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Boubacar Sanfo point focal de l’ISESCO-Burkina : « La protection et la promotion du patrimoine culturel ne sont pas antagonistes à l’exercice d’une foi religieuse »

dimanche 12 octobre 2014.

 

« Médias et religions, dialogue interreligion et promotion du patrimoine culturel au Burkina Faso », c’est le thème qui a occupé les journalistes du 9 au 10 octobre 2014 à Loumbila. Le ministère de la culture et du tourisme a été l’initiateur de cet atelier d’échanges dans le cadre de la célébration de la culture islamique : Ouagadougou 2014, de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture.

« La protection et la promotion du patrimoine culturel ne sont pas antagonistes à l’exercice d’une foi religieuse quelle qu’elle soit », foi de Boubacar Sanfo, point focal de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) au Burkina. Pourtant les escalades des tensions entre courants religieux, résultante du refus de la différence, mettent souvent en péril le patrimoine culturel (destruction d’églises, de mosquées, de masques, statuts, monuments, mausolées, etc.). Les exemples sont légion, surtout ces derniers temps. Des situations souvent exacerbées par une communication insidieuse véhiculée par les médias. En initiant cet atelier, le ministère de la culture et du tourisme voulait inviter chacun dans sa sphère de travail à « analyser profondément la contribution de son média en termes de clés de compréhension et d’éclairage des citoyens sur la dimension sociale intrinsèque de chaque religion et le devoir pour chacun de respecter cet état de chose », a dit Ardiouma Soma, représentant le ministre. Pour lui, l’Afrique et le Burkina doivent se préparer à faire face aux grands défis et dont le succès repose sur la conjugaison et le respect de la diversité culturelle, surtout le dialogue interculturel. Pour sa part, le point focal de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture au Burkina a précisé que « les différences et convictions confessionnelles ne doivent pas être des motifs de destruction du patrimoine culturel… ».

Conjuguer pratique religieuse et sauvegarde du patrimoine culturel

Pendant les deux jours, les participants ont eu droit à trois communications. « Rôle et place de la religion dans la protection du patrimoine culturel africain : le cas des senoufo du Burkina ». Le conférencier, Dr. Boureima Diamitani, du Programme des musées de l’Afrique de l’ouest, a noté qu’autant la religion peut protéger le patrimoine culturel surtout immobilier (mosquées, églises, temples…), elle peut être aussi celle qui la détruit. Il a de ce fait prôné le dialogue interreligieux notamment entre les religions révélées et celles traditionnelles africaines. Pour le conférencier, il faut éviter de revenir à la période coloniale pendant laquelle des éléments des religions traditionnelles africaines étaient détruits ou exportés, et surtout savoir faire la part entre traditions locales et la religion.

« Le traitement de l’information religieuse par les médias au Burkina Faso : entre stéréotypes et objectivité » a été la deuxième communication donnée par Ismaël Tiendrébéogo, imam du Cercle d’études de recherche et de formation islamiques (CERFI), avant que Loukman Sawadogo, et Arouna Guigma, directeurs de publication de « Le Soir » et « Le vrai visage de l’islam » ne terminent la série des communications avec « les bonnes pratiques en matière de traitement et de diffusion de l’information religieuse dans les médias au Burkina Faso ».

Ouagadougou est la capitale de la culture islamique 2014 pour la région Afrique. C’est le 28 juin 2014 que l’événement a été lancé et court jusqu’en février 2015. Les capitales de la culture africaines sont un programme mis en œuvre depuis 2004 par l’ISESCO et l’organisation de la conférence islamique.

Tiga Cheick Sawadogo
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