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Education nationale : Zana, le département qui a appris à se prendre en charge

mardi 10 juin 2014.

 

Le gouvernement burkinabè peine à offrir de très bonnes conditions d’apprentissage aux élèves. Si dans certaines localités, les enfants acquièrent le savoir sous des paillotes, dans d’autres, ce sont les conditions de restauration et d’hygiène qui posent problème. C’est le cas dans le département de Zana, situé à 180km de Ouagadougou dans la commune rurale de Bourzanga, qui avec l’appui de CRS (Catholic Relief Services) a réussi à apporter des réponses à ces questions.

Situé dans les confins du Burkina, soit à 180km de Ouagadougou, Zana est l’un des villages les plus démunis du Burkina Faso. Les pistes d’accès sont à peine empruntables, un forage offre de l’eau potable à la population et une école à 3 classes se dresse au milieu du village. C’est dans cet environnement que les populations de cette localité pensent et tracent les sillons pour le développement du village.

Un projet pour le bien-être des populations

Avec l’appui de CRS à travers le projet BEOOG BIIGA, les populations ont développé des stratégies porteuses dont les essentielles sont la Communauté d’épargnes et de crédits internes (CECI) et le Groupe Reflect.

Lancées en 2013, les CECI sont des systèmes de micro-finance internes qui regroupent les habitants. « Nous cotisons entre 200 et 1000 FCFA par semaine. Au bout d’un mois, nous accordons des crédits aux membres qui nous les remboursent après un mois d’exploitation. Le taux d’intérêt est de 10% », a expliqué, Salif Confé, l’un des bénéficiaires du projet. Mise en œuvre dans 50 écoles pilotes avec l’appui des OCCADES Kaya et Ouahigouya, l’idée a fait des émules et a reçu une forte adhésion des populations. Au total 1 304 groupes composés de 30 749 membres pratiquent les CECI. A Zana, l’initiative a permis aux membres de d’appuyer la cantine de l’école en ustensiles de cuisine, de construire une cuisine et une latrine pour les élèves.

La 2e composante du Projet est le volet Reflect. Pratiqué dans 50 écoles pilotes, Reflect compte 30 membres à Zana. Ils tiennent régulièrement des réunions afin de définir les problèmes liés à l’éducation des enfants. C’est ainsi qu’après avoir détecté le faible taux de scolarisation dans le village, ils ont entrepris une tournée de sensibilisation dans les familles. « Lorsque nous avons fait cette tournée, il y a eu 105 enfants qui ont été inscrits à la rentrée qui a suivi », a raconté la responsable du groupe. Pour prendre en charge ces élèves, une institutrice a été effectuée dans cette école. « A son arrivée, il n’y avait de logement. Nous en avons construit pour elle. Avec le reliquat nous faisons de l’embouche ovine », a-t-elle ajouté.

Lancé en octobre 2011 avec le financement du Ministère américain de l’Agriculture (USDA), le Programme BEOOG BIIGA concerne 160 000 élèves de 754 écoles. Ils bénéficient de repas dans les cantines scolaires et de médicaments. Près de 2 484 dispositifs de lave, 17 450 posters et jeux pour promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène dans toutes les écoles, la dotation de 100 écoles en foyers améliorés, etc.

L’expérience a été très appréciée par le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. « Pour un projet pilote, nous pouvons conclure que l’expérience est novatrice et concluante », a indiqué Henry Ouédraogo, représentant le Ministre Koumba Bolly.

Pour sa part, Rebecca Bassey, représentante résidente adjointe de CRS Burkina, a alors demandé au ministre « d’utiliser tout l’espace de pouvoir dont elle dispose pour faire profiter et adopter les bonnes pratiques pour la pérennisation des acquis pour un développement endogène durable ».

Jacques Théodore Balima

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