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Maladies cardiovasculaires : « la sédentarité, le stress, la pollution environnementale….. en cause » selon le Pr André Samandoulougou

samedi 27 septembre 2014.

 

Dans le cadre de la journée mondiale du cœur, commémorée chaque 29 septembre par l’OMS, les cardiologues du Burkina, veulent véritablement jouer leur partition dans la lutte contre les pathologies cardiovasculaires. D’où l’organisation les 28 et 29 septembre 2014 de deux grandes activités de sensibilisation à l’endroit de la population. Profitant de cette occasion, nous avons rencontré le Pr André K Samadoulougou, cardiologue au CHU –YO, pour évoquer les facteurs de risques liés à ces pathologies, qui touchent de plus en plus les pays en voie de développement comme le nôtre. Le spécialiste commence par nous donner la définition de ces maladies

Avant de répondre à cette question, permettez-nous de donner une définition simple des maladies cardiovasculaires : ce sont des pathologies qui touchent le cœur et les vaisseaux. Les vaisseaux étant des « tuyaux » qui conduisent le sang du cœur aux organes, puis ramènent le sang aussi des organes au cœur.
Dans son rapport sur la situation mondiale des maladies non transmissibles 2010-2012, l’Organisation Mondiale de la Santé, (OMS) affirme que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. En effet, 17,3 millions de décès sont imputables aux maladies cardiovasculaires soit 30% de la mortalité mondiale. Et 80% de ces décès interviennent dans les pays à revenus moyens ou faibles.
Au Burkina Faso, on note une mortalité de 8% due aux maladies cardiovasculaires, qui viennent en 3ème position derrière les pathologies infectieuses et les accidents de la voie publique.

Les facteurs de risques de ces maladies cardiovasculaires, c’est quoi exactement ?

Un facteur de risque cardiovasculaire est un état clinique ou biologique qui augmente le risque de survenue d’un évènement cardiovasculaire comme une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral, ou la mort subite.
Il existe deux types de risque non modifiables qui ne dépendent pas de l’individu : d’une part, l’âge supérieur à 45 ans chez l’homme, et 55 ans chez la femme, et de l’autre, le sexe masculin et l’hérédité.

Les facteurs de risque modifiables sont : le tabac, le mauvais cholestérol, l’alcool, l’obésité, l’hypertension artérielle, le diabète, la sédentarité, le stress, la pollution environnementale : ces facteurs nuisent à notre hygiène de vie et alimentaire.

Quelles relations peut-on établir entre hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires ?

L’hypertension artérielle est un facteur de risque indépendant de la survenue de maladies cardiovasculaires, comme l’accident vasculaire cérébral, la crise cardiaque, l’insuffisance cardiaque et rénale. Mais elle est aussi une maladie cardiovasculaire à part entière car pouvant être la résultante de l’impact des autres facteurs de risque cités ci-dessus.

A l’ occasion de la journée mondiale du cœur, vous organisez deux grandes activités. Peut-on savoir de quoi il s’agit ?

La journée mondiale du cœur célébrée chaque année, le 29 septembre, a pour thème cette année : « un environnement sain pour un cœur sin »

Nous avons au programme deux grandes activités :
La marche du cœur le dimanche 28 septembre à 07heures, à partir de la Place de la nation jusqu’au ministère de la santé.
Et une conférence publique, le lundi 29 septembre au CBC (Comptoir Burkinabè des Chargeurs) à partir de 17 H sur le thème : « hypertension artérielle et risques cardiovasculaire »

Pourquoi le choix de ces activités ?

C’est la première fois au Burkina Faso, que nous voudrions célébrer de façon plus marquée cette journée du cœur. Le choix de ces deux activités s’inscrit dans la prévention :
- Organiser une marche symbolique pour dire que l’on peut réduire ou éviter les maladies cardiovasculaire par les vertus du sport qui permette de réduire l’obésité, le taux de glucose, le cholestérol…
- Une conférence publique pour sensibiliser et attirer l’attention de l’opinion publique sur la gravité de ces pathologies cardio-vasculaires qui deviennent de plus en plus un problème de santé publique.

Quels messages avez-vous à l’endroit de la population pour qu’elle fasse massivement le déplacement pour participer à vos activités ?

Nous voudrions saisir cette occasion pour inviter toute la population à participer à ces différentes activités afin de mieux connaître les mesures préventives dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires.

Propos recueillis par Souro Sanon
Chef de service communication du CHU-Yalgado OUEDRAOGO