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Monitoring des élections : Les deux recommandations du Pr Loada à l’endroit des partis politiques

dimanche 6 juillet 2014.

 

Débutée le 1er juillet, la deuxième phase de la formation modulaire BRIDGE assurée par le CGD (Centre pour la gouvernance démocratique) a pris fin le 4 juillet 2014 sur des notes de « plus belle récompense » du centre que dirige le Pr Augustin Loada. Et avant de libérer les participants, le Pr Loada a non seulement remis une attestation de participation à chacun d’eux, mais aussi les a chargés de transmettre deux messages aux responsables de leur parti politique.

La formation des représentants de 13 partis politiques au monitoring des élections a été conduite selon la méthodologie BRIDGE. Une méthodologie fondée sur la pédagogie d’adulte, alliant à la fois des exercices théoriques et des exercices pratiques axés sur des partages d’expériences. Toute chose qui a sans doute contribué à décrisper le climat entre les représentants des différents partis politiques ; mieux, à instaurer une bonne ambiance. C’est du moins, ce qu’a confié le Pr Augustin Loada. En effet, précise-t-il, « La formation s’est déroulée dans une ambiance cordiale ». Et d’ajouter, « pour nous [au CGD, ndlr], c’est la plus belle récompense ».

« Voir des partis politiques d’obédiences diverses, de la majorité, de l’opposition, du centre, partager leurs expériences, c’est la preuve que quand les burkinabè se mettent ensemble, ils peuvent vivre ensemble au-delà de leurs divergences, et s’apprécier mutuellement », a relevé le Pr Loada appréciant le climat dans lequel s’est déroulée la formation. L’occasion aura donc été celle pour des gens qui se regardent habituellement en chien de faïence du fait de leurs divergences politiques, d’entretenir un dialogue franc et empreint de cordialité ; et au-delà, de tisser des relations entre eux. « Nous espérons que ce dialogue que vous avez noué, va se poursuivre », leur a lancé le Pr Loada qui les a ensuite chargés de transmettre deux recommandations à leur état-major.

L’élaboration de codes de bonne conduite est à promouvoir

Partant du constat que nos textes relatifs aux processus électoraux ont des lacunes en termes d’insuffisance, le Pr Loada préconise l’élaboration de codes de bonne conduite qui contiendraient des règles de bonnes conduites définies par les acteurs politiques eux-mêmes. Des codes définissant donc – sur la base du consensus entre partis politiques - ce qui est possible de faire et ce qui ne l’est pas, dans un processus électoral.

En l’élaboration de tels codes, le Directeur exécutif du CGD dira voir « une bonne pratique qu’on pouvait promouvoir dans ce pays pour renforcer le dialogue démocratique entre les partis politiques ». En tout cas, les participants à la formation modulaire BRIDGE sur le monitoring des élections, auront été invités à conseiller cela aux responsables de leur formation politique.

Les partis politiques doivent investir dans la surveillance des processus électoraux

L’autre message fort du Pr Loada à l’endroit des partis politiques, se rapporte aux efforts que les partis doivent faire dans la surveillance des processus électoraux. « Il faut que les partis politiques investissent dans la surveillance des élections en mobilisant les ressources humaines, financières, matérielles disponibles, même si elles ne suffisent pas », a lancé le Pr Loada. Dans ce sens, préconise-t-il, les partis représentés à la formation qui referme ainsi ses portes, gagneraient à valoriser au mieux, les compétences acquises par les participants. Ces derniers pouvant, selon lui, former d’autres militants qui vont à leur tour partager leurs expériences avec tous ceux qui vont sur le terrain du suivi du processus électoral.

Et sa conviction à lui, Pr Loada, c’est que s’il y a des délégués de partis politiques à toutes les étapes du processus, on peut minimiser les risques de fraudes. Car, selon lui, ces délégués « participent à la crédibilité du jeu politique ; ils jouent un rôle stratégique ». Encore faut-il les former, et bien les former. Et c’est ainsi également que l’on pourrait avoir une classe politique mieux instruite et pacifiste, véritablement consciencieuse et soucieuse des préoccupations réelles des populations.

Le plus important, aller dans la bonne direction

Déjà, la voie semble être tracée par le CGD à travers la formation modulaire BRIDGE. « Nous pensons et nous espérons que cette formation que nous avons dispensée aux représentants des partis politiques va être utile non seulement au sein des partis politiques, mais aussi au-delà, pour que cela ait un impact sur le Burkina Faso », a confié le Pr Loada pour qui l’avènement d’une génération de ‘’politiciens nouveau modèle’’ est un processus de longue haleine. Et « le plus important, précise-t-il, c’est d’aller dans la bonne direction, même si c’est lent ».

Fulbert Paré

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Ce qu’en disent des participants …

Mariam Konaté, du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) :

Les textes en eux-mêmes ne règlent pas tous les problèmes qu’on pourrait rencontrer sur le terrain des élections. Il est donc important que des accords entre partis politiques conduisent à la rédaction d’un code de bonne conduite.

Nous devons retenir que les élections ne doivent pas être des moments où le peuple entier retient son souffle, mais des périodes de consolidation de la paix sociale, de la démocratie.

Le Burkina Faso est réputé être un pays de paix, un pays stable. Il est de la responsabilité de chacun de nous de travailler à consolider cette paix, parce que notre responsabilité devant l’humanité et devant l’histoire est engagée. A chacun de nous d’assumer pleinement la sienne.

Hamadou Birba, du parti AJIR (Alliance des jeunes pour l’indépendance de la République) :

Nous avons traité d’un certain nombre d’éléments, à savoir les questions liées aux risques du processus électoral, au risque de fraude, à la surveillance du processus électoral, à l’intégrité du processus électoral.

C’était vraiment pour outiller les partis politiques sur la surveillance des élections de sorte à éviter les conflits, les litiges électoraux par la suite.

Ce qu’on a pu retenir, c’est que, que ce soit l’intégrité du processus électoral, la prévention des fraudes, tout cela incombe en premier lieu aux partis politiques. Ce sont eux qui sont au centre du monitoring des élections.

Nous retenons également que le souci majeur des initiateurs de cette formation, était d’amener les partis politiques à harmoniser leurs positions sur un certain nombre de principes républicains qui doivent nous guider. Ce que les gens ont donné de voir, c’est que tous les partis politiques sont mus par ce souci de sauvegarder la paix sociale au Burkina Faso.

Propos recueillis par Fulbert Paré

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