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Transparence dans les industries extractives : une université d’été pour renforcer les compétences de surveillance

mardi 19 août 2014.

 

Il se tient du 18 au 30 août 2014 à l’Université catholique d’Afrique centrale de Yaoundé, la 4e édition de l’Université d’été sur la gouvernance des industries extractives. Cette 4è édition est organisée par le Centre d’Excellence pour la Gouvernance des Industries Extractives en Afrique Francophone (CEGIEAF), avec le soutien de Natural Resource Governance Institute (ex Revenue Watch Institute) et du Ministère des Affaires Etrangères de la France.

Ce Programme régional de renforcement des capacités dans le domaine des Industries Extractives a pour but d’outiller un grand nombre d’organes de surveillance, notamment les organisations de la société civile (OSC), les medias et les parlementaires, de connaissances et de compétences leur permettant d’améliorer la qualité de leur intervention et leurs capacités à influencer positivement la gestion transparente et responsable des industries extractives en Afrique francophone. Il s’agit essentiellement d’améliorer donc les connaissances et les compétences des organes de surveillance qui travaillent dans le domaine des industries extractives et d’augmenter le nombre d’organes de surveillance travaillant dans le domaine des industries extractives en vue de renforcer le mouvement international pour la transparence et la bonne gouvernance du secteur.

Le top de départ pour cette 4e cuvée des questions extractives en Afrique francophone a été donné le 18 août avec une trentaine de participants prêts à s’outiller conséquemment et à partager les différentes expériences pour plus d’efficacité dans les actions. « Nous sommes à une phase critique et il faut que la société civile, les parlementaires et les journalistes prennent leurs responsabilités. Si nous laissons les gens venir exploiter nos ressources sans une surveillance rigoureuse, nous sommes foutus. Il faut absolument militer à ce que nos ressources naturelles extraites soient transformées en Afrique et non exportées à l’état pur », a laissé entendre le Dr Nenta Célestin.

Il faut noter que la 4e Université d’été sur les industries extractives est résidentielle, dure deux semaines et couvre la chaîne de décision des industries extractives à savoir la décision d’extraire, les contrats, la législation, la fiscalité, la collecte et gestion des revenus, les impacts sociaux et environnementaux, l’impact des ressources extractives sur le développement.

Avant le début des cours, les étudiants ont été soumis à des travaux préparatoires de recherche qui devaient les habiliter à mieux suivre les deux semaines de cours intensifs. En plus des travaux préparatoires et des cours, les étudiants auront droit à une descente sur le terrain et un accompagnement technique individuel après le cours d’été. Ce cours est dispensé par des personnes ressources chevronnées sélectionnées au niveau national, régional et international parmi les universitaires, les chercheurs, les officiels de l’administration publique, les acteurs de la société civile.

Aussi, en marge des cours, les participants prendront part à une conférence internationale qui se tiendra au campus d’Ekounou-Ayéné de l’Université Catholique d’Afrique Centrale les 22 et 23 août 2014 sur le thème : " Initiatives de surveillance de la gouvernance des industries extractives en Afrique francophone : bilan et perspectives.".

Le Burkina Faso est représenté à cette 4e université d’été sur les industries extractives par l’honorable député Rasmané Ouédraogo, coordonnateur du réseau des parlementaires pour la bonne gouvernance dans les exploitations minières au Burkina Faso et le journaliste Koundjoro Gabriel Kambou, secrétaire administratif du Réseau africain des journalistes pour l’intégrité et la transparence (RAJIT- BF).

Le développement des ressources naturelles d’un pays doit être conçu pour garantir les bénéfices sociaux et économiques les plus importants pour sa population. Le Burkina ayant connu un boum minier ces dernières années, il est d’une impérieuse nécessité de travailler à l’exigence de transparence sur toute la chaîne des industries extractives, car la transparence est un élément incontournable dans toute démocratie qui aspire au bien- être des populations. Il est établi que deux tiers des personnes les plus pauvres de la planète vivent dans des pays pourtant riches en ressources naturelles. Avec une gouvernance efficace et responsable, ces revenus peuvent favoriser le développement équitable dont rêvent tous les Burkinabè. La transparence dans la gestion des revenus des ressources naturelles évitera ainsi au Pays des Hommes intègres, les troubles et conflits que nous connaissons dans certains pays qui ont eu le malheur d’être riches en ressources naturelles. La transparence est donc source de paix et de développement, et c’est tout le monde qui y gagne.

Koundjoro Gabriel Kambou

Pour Lefaso.net