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« Cimetière des Martyrs » : Les Sankaristes en recueillement sur la tombe de leur idole

jeudi 16 octobre 2014.

 

Placée sous le thème « L’idéal sankariste : une conception endogène de développement », la commémoration du 27e anniversaire de « l’assassinat du Président Thomas Sankara », a drainé du monde au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou. A l’occasion, des discours ont été livrés à la suite du dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe du défunt, ainsi que sur celle de chacun de ses compagnons d’infortune. C’était dans l’après-midi du mercredi 15 octobre 2014.

Cette année encore, les sankaristes (politiciens, acteurs de la société civile, citoyens ordinaires) ont pris d’assaut le cimetière de Dagnoën ce 15 octobre 2014. Pour Smokey, le président du mouvement Balai citoyen, « Venir ici chaque année, c’est encore marquer les esprits, rappeler à la population du Burkina Faso qu’il y a une grande majorité de la jeunesse et du peuple qui n’est pas encore en paix avec cette histoire de Thomas Sankara ». Et le thème retenu pour la présente commémoration vient, précise Athanase Boudo, président du comité d’organisation de la cérémonie, « rappeler, voire interpeler le peuple tout entier, comment en si peu de temps la Révolution Démocratique et Populaire, sous la conduite éclairée du Président Thomas Sankara, a pu écrire avec lui, des pages glorieuses de son développement et arracher autant de grandes victoires ».

Comme à l’accoutumée, c’est un hommage émotionnel qui a été rendu à l’Adjudant Christophe Saba, au sergent-chef Amadé Sawadogo, au sergent-chef Emmanuel Bationo, au soldat de 1ère classe Noufou Sawadogo, au soldat de 1ère classe Abdoulaye Gouem, au soldat de 1ère classe Der Somda, au soldat de 1ère classe Wallilaye Ouédraogo, au MDL Patenema Soré, aux conseillers Frédéric Kiemdé, Bonaventure Compaoré, au journaliste Paulin Bamouni, au professeur Sibiri Zagré, et au capitaine Thomas Sankara. Et sur la tombe de chacun d’eux, une gerbe de fleur a été soigneusement déposée, en particulier celle sur laquelle figure le nom du président Thomas Sankara. Là, les leaders des partis sankaristes ont particulièrement extériorisé leur vénération pour leur « idole ».

L’appel à l’unité sincère et combattante des partis sankaristes

Une idole dont le 27e anniversaire de la disparition est commémorée « sous le signe de l’unité retrouvée des sankaristes ». C’est du moins, ce qu’a laissé entendre Me Bénéwendé Sanakara qui a livré le message des partis politiques à l’occasion. En effet, le 11 octobre dernier, les partis sankaristes, en l’occurrence le CNR/MS, le FFS, et l’UNIR/PS ont scellé leur union sous la dénomination de « Front Progressiste Sankariste (FPS) ». Dans la foulée, un autre regroupement de partis sankaristes, l’Union des Révolutionnaires du Faso (UREFA), est annoncé pour être officiellement formalisé le 25 octobre prochain. Il s’agit, rappelle Me Sankara, de la concrétisation d’un engagement pris- le 15 octobre 2013 « en ces lieux sacrés » (cimetière de Dagnoën) – par les partis sankaristes de taire leurs « divergences » et « mesquineries pour travailler à une vraie unité d’action qui est la seule condition d’un changement alternatif véritable ».
La commémoration du jour, c’est aussi l’occasion, précise Me Sankara, pour les partis sankaristes de réaffirmer leur engagement à se « battre aux côtés des démocrates et patriotes de ce pays pour le changement tant attendu ». Dans ce sens, les partis organisateurs de la présente cérémonie de commémoration ont lancé un « appel à l’unité sincère et combattante de tous les sankaristes ». Dans cette dynamique, martèle Me Sankara, « Tout comportement nuisible à l’unité, est à bannir ».

Pour la vraie démocratie et le développement

Et c’est également « au rassemblement des sankaristes et de toutes les forces progressistes qui aspirent au changement », que la veuve Mariam Sankara a, depuis Montpellier en France, appelé. Pour elle, le peuple burkinabè doit être « vigilent » en privilégiant « la paix », dans son élan de préparation du changement pour « la vraie démocratie et le développement ». Déjà, elle a tenu à inviter – tout en souhaitant des élections libres et transparentes en 2015 - les partis politiques à proposer au peuple, « une véritable alternative » assise sur des valeurs éthiques et réconciliatrices. C’est du moins, ce qui ressort de son message lu ce 15 octobre 2014 au cimetière de Dagnoën.

A en croire Me Sankara, les partis sankaristes – du moins ceux réunis au sein du FPS – entendent « défendre dans la vision du président Thomas Sankara, la paix, le progrès social et économique dans la justice, c’est-à-dire dans la répartition équitable des maigres ressources dont dispose le Burkina Faso ». Les sankaristes, foi du président de l’UNIR/PS, sont plus que jamais déterminés à « barrer la route à Blaise Compaoré pour la présidentielle de 2015 ». Et de marteler, « Nous n’allons jamais accepter que Blaise Compaoré se représente en 2015 ; nous allons nous donner tous les moyens pour l’en empêcher ».
Signalons qu’en plus des partis regroupés au sein du FPS, le PUND, l’URD/MS, le PRIT/Lannaya, la Convergence de l’ESPOIR sont les partis politiques organisateurs de cette cérémonie commémorative. Au rang des OSC (Organisations de la société civile), le Balai citoyen, la Fondation Thomas Sankara, le Réseau BARKE, le CADRe, le REPERE, le CERPOVIS, la Génération Thomas Sankara, se sont aussi investis dans l’organisation. C’est du moins, ce qu’a précisé le président du comité d’organisation, Athanase Boudo.

Fulbert Paré
Lefaso.net



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