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« Aucun de mes enfants ne va à l’école cette année », Grégoire Ouédraogo, Président de l’Association des sinistrés du 15 juillet à Lrlé.

jeudi 9 octobre 2014.

 

Leur conférence de presse du mardi 07 octobre 2014 ne visait qu’un seul objectif : appeler à des actions diligentes sur leurs conditions de vie. A l’issue de la rencontre avec la presse, nous avons tendu notre micro au Président de l’Association des sinistrés du 15 juillet à Larlé. Un Président vivant lui aussi sous les tentes à l’INJEPS mais parlant uniquement mooré et peu bavard pour expliquer les conditions qu’il vit avec les autres sinistrés. Le Secrétaire à l’information de la Coalition contre la vie chère des Arrondissements 1 et 2 lui est venu en renfort. Cette coalition qui s’est approprié le combat des sinistrés du 15 juillet.

Grégoire Ouédraogo, Président de l’Association des sinistrés du 15 juillet à Larlé : C’est du centre de l’Action sociale de Ouidi qu’on nous a relogés à l’INJEPS. Les conditions de vie sont difficiles à l’INJEPS. Il n’y a pas d’électricité, pas de WC, pas de toilettes,…Nous y vivons comme ça. Quand il pleut, tout l’intérieur des tentes est mouillé. Et nous dormons dans l’humidité. De peur que le vent n’emporte les tentes, nous sommes parfois obligés de rester éveillés pour les soutenir.

Comment vous vous débrouillez pour vous nourrir là bas ?

On nous donne à manger sur place. Il y a une équipe sur place qui fait la cuisine pour nous. Matin et soir.

Et les enfants, vont- ils à l’école ?

Aucun de mes enfants ne va à l’école cette année. Je n’ai pas d’argent et ne peux payer leurs scolarités. Je n’ai pas la solution.

En avez- vous parlé aux services qui s’en occupent ?

Avant la rentrée ils ont recensé nos élèves en promettant de tout mettre en œuvre pour qu’ils puissent poursuivre leurs études, mais plus rien après ça. Ils n’ont plu rien dit. A qui va –t- on se confier encore ?

Le Maire de l’Arrondissement 2 dont vous êtes issus vient- il vous voir de temps en temps ?

Dans la boue- là ? Il ne vient pas la- bas.

On entend pourtant dire que vos préoccupations ont trouvé solution.

Je ne sais vraiment pas lesquelles. Si ce ne sont la nourriture et les tentes. Suite à l’explosion ils ont dit aux sinistrés qu’ils allaient prendre en charge les frais d’ordonnances. Tous ces reçus sont toujours là posés. Même moi, mon fils qui poursuit toujours ses soins grâce à la générosité d’autres personnes en est à plus de deux cent mille (200 000) aujourd’hui. Et personne jusque là n’a demandé ce qu’il en était.

Siméon Guébré, secrétaire à l’information de la CCVC des Arrondissements 1 et 2 : Nous avons vu ici en 2011 quand les militaires sont sortis et ont fait des dégâts, mais rapidement l’Etat burkinabè a trouvé les solutions à tous les commerçants qui ont perdu quelque chose dans cette sortie des militaires. Mais pourquoi aujourd’hui, pendant que des sinistrés vivent pratiquement les mêmes conditions de vie, on ne se soucie pas d’eux ? De la même manière qu’on s’est soucié des gens il y a de cela trois ans ? C’est une situation dramatique que les sinistrés vivent. Et il faut que l’Etat fasse diligence pour que les populations victimes trouvent rapidement une solution à leurs problèmes. Le relogement, les indemnisations et la question de la scolarisation des victimes qui sont élèves.

Propos recueillis par Samuel Somda



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