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Voies de contournement pour la construction de l’échangeur de Tampouy : « Incessamment, les engins de terrassement commenceront à se mouvoir sur le terrain », selon Issa Nana, DG des ouvrages d’art

jeudi 22 mai 2014.

 

Depuis le lancement le 11 février 2014 des travaux de construction des voies de contournement entrant dans le cadre de la réalisation de l’échangeur du Nord de la ville de Ouagadougou, rien visiblement n’a encore été fait. Pour comprendre ce qui apparaît comme une lenteur, et surtout avoir des précisions quant à la date de démarrage effectif des travaux, mais aussi à l’itinéraire de ces voies, nous avons eu un entretien avec le Directeur général des Ouvrages d’art, Issa Nana. Avec lui, il a également été question de l’ouvrage principal qu’est le quatrième échangeur de la ville de Ouagadougou.

Lefaso.net : Quelle est la portée d’une cérémonie de lancement officiel des travaux de réalisation d’ouvrages publics, comme celle intervenue le 11 février 2014 concernant la construction des voies de déviation et de délestage entrant dans le cadre de l’édification de l’échangeur du Nord-Ouaga ?

Issa Nana :Le secteur des infrastructures routières constitue un domaine important dans le développement socio-économique d’un pays. On a coutume de dire que la route du développement passe par le développement de la route. Aussi, le lancement des travaux comme ceux des voies de délestage dans le cadre du projet de construction de l’échangeur du Nord à Tampouy, vise plusieurs objectifs.

C’est d’abord l’occasion de communiquer sur les activités du ministère en charge des infrastructures routières. Cela permet de donner des informations sur le projet. C’est aussi l’occasion de définir la nature des travaux et les caractéristiques techniques des ouvrages à réaliser. Elle présente également les différents intervenants dans le projet, le coût des travaux et les délais d’exécution.

Une cérémonie de lancement de travaux de construction routière offre aussi l’occasion de sensibiliser les populations, surtout celles riveraines des voies, au respect des consignes pendant les travaux pour éviter des accidents. Il y a également l’accompagnement des populations qui est sollicité afin de réaliser lesdits travaux à la satisfaction de tous et dans les règles de l’art.

Un autre point non négligeable, c’est qu’une telle cérémonie offre en sus, l’occasion à la population bénéficiaire de manifester sa joie car ce sont des réalisations qui contribueront à améliorer leurs conditions de vie. Vous conviendrez avec moi que les travaux routiers sont de grands projets qui contribuent fortement au développement d’une localité.

A quelle étape est-on dans le cadre de la réalisation de ces voies de délestage annoncées en février dernier ?

Avant de répondre à cette question, permettez-moi de décrire succinctement la phase de démarrage d’un projet routier. La phase de démarrage d’un projet routier comporte plusieurs péripéties indispensables à la bonne réalisation des travaux. Je puis vous dire que la réussite d’un projet dépend essentiellement de cette étape préparatoire, si nous voulons vraiment exécuter les travaux dans les règles de l’art.

Après les attributions des contrats des travaux et du contrôle, il faut obligatoirement procéder à une revue des études d’avant-projet détailléesqui ont servi à lancer le dossier d’appel d’offre. Cela se justifie par le fait que parfois, entre les études et le début de réalisation des travaux, il y a souvent une longue période pouvant atteindre cinq ans. La durée de cette revue peut varier d’un à deux mois, et permet de réajuster certaines variations dues parfois aux aléas climatiques. Il peut en découler des modifications de postes en fonction des réalités actuelles du terrain, tout en s’efforçant bien sûr de rester dans l’enveloppe initiale du coût des travaux.

Après cette revue de l’étude, l’administration notifie à l’entreprise, l’ordre de service de commencer les travaux. Et celle-ci dispose contractuellement d’un mois de préparation pour élaborer son dossier d’exécution et mobiliser son personnel et son matériel en vue du démarragedes travaux proprement ditssur le terrain.

Pour revenir à la question posée, je puis vous dire qu’actuellement, les entreprises et la mission de contrôle chargées d’exécuter les travaux de ces voies de délestage, ont été mobilisées et sont sur le terrain. Les entreprises ont fini les levées topographiques sur toutes les voies, et ont même déposé leurs dossiers d’exécution qui sont en cours d’examen par la mission de contrôle. Incessamment, les engins de terrassement commenceront à mouvoir sur le terrain.

Peut-on se faire une idée précise de votre ‘’incessamment’’ ?

Comme je le disais plus haut, il y a des travaux préparatoires, des travaux qui, en amont, sont liés au démarrage effectif des travaux physiques. Mais je puis vous dire qu’au plus tard en fin mai, les engins seront sur le terrain en train de travailler.

En attendant leur réalisation effective, peut-on être situé,en termes très simples et avec le plus de précision possible,sur les différents itinéraires de ces voies de délestage ?

Ces voies de délestage sont réparties en deux lots, d’un linéaire total de 9,9km. Ce qui permettra de relier cinq zones dans la grande zone d’influence du projet de réalisation de l’ouvrage principal qu’est l’échangeur du Nord.

Il s’agit des quartiers Nonsin, Rimkièta, Tampouy, Tanghin et Kolog-Naba. Il faut noter que ces voies munies d’éclairage public sont des voies définitives modernes qui seront aménagées pour permettre la liaison du centre-ville avec ces quartiers cités, pendant l’exécution des travaux de l’échangeur du Nord.

