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Siélé Arsène Tou, président de l’Association des Jeunes Promoteurs : « Le manque crucial de sang au C.H.R de Banfora est dû à un problème d’organisation »

lundi 21 juillet 2014.

 

S’il y a un problème auquel le Centre Hospitalier Régional(C.H.R) de Banfora doit faire face en cette période hivernale, c’est bien le manque de produits sanguins. Ce besoin qui s’accentue avec le début des vacances scolaires, oblige Banfora, selon le Directeur Général du C.H.R, à référer en moyenne 75 malades par mois vers l’hôpital Souro Sanon de Bobo-Dioulasso. Une association de la place dénommée Association des Jeunes Promoteurs(A.J.P) s’était illustrée dans la collecte de sang pour venir en aide au C.H.R de Banfora. Mais depuis un certain temps, le Président de ladite association, Siélé Arsène Tou, a élu domicile à Ouagadougou, d’où il a organisé en 2012 une caravane nationale de don de sang. Nous avons profité de son passage à Banfora pour échanger avec lui sur la situation de sa ville natale en matière de don de sang.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Faso.net ?

Siélé Arsène Tou : Je me nomme TOU Siélé Arsène, je suis le président de l’Association des Jeunes Promoteurs(A.J.P). Mon association intervient dans quatre domaines : la santé, l’assainissement, la culture et la promotion de la jeunesse.

Lefaso.net : En 2012, vous avez organisé la première d’une caravane dite « caravane nationale de collecte de sang ». Où en êtes-vous avec la deuxième édition ?

Siélé Arsène Tou : C’est vrai, en 2013 nous avons élaboré notre programme d’activités et il était prévu l’organisation de la 2e édition de la caravane nationale de collecte de sang. Malheureusement, par manque de soutien, cette activité n’a pu se réaliser. Car il nous fallait sillonner toutes les 13 régions du Burkina pour collecter au moins 200 poches de sang à mettre à la disposition de chaque région. Sans appui, cela n’a pu se faire. 200 poches de sang par région, c’est peut-être insignifiant mais si on transforme cela en 200 vies sauvées par région, c’est quand même quelque chose.

Lefaso.net : La machine s’est-elle grippée pour qu’une si noble initiative ne puisse pas avoir de soutien ?

Siélé Arsène Tou : C’est plutôt par manque de bonnes volontés que nous n’avons pas pu organiser la deuxième de la caravane. Vous savez, la collecte de sang n’est pas une activité génératrice de revenus, si bien que pour la réussir, il faut nécessairement un appui. Et puis sachez que lorsque nous avons voulu lancer notre deuxième caravane, il est né à Ouagadougou une autre dénommée « caravane Kadiogo 2013 », qui a bénéficié de toutes sortes d’appuis et nous, nous n’avons rien reçu.

Lefaso.net : le Directeur Général du C.H.R de Banfora vient de lancer un appel pressant pour faire face à ce besoin de sang. Pendant que vous êtes de passage, que pensez-vous pouvoir faire ?

Siélé Arsène Tou : Que les gens m’excusent, parce qu’en réalité au Burkina Faso, il ny a pas un problème de sang. Il y a un problème de bonne volonté. La volonté même d’appuyer ceux qui veulent œuvrer à ce qu’il y ait suffisamment de sang dans nos formations sanitaires manque. Les techniciens eux-mêmes doivent aider aussi les associations de collectes de sang à les aider. Mais, s’ils pensent (comme c’est le cas) que le don de sang est un deal et que les associations vont gâter leur deal, il y aura toujours problème. Que les techniciens fassent leur travail de techniciens, et qu’ils laissent les associations faire leur travail de sensibilisation en faveur du don de sang. Le D.G du C.H.R de Banfora, je ne le connais pas, mais qu’il sache qu’il n y a pas de problème de sang, mais un problème de management des associations.

Entretien réalisé par Golleau Isidore TRAORE

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