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Prévention et gestion des catastrophes : Des experts y réfléchissent à Ouagadougou

jeudi 5 juin 2014.

 

Des experts de la CEDEAO et de l’Union africaine (UA) sont en conclave à Ouagadougou, à l’invitation du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), dans le cadre de la huitième consultation régionale annuelle sur la gestion des catastrophes en Afrique de l’Ouest. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre de quatre jours est intervenue le mardi 3 juin 2014, sous la présidence du ministre en charge de l’Action sociale, Alain Zoubga.

Sous nos tropiques, les catastrophes échappent encore au contrôle de l’Homme, sans doute du fait de leur caractère soudain et imprévisible. Et les réponses à travers des « interventions d’urgence ne suffisent plus », foi du ministre Alain Zoubga. « Il faudra, préconise-t-il, désormais les (réponses d’urgence, ndlr) associer à des stratégies visant à réduire les risques futurs et à renforcer la résilience ».

Il est impératif pour les pays de la sous-région, voire du continent, de considérer la préparation, la réduction et la réponse comme une approche globale et intégrée prenant en compte les dimensions transfrontalières. C’est du moins, ce que dit penser le ministre Zoubga.

Et c’est justement dans cette vision que s’inscrit la présente rencontre de Ouagadougou regroupant des responsables de structures de gestion des catastrophes de la CEDEAO ainsi que ceux de la Mauritanie, des représentants des Sociétés nationales de la Croix-Rouge, des partenaires humanitaires régionaux et nationaux, des experts de l’ACMAD (Centre africain pour les applications de la météorologie au développement, ndlr), et quatorze experts humanitaires des autres pays de l’UA. L’occasion permettra, précise Karim Nignan, Secrétaire permanent du CONASUR, d’une part, de définir des activités à l’échelle régionale à même de développer des connaissances et des pratiques communes ; et d’autre part, de renforcer la coordination régionale dans le sens de la promptitude en termes de réponses efficaces aux catastrophes.

Pour ce faire, les réflexions durant les quatre jours seront axées, confie Pascal Karorero, Coordonnateur résident et humanitaire du système des Nations-Unies au Burkina, sur « le renforcement de la préparation et la réponse aux urgences ; la mise en place d’une plate-forme africaine des responsables de gestion des catastrophes ; la synergie entre la réduction des risques liés aux catastrophes et les actions de mitigation permettant de réduire de façon considérable l’impact des désastres potentiels ». Spécifiquement, il s’agira d’échanger autour des leçons apprises de la gestion de l’épidémie de la fièvre Ebola en Guinée, des déplacements de populations, des ressources en eau, des prévisions saisonnières d’ACMAD, des modèles d’agences de gestion des catastrophes au sein de l’espace CEDEAO.

Pour Daniel Eklu, directeur des Affaires humanitaires et sociales de la CEDEAO, « cette consultation annuelle est d’une grande importance pour la Commission de la CEDEAO, en ce sens qu’elle constitue un cadre de partage d’informations et de bonnes pratiques, une opportunité de renforcement des capacités, de proposition et de coordination, en vue de la mise en œuvre de la Politique Humanitaire de la CEDEAO et son Plan d’action ainsi que de la Politique de Réduction des Risques de Catastrophes de la CEDEAO et son Plan d’action ».

La rencontre de Ouagadougou, c’est aussi l’occasion de préparer le sommet humanitaire mondial, prévu pour se tenir du 19 au 20 juin 2014 à Abidjan en Côte-d’Ivoire.

En attendant, le Coordonnateur résident et humanitaire du système des Nations-Unies au Burkina a tenu à « rassurer que toutes les agences du Système des Nations-Unies au Burkina Faso et l’Equipe humanitaire pays prendront les dispositions idoines pour soutenir la mise en œuvre des recommandations pertinentes qui sortiront de ces quatre jours de réflexion ».

Fulbert Paré

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