L’itinéraire des voies de délestage prend son originesur la rue 19.92, àl’intersection avec la grande voie venant du Camp militaire SangouléLamizana à l’Ouest du stade du 4 août, juste après le passage à niveau (chemin de fer). Il longe les rails par la droite jusqu’au croisement avec la route menant au quartier RimKieta, puis continue par la rue 19.39 en longeant cette fois-ci lesrails par la gauche jusqu’à l’Ouest du barrage N°1. Il franchit ce barrage par un pont de 30 mètres, avant de se raccorder à la rue Gomkoudougou (20.35) et relier le grand rond-point giratoire de Tampouy sur la route nationale n°2 (Route de Ouahigouya).

Quant aux voies de déviations, elles prendront plusieurs itinéraires. Il y a un itinéraire long de 1,364 km, constitué de la rue OuédraogoVadogo dans le quartier Hamdalaye et des rues 11.09 et 11.12 dans le quartier Kologh-Naba. Il part de la rue Vadodo au niveau de la jonction avec le Boulevard venant du camp SangouléLamizana, traverse le quartier Hamdalaye jusqu’à la route de Ouahigouya (RN2) du côté Nord de l’Eglise de Kologh-Naba. De là, il emprunte des portions des rues 11.09 et 11.12 pour desservir le marché de Baskuy.

Un autre itinéraire de ces voies de déviations est constitué de la rue Wesla. Il prend son origine à l’intersection avec la route de Ouahigouya (RN2) au niveau de la station Petrofa juste après la clôture Ouest de l’auto-gare de Tampouy, et s’étale jusqu’au passage à niveau (chemin de fer) sur la route de Kongoussi (RN22) non loin du Monument des Martyrs.

En sus, il y a un troisième itinéraire qui prend son origine sur la rue 22.42 juste devant le Lycée Communal de Tampouy, traverse la route de Kongoussi (RN22) au niveau de la clôture Sud du Centre Médical Paul VI en passant par la réserve côté Nord du Monument des Martyrs. Il se poursuit jusqu’à traverser le chemin de fer avant de s’embrancher à la voie bitumée de Tanghin (Boulevard Tansoba Kanga) menant vers l’hôtel Ricardo.

C’est vrai que les travaux physiques n’ont effectivement pas encore commencé, mais si vous aviez à vous adresser en particulier aux populations riveraines de ces voies de délestage, que leur diriez-vous ?

Les engins ne sont pas encore sur le terrain, mais je puis vous assurer que de gros travaux sont entrain d’être menés en amont pour véritablement démarrer les travaux pour très bientôt.

Des campagnes de sensibilisations entamées depuis le mois de mars 2014,se mènent activement avec la participation des mairies des arrondissements concernés, la mission de contrôle, les entreprises et l’Administration.

A l’endroit des populations, je voudraisles exhorter à être tolérantes afin de libérer au plus vite les emprises des différentes voies du projet.

L’administration a mis en place une cellule de projet chargée de jouer le rôle d’interface entre les entreprises et les populations riveraines. J’invite également les populations riveraines à beaucoup plus de prudence pendant l’exécution des travaux et à accompagner tous les intervenants dans la bonne marche des travaux. Si elles venaient à être confrontées à des gênes insupportables pendant l’exécution des travaux, qu’elles privilégient toujours le dialogue.

Qu’en est-il, en termes d’emplacement, de mobilisation des ressources nécessaires, et de démarrage effectif des travaux, de l’ouvrage principal qu’est l’échangeur ?

L’échangeur du Nord sera un grand ouvrage qui permettra d’assurer un trafic fluide de sécurité dans la partie nord de la ville de Ouagadougou.

En termes d’emplacement, le carrefour central du futur échangeur sera l’actuel pont de baskuy qui sera démoli pour faire place à deux niveaux de passages. Le niveau inférieur reliera le centre-ville au sud à Tampouy au nord ; et le niveau supérieur reliera le quartier Nonsin à l’ouest à Tanghin à l’est. En plus de ce carrefour central, il y aura neuf (09) autres carrefours de ponts à deux niveaux de passages sur lesquels il n’y aura aucun croisement entre usagers.

En matière de mobilisation des ressources financières pour les travaux de construction de l’échangeur du nord, je puis vous rassurer que des efforts sont déployés par les plus hautes autorités de notre pays auprès de nos partenaires techniques et financiers pour boucler le budget des travaux très prochainement.

Quant au démarrage effectif des travaux de l’échangeur, il nous faut achever d’abord les voies de déviation pour diriger ailleurs le trafic. Et ces voies de déviation sont prévues être réceptionnées courant janvier 2015. Nous avons bon espoir qu’au plus tard au bout du premier trimestre 2015, le financement sera bouclé et que les travaux de ce projet pourront effectivement commencer.

A vous écouter, on a l’impression que cet échangeur sera fondamentalement différent des trois autres que nous avons déjà à Ouagadougou. Est-ce cela ?

Les projections de réalisation de cet ouvrage sont ambitieuses et il est nettement plus grand et plus beau que les trois premiers échangeurs de la ville de Ouagadougou. Cet échangeur s’étalera sur plusieurs axes routiers avec une dizaine de ponts à construire. Du point de vue esthétique, il faut dire que cet échangeur a l’avantage d’enjamber deux barrages où il est prévu des zones qui seront aménagées pour des promenades piétonnes. C’est un échangeur qui va offrir plusieurs alternatives de voies de circulation, gage de fluidité et de sécurité du trafic.

Entretien réalisé par Fulbert Paré

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