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Rentrée scolaire 2014 : et c’est parti pour 9 mois de combat

jeudi 2 octobre 2014.

 

C’est ce 1er octobre que s’est effectuée la rentrée officielle des classes. Pour certains élèves, c’est une grande joie d’aller à l’école pour acquérir de nouvelles connaissances tandis que pour d’autres c’est le contraire parce qu’il faut renouer le contact avec les cahiers, une chose qui n’est pas du tout aisée.

Dans toute l’étendue du territoire national, c’est ce mercredi 1er octobre que les élèves reprennent le chemin de l’école pour 9 mois de travail intense. La cloche a retenti à nouveau après 3 longs mois de silence. Si pour bon nombre d’élèves c’est une joie de retrouver camarades et amis pour discuter et leur raconter les aventures de vacances, d’autres ne le sont pas parce que c’est encore le début d’un calvaire.

Ce matin à l’école primaire publique de Toudbweogo A, située dans l’arrondissement N°4 dans la périphérie nord de la capitale où nous avons fait un tour, c’est une ambiance bon enfant qui anime la rentrée. Les écoliers sont tous contents et très motivés pour reprendre les classes. Accompagnés de leurs parents, ils sont prêts et même pressés que les cours recommencent. C’est le cas d’Elisée Bayala, élève en classe de CP2 : « je suis content de retourner à l’école parce que je vais apprendre encore à lire et à écrire ».

Cependant, c’est une tristesse pour d’autres enfants parce que n’ayant pas eu la chance d’être inscrits et pour cause, le nombre de place est insuffisant. Là-dessus le Directeur de l’école, Maliki Bamba donne des précisions : « avec la catastrophe du 1er septembre 2009, il y a eu une grande affluence des victimes dans la zone et la population a quintuplé. Il n’y a pas de renforcement des infrastructures et l’offre est très faible. Nous avons recruté en premier les enfants qui ont 8 ans et il y a eu plus de 50 enfants qui ont sept ans qui n’ont pas eu la place. C’est dommage mais on n’y peut rien », conclu-t-il.
Même ambiance au lycée professionnel Régional du centre de Ouagadougou où élèves et professeurs ont effectué la rentrée dans la fierté. « Tout se passe bien mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt » dixit le proviseur Ibrahima Bancé. Les difficultés sont surtout le manque d’infrastructures pour accueillir assez d’élèves. La demande est forte et le lycée n’arrive pas à tout honorer. Il y a également le manque d’enseignants dû à la spécificité du lycée qui dispense un enseignement technique avec des filières comme la mécanique, l’électricité, froid et climatisation, etc. A l’orée de la rentrée scolaire 2014-2015, le lycée, par la voix de son proviseur, souhaite à tous une bonne rentrée scolaire et, plein de succès à tous.

Le Directeur de l’école primaire de Toudbweogo a saisi l’occasion pour lancer un appel aux parents afin qu’ils suivent les enfants et ne les abandonnent pas au compte de l’école car dit-il : « un enfant qui se met à travailler sans qu’on lui dit est un génie parce que la nature de l’enfant est de jouer ». Son cri de cœur va surtout à l’endroit des autorités en charge de l’éducation. Bamba estime que les innovations et reformes qu’on adopte sont bonnes et biens mais il faut aller à notre rythme, « je veux parler du continuum qui demande à ce qu’il y ait la maternelle au niveau du primaire, notre contexte n’est pas encore adapté à cela ». Il poursuit : « il faut former le personnel et mettre en place les infrastructures avant d’en appliquer car dans un pays où il existe toujours des classes sous paillote dans la capitale, on ne peut adopter de tel système car le moment et les conditions ne sont pas propices et c’est une aventure ».

Kabore S. Rosine (stagiaire)
Lefaso.net



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