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CENTRE NORD BAM : Explosions de bouteilles de gaz butane:un blessé grave et de nombreux dégâts matériels

jeudi 17 avril 2014.

 

Un camion de 10 tonnes chargé de gaz butane explose et sème la panique générale dans la ville de Kongoussi ce lundi 14 avril 2014 aux environs de 20h. Le bilan fait état d’un blessé grave et de nombreux dégâts matériels mais on ne déplore pas de perte en vie humaine.

« Dieu est avec nous », souffle discrètement un habitant les deux mains sur la poitrine. « Le pire a pu être évité, Dieu merci ! », entend-on du côté d’un attroupement. La scène est spectaculaire, des détonations à ne pas en finir, des débandades pour se mettre à l’abri.

Il est vingt heures moins ce lundi 14 avril 2014, lorsqu’un camion chargé de gaz butane en flamme traverse à vive allure la ville de Kongoussi pour une destination inconnue. A bord de ce cercueil roulant, un seul occupant, Claver Sawadogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Il réussi à mettre le véhicule dangereux hors d’état de nuire en le conduisant dans une réserve loin des habitations. Il immobilise le véhicule et prend la poudre d’escampette pour avoir la vie sauve. Après s’être éloigné, une longue langue de flamme jaillit du camion puis s’en suivent des détonations assourdissantes. Nous observons la scène à distance, difficile de faire des images du fait des jets violents des débris des bouteilles. La ville est en ébullition les femmes, les enfants et les hommes pris de panique se dirigent vers le lac ou vers les différentes sorties de la ville. Comme si le malheur ne vient jamais seul, les lignes téléphoniques deviennent subitement défaillantes, difficile de joindre quiconque pour un secours en l’occurrence les sapeurs pompiers depuis Ouagadougou. Quelques instants plus tard on nous signal qu’un élève de la classe de 5ème vient de se faire amputer les cinq orteils de son pied gauche par un débris de bouteille de gaz. Admis au bloc opératoire du centre médical de Kongoussi, il reçoit les soins appropriés. « J’étais parti rendre visite à un ami, c’est à mon retour que j’ai constaté que les gens couraient de partout et je me suis mis à pédaler aussi vite mon vélo. C’est là j’ai reçu un morceau de fer sur mon pied et je suis tombé.

Quand j’ai voulu me relever j’ai constaté que je saignais et je me suis dirigé vers l’hôpital et c’est là que j’ai vu que j’avais perdu mes cinq orteils de mon pied gauche ». Nous a relaté Jean Noel Ouédraogo sur son lit d’hôpital. Le responsable du dépôt de gaz, Denis Sawadogo que nous avons rencontré a laissé entendre que le pire a été évité grâce à la main tendue de Dieu. « L’essentiel pour nous c’est pas les dégâts matériels mais plutôt le fait qu’il n’y a eu de perte en vie humaine » A-t-il dit. Le conducteur du véhicule, Claver Sawadogo d’un ton calme et plein d’émotion nous dira que ce n’est pas un acte de bravoure de sa part, mais l’intervention du tout puissant. Les forces de sécurité et de défense sécurisent les lieux pour empêcher aux gens de s’enventurer.

Le haut commissaire du Bam quitte sa résidence à pied par l’issue de secours puisque l’entrée principale de sa résidence faisait face au danger. Des concertations s’engagent de part et d’autre pour parer au plus urgent. Vers 22 heures on entend plus les explosions mais des fammes sont encore visibles. Les plus courageux sortent de leur cachette pour savoir au juste ce qui se passait. « Je pensais à une attaque armée et je ne cherchais plus rien à savoir que de prendre mes jambes au cou », nous confie quelqu’un. « Le chauffeur à risquer sa vie pour sauver des vies, il mérite les reconnaissances de la nation », Nous lance un jeune. Lorsque nous bouclions cet article, les autorités locales se dirigeaient vers le centre medical pour voir et soutenir le blessé.

Philippe W. Ouédraogo

Sidwaya



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