qu’on lui demande, à savoir servir les trois cités. Aussi, le contrat pour les deux cités semble être signé pour être débuté en novembre alors que nous sommes rentrés en octobre ». Ventre creux n’a pourtant point d’oreille, c’est pourquoi Philipe et ses copains qui vivaient difficilement cette situation sont entrés en pourparlers avec la direction du CROU, qui pour calmer les esprits à fait venir lundi 13 octobre, une quantité insuffisante de nourriture. Ce qu’ils ont catégoriquement refusé, dit-il : « nous avons pensé que le mieux serait d’arrêter les cours afin de nous faire entendre. Nous n’avons pas mangé le repas ». Si tout va pour le mieux depuis cette révolte où les étudiants menaçaient d’observer une grève de la faim, depuis le 1er octobre des étudiants de l’UPB ne mangeaient pas à leur faim. Seul ceux qui avait des moyens de déplacements pouvait se rendre à la cité Sikasso-Cira pour manger. Ce site étant éloigné de Colsama, il fallait débourser au moins 1000FCFA de carburant par jour. « Ce qui est quasiment impossible pour un étudiant burkinabè », dit-il. Le plan B pour l’étudiant était d’aller dans un restaurant où le plat coutait entre 400F et 500F. Pour cela, ils ont proposé de faire la rentrée en novembre que de laisser des étudiants affamés. La rencontre du mardi 14 aura porté fruit car depuis cette date, la restauration est effective dans toutes les quatre cités (Nasso, Colsama, Dafra, Sikasso-Cira). Il n’y aura donc plus de grève de la faim. Youssouf Sanon, directeur régional du CROU qui se bat jour et nuit pour éviter ces genres de situation a fait de son mieux, informe la source, pour la résoudre. Il a par ailleurs promis aux étudiants que tout sera mis en place pour davantage améliorer la restauration. Aussi, les a-t-il exhortés à toujours utiliser le dialogue pour résoudre les difficultés.

Bassératou KINDO
Pour le Faso.net



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