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Consolidation de la paix au Burkina Faso : « Le MEJ apporte sa modeste pierre »

mercredi 2 juillet 2014.

 

Le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) a organisé un panel-débat le samedi 28 juin 2014 à l’université de Ouagadougou au tour d’un thème principal : « Situation politique nationale : Rôle et place de la jeunesse pour un Burkina paisible ». L’initiative visait à favoriser des échanges francs entre les étudiants et les hommes politiques sur les questions politiques fondamentales qui divisent le peuple burkinabé. La grande participation des étudiants aux débats a témoigné de l’intérêt de l’activité.

« La formation humaine et sociale est l’un des objectifs que poursuit le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) pour ses membres » a indiqué Pierre K. Simporé, secrétaire diocésain, en témoigne l’organisation, a-t-il, de cette conférence publique. Tous, jeunes scolaires et universitaires, ils veulent apporter leur contribution à la résolution de la situation actuelle qui ne leur laisse pas indifférente. Ce panel-débat a regroupé les différentes composantes de la classe politique et de l’église pour permettre aux étudiants de s’imprégner davantage des réalités du pays et de savoir la position de chacun, pour une alternance paisible en 2015 au Burkina. Pour animer les débats, quatre panélistes étaient invités dont un représentant du CDP qui n’a finalement pas répondu à l’invitation. Pour le premier panel « A l’orée de l’alternance en 2015, quel est le rôle et la place des médias pour un Burkina paisible ? », Wilfried Bakouan, journaliste à l’Evènement a montré le rôle et la place des médias dans une crise sociopolitique.

« Autant les poumons aspirent l’air les crises aussi attirent les journalistes » a-t-il dit. L’importance des médias est de relater les faits, les évènements sociaux afin de permettre aux populations de comprendre mieux la réalité et de ce qui leur arrive parfois. C’est pour cela que le journaliste accourt à la moindre alerte de toute crise pour informer la population sur les faits. Et la vision du journaliste est de susciter l’émotion, le sentiment du lecteur face à la réalité. Ainsi, il a une responsabilité sociale qui l’exige à traiter fidèlement l’information. Le second panel : « A l’orée de l’alternance en 2015, acteurs de l’opposition politique, quelles démarches pour sa concrétisation ? » a été animé par Michel Norbert Tiendrébéogo, représentant le chef de file de l’opposition politique (CEFOP). Au nom du CFOP, il a présenté les stratégies de l’opposition politique et les perspectives pour la jeunesse burkinabé à l’orée de l’alternance en 2015. Tout en condamnant le pouvoir avec un air vociférant, il invite toute la jeunesse à s’impliquer dans la lutte contre toute tentative de référendum ou de la modification de l’article 37. Il pense que la misère du peuple burkinabé notamment les étudiants est imputable au pouvoir actuel qui, depuis 27 ans ignore la réalité criarde des populations.

« L’option d’un candidat unique pour l’opposition politique me semble suicidaire » a-t-il martelé. Pour lui, connaissant bien le CDP et de ce qu’il est capable de faire comme magouillage et tripatouillage dans les élections, il pense que ce serait une grande erreur que l’opposition présente un candidat unique. « Les élections au Burkina se font à deux tours, au cas où un candidat n’engrange pas plus de 50% des voix » a-t-il ajouté. Dans ce cas, il serait plus judicieux qu’on ait plusieurs candidats au compte de l’opposition politique. C’est pourquoi, au sein du parti le FFS, trois types de candidature sont proposés à savoir un Libéral, un Social démocrate et un Sankariste. C’est ainsi que l’opposition politique pourrait bien faire face au pouvoir calamiteux de la IVe république et même remporter les élections de 2015. Il précise que la jeunesse représente 80% de l’électorat politique au Burkina et c’est une aubaine pour l’opposition politique de saisir cette chance pour sensibiliser cette couche à faire un bon choix et de donner un nouvel espoir à leur quotidien. Le dernier panel « L’urgence et la pertinence de l’implication de l’Eglise en politique pour la paix » présenté par l’Abbé Ousmane Justin BANDE de la paroisse de Kombissiri, représentant l’église catholique, a été plutôt une présentation basée sur les livres canoniques et les positions des différents papes face à la question de l’implication des chrétiens dans la politique.

« Un chrétien n’est seulement celui qui prie, mais celui qui agit »

« Tout comme le corps et l’esprit sont ensemble, l’église en est de même avec la politique », c’est une condition indispensable qu’il ait un lien entre l’église et la politique car l’église se pose aussi des questions sur les conditions de l’homme dans la société et se doit de trouver des solutions idoines pour une cohésion sociale. « L’église a le devoir de faire ériger une idéale politique pour servir la société » ajout-il, il trouve que ce serait vain de vouloir dissocier l’église de la politique. Il est plutôt souhaitable que tout un chacun s’intéresse et participe à la construction d’une société paisible et vivable pour tous. « Un chrétien n’est pas seulement celui qui prie mais qui agit. » Ainsi il trouve qu’en politique, on ne doit pas rester neutre. Il faut toujours avoir une prise de position dans laquelle on s’assume et s’oriente pour un meilleur devenir et pour une société plus responsable. Par ailleurs, la parole revenant aux étudiants, ils n’ont aucunement hésité de poser leurs questions aussi complexes qu’un rat le bol. C’est dans une ambiance dynamique que l’échange s’est déroulé et a permis à chacun de comprendre plus certaines réalités de la vie politique. Le MEJ a saisi l’occasion pour exhorter leurs camarades étudiants à toujours prôner la paix et à s’engager aussi dans la vie associative. La présente conférence s’est terminée sur une note de satisfaction.

Kabore S. Rosine

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Vos commentaires

  • Le 2 juillet 2014 à 15:53, par tchien chè En réponse à : Consolidation de la paix au Burkina Faso : « Le MEJ apporte sa modeste pierre »

    A l’heure actuelle tout organisme qui naît dans le seul but de contribuer a la consolidation de la paix est la bien venue au pays des hommes intègres,on a besoin des gens qui préconise le dialogue avant tout et qui sont prêt a lutter par les moyens légaux.Si jamais si y’a quoi que soi au pays qui puisse mettre en péril cette paix nous seront tous responsables de ce qui va arriver.

  • Le 2 juillet 2014 à 17:30, par Youssie En réponse à : Consolidation de la paix au Burkina Faso : « Le MEJ apporte sa modeste pierre »

    La paix est le leitmotiv de tout le monde depuis un certain temps : alternance dans la paix,ceci ceci. Mais est ce que l’alternance seule apportera la paix tant souhaitée ? Je ne le crois pas personnellement. Pour moi la paix n’est pas seulement l’absence de guerre ou violence dans une cité. Si l’alternance n’est pas suivi de changement radical de gouvernance et mentalité , ce ne serait qu’une bombe à retardement . L’injustice, la mal gouvernance et la corruption ont rendu les gens aigres ont du citron. Chacun est prêt à décharger sa haine à la moindre occasion pour un oui ou un non. Il n’y a pas la paix dans les cœurs. L’intégrité a fuit bon nombre de gens. La morale on "sent pis". En plus l’alternance, il faudra à chacun de nous , un changement de mentalité et se dire que le bien matériel de ce monde restera ici-bas quand Dieu le Tout Puissant nous rappèlera le jugement dernier.