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Situation nationale : Blaise Compaoré tient toujours à son référendum

jeudi 7 août 2014.

 

Au cours de son séjour à Washington dans le cadre du sommet Etats-Unis-Afrique, le président du Faso, Blaise Compaoré, a réaffirmé, dans une interview accordée à la radio anglaise BBC, sa détermination à organiser le référendum sur la révision de l’article 37 de la Constitution qui limite à deux quinquennats le nombre de mandats présidentiels au Burkina.

Interrogé sur sa volonté d’organiser le référendum qui va sauter le verrou limitatif du nombre de mandats présidentiels, le président du Faso a d’abord rappelé que la Constitution lui en donne l’autorisation. « Cela ne dépend pas de moi. Cela dépend d’un vote éventuellement du peuple s’il y a une modification de laConstitution. Mais ce que je veux dire et préciser c’est que notre Constitution autorise la révision de cette disposition », a-t-il indiqué.

Selon le Chef de l’Etat burkinabè, le référendum permettra de départager ceux qui sont pour et contre la révision de l’article 37 : « C’est pour cela même qu’il faut un référendum, c’est ça qui doit justement départager les uns et les autres. (…) Nous sommes dans un débat démocratique normal, il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Et je crois que la Constitution a prévu qu’il y ait des situations où le recours au référendum peut aider à solutionner ce genres de débats ou de contradictions à l’intérieur des citoyens ».

Sur sa candidature en 2015 si le référendum avait lieu et qu’il obtenait un vote favorable, Blaise Compaoré préfère ne pas en parler maintenant. « J’ai cette responsabilité : le peuple est divisé sur la question, il faut trouver une réponse à ça. Et l’une des réponses, faire le referendum. 2015 ou autre, ce n’est pas la question principale aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Pour les risques de violence avec la tenue du référendum et sa candidature en 2015, le chef de l’Etat veut croire à la maturité politique de son peuple : « Les gens ont compris que c’est un pays de liberté, c’est un pays démocratique et qu’il faut bien sûr exprimer ses libertés à travers des règles, je pense que ce qui est important en démocratie et qu’on doit souhaiter partout ».

L’autre question non moins importante sur laquelle Blaise Compaoré s’est prononcé est relative à la demande de la famille Sankara d’exhumer les restes du père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, afin de s’assurer que ce dernier y est réellement enterré. Blaise Compaoré s’est dit surpris par la demande de la famille. « Moi ça m’a surpris même cette demande, bien sûr, puisque je vois que chaque année, c’est sur cette même tombe que certains amis de Thomas se recueillent, donc pour moi ça m’a étonné d’ailleurs que ce soit parti à la justice. Donc je ne m’occupe pas du rôle de la justice », a-t-il indiqué.

Depuis son meeting à Réo, chef-lieu de la province du Sanguié, le 10 mai dernier, Blaise Compaoré n’avait plus été aussi clair sur ses velléités d’organiser un référendum pour sauter le verrou limitatif du nombre des mandats présidentiels.

Jacques Théodore Balima

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