Malnutrition au Burkina : Renforcer la coopération tripartite pour réduire la mortalité infantileBombofa, village situé à une quarantaine de kilomètres de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, était en fête le 28 aout 2014. Pour cause : c’est là que se tient la cérémonie officielle de « renforcement de la coopération tripartite pour les enfants ». Test de malnutrition, visite du CSPS et des conditions de travail, remise de matériels, allocutions et remises de présents aux donateurs ont constitué le menu de la rencontre. Dans une mobilisation populaire des grands jours. Au Burkina, la situation nutritionnelle est préoccupante. Elle serait la cause de 45% de la mortalité infantile. Et le taux de malnutrition aiguë chez les enfants âgés de moins de cinq ans est de 8,2%. Dans ce contexte, il s’avère urgent d’apporter assistance et secours à ces enfants pour satisfaire leurs besoins, en termes de nourriture thérapeutique, d’eau potable et de soins médicaux. Ainsi, en réponse à la requête de l’UNICEF, le gouvernement du Japon a décidé en février 2014 d’octroyer un don d’un montant de 3, 6 millions de dollars US, soit environ 1,8 milliards de francs CFA pour la mise en œuvre concrète du projet « approche intégrée pour la survie et le développement de jeunes enfants grâce à la vaccination, le traitement de la malnutrition et un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement au Burkina Faso ». A ce montant, s’ajoutent les contributions diverses du gouvernement burkinabè et de l’UNICEF qui en est le bras technique dans la réalisation. Vacciner 210 000 enfants et autant de femmes enceintes
Ce projet concerne à la fois la santé, l’eau et l’assainissement qui sont des secteurs prioritaires de la coopération japonaise. Il vise également l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière de réduction de la mortalité infantile et d’amélioration de la santé maternelle. « A travers ce projet, 210 000 enfants de moins d’un an seront vaccinés contre 11 maladies évitables par la vaccination, 210 000 femmes enceintes seront vaccinées contre le tétanos, 35 000 enfants de moins de cinq ans seront traités pour malnutrition aiguë sévère et recevront en même temps un meilleur accès à des installations d’approvisionnement en eau adéquat et de bons soins d’hygiène dans les centres et dans leurs communautés », a précisé Masato Futaishi, ambassadeur du Japon. Des dotations pour assurer de meilleurs services de santé
Mieux, cette coopération tripartite permettra d’ici à la fin de l’année 2014 de :
De bonnes pratiques à promouvoir
Mais, tous les efforts consentis par le gouvernement burkinabè et ses partenaires (Japon et UNICEF) ne seront profitables aux populations que si les communautés elles-mêmes avec l’encadrement local, comprennent et adoptent de nouvelles attitudes et pratiques favorables à un bon état de santé et nutrition optimale. Le CSPS de Bombofa prend en charge 40 enfants par moisLe CSPS de Bombofa couvre 8 villages pour une population d’environ 15 000 habitants. Il constitue le premier niveau de prise en charge des cas de malnutrition aiguë mais également de la prévention contre les maladies par la vaccination et par des conseils avisés des agents de santé qui y travaillent dans des conditions souvent difficiles. « La fourniture régulière d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et d’autres intrants divers permet au CSPS de prendre actuellement en charge en moyenne 40 enfants souffrants de malnutrition aiguë sévère par mois ». Moussa Diallo |