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Contrôle de l’action gouvernementale : L’Assemblée Nationale dispose d’une banque de questions pour la protection des droits des enfants

samedi 13 septembre 2014.

 

A l’issue de trois jours de travaux dans le cadre d’un atelier initié par le Réseau des parlementaires pour la promotion des droits de l’enfant (REPRODEN) en partenariat avec l’UNICEF, une banque de questions orales, écrites et d’actualité, a été élaborée. C’est du moins, l’acquis majeur de cet atelier dont la cérémonie de clôture est intervenue le vendredi 12 septembre 2014 sous la présidence de Gilbert Noël Ouédraogo, représentant le président de l’Assemblée nationale (AN).

Au sortir de cet atelier, le Représentant de l’UNICEF dans notre pays, Marc Rubin, confie être « très impressionné par le sérieux et le professionnalisme dont les députés ont fait preuve au cours de ces trois jours de formation ». Des députés qui ont, à en croire la présidente du REPRODEN, Marie Claire Guigma/Nassa, fait preuve de mobilisation et d’assiduité. Toute chose – sans doute - qui fait dire au président de la cérémonie de clôture que « Ce qui vient d’être fait, participe au renforcement des capacités des élus ; et cela va améliorer la qualité de leurs prestations ». Un atelier qui aura en effet, permis aux députés de se familiariser – au cours de simulations - non seulement avec l’aisance dans la prise de la parole, mais aussi avec les formulations suffisamment argumentées des questions relatives notamment aux mariages d’enfants et à l’implication d’enfants dans les activités sur les sites d’orpaillage.

Déjà, et à en croire Mme Nassa, plus de 40 questions (orales, écrites et d’actualité) ont pu être formulées. Grâce à ces questions, « le gouvernement sera de plus en plus interpellé », foi de la présidente du REPRODEN. L’on peut donc présager que la problématique des droits de l’enfant sera désormais mieux défendue au sein du parlement burkinabè. En tout cas, l’UNICEF confie attendre la mise en œuvre effective des capacités techniques acquises au cours de cette formation.

A tout le moins, l’atelier qui s’achève ainsi marque, selon Jamar Barbara, Chef de la section Protection de l’enfant au sein de l’UNICEF/Burkina, le point de départ du renforcement de la prise de conscience tant au niveau du parlement qu’à celui du gouvernement, sur l’impérative nécessité qu’il y a à endiguer le mariage des enfants et l’enrôlement d’enfants dans les activités d’orpaillage. Au-delà, le souhait ardent de l’UNICEF est de voir naître un mouvement national autour du dynamisme du parlement à contrer ces fléaux aux chiffres suffisamment interpellateurs. A propos, et à en croire Mme Barbara qui dit se référer aux données officiellement disponibles, en l’occurrence celles de 2010 (largement dépassées à ce jour), sur 86 sites d’orpaillage recensés, plus de 20 000 enfants y travaillaient dont 85% n’avaient jamais été à l’école et les 15% avaient quitté l’école pour rejoindre ces sites. Relativement aux mariages des enfants, Mme Barbara préconise que l’on s’intéresse plus aux capacités intrinsèques des filles à donner en mariage, au lieu de se référer au seul Code des personnes et de la famille qui autorise le mariage de la jeune fille à 18 ans, ou à 15 ans sous dérogation.

Fulbert Paré
Lefaso.net