Retour au format normal
lefaso.net

Agents de la justice : Débrayage de 120 heures pour obtenir gain de cause

mercredi 11 juin 2014.

 

Le Syndicat National des Agents de la Justice (SYNAJ) et le Syndicat des Greffiers du Burkina (SGB) observent conjointement un mot d’ordre de grève allant du lundi 9 juin au vendredi 13 juin sur tout le territoire national, avec comme point de ralliement à Ouagadougou la Bourse du Travail, « pour exiger, une fois de plus, l’adoption des décrets d’application de la loi n°054-2012 portant statut du personnel du corps des greffiers » qui a été adopté en décembre 2012.

Le dépôt le 8 août 2013 des-avants projets des décrets portant sur les conditions générales d’application de la loi n°054-2012, le régime indemnitaire et le classement de la grille indiciaire, avait insufflé un grain d’espoir chez les agents de la justice en général et chez les greffiers en particulier ; dans la mesure où leur adoption devrait s’accompagner dans leur entendement d’une amélioration des conditions de travail et de vie. Mais voilà que jusqu’à présent rien n’a été fait, alors qu’il ne reste qu’à faire passer ces décrets d’application, qui sont pourtant déjà prêts, en conseil des ministres, souligne Maître Rémi Nestor Tarpliga, Secrétaire Général Adjoint du SGB. Aujourd’hui, comme ils le mentionnent dans leur préavis de grève adressé au Président du Faso, ce sentiment d’espoir s’est « transformé en cauchemar en raison de l’attitude du gouvernement qui frise le désintérêt, voire le mépris ».

Incompréhension sur des affirmations du Premier ministre

Cet arrêt de travail de 120 heures fait suite à deux autres manifestations, à savoir un sit-in du 12 au 14 février et un premier arrêt de travail du 21 au 31 mai 2014 pour traduire leur mécontentement et surtout leur incompréhension face à des déclarations comme celles faites par le Premier ministre qui affirme à l’Assemblée Nationale, et ce à au moins deux reprises, que leur dossier est sur la table du gouvernement.

Par ailleurs, le 3 avril 2014, le Premier ministre a affirmé devant leur syndicat, « que les greffiers peuvent être assurés car son gouvernement n’a pas mis le pied sur leur dossier et que les avant-projets se trouvant sur la table du Gouvernement seront incessamment adoptés » (préavis de grève). Cependant, Maître Tarpliga « pense purement et simplement que le dossier, on l’a piétiné et on ne veut certainement pas le faire passer ». Ils sont donc prêts à Prendre toutes les mesures pour que ces décrets passent en application.

« Continuer le mouvement jusqu’à obtenir gain de cause »

Bien que conscient du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire que ce mot d’ordre de grève va occasionner et des répercussions sur les justiciables, le SGB et le SYNAJ se disent prêts à continuer leur mouvement jusqu’à obtenir gain de cause. Leur revendication s’articule principalement autour de l’application de la loi n°054-2012. Dans cette optique, Maître Adama Nikièma, Secrétaire Général du SYNAJ et Maître Tarpliga n’excluent pas la possibilité de passer à la vitesse supérieure, voire de prendre d’autres formes de lutte : « nous allons rétrograder, prendre des mesures plus fortes, rien n’empêche que la grève puisse se cheminer pendant plus d’un mois ».

Ce débrayage de plusieurs jours va certainement porter préjudice non seulement à l’appareil judiciaire, mais aussi et surtout aux Burkinabè. D’où la nécessité pour les uns et les autres de faire preuve de responsabilité.

Martiale Zongo

Lefaso.net



Vos réactions (7)