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Explications des mesures sociales du gouvernement : Les populations du Nord veulent l’eau potable,les routes…

jeudi 10 avril 2014.

 

Le gouvernement burkinabè a initié une tournée sur l’ensemble du territoire national, les 7 et 8 avril 2014. Objectif : expliquer les nouvelles mesures sociales et recueillir les observations et recommandations des bénéficiaires afin d’améliorer la mise en œuvre. C’est au 2e jour que la délégation gouvernementale,avec à sa tête le ministre de l’habitat et de l’urbanisme,Yacouba Barry, a rencontré les populations de Ouahigouya. Après les étapes de Djibo et Titao la veille.

Les boutiques témoins, les matériaux de construction, les ‘’brigades vertes’’, l’accès à l’eau potable, le bitumage des routes, les investissements du 11 décembre, la gratuité de l’enseignement, la facilitation de la constitution des dossiers de la retraite, le renforcement des préfectures en personnel, le vote des burkinabè de l’étranger, la question du référendum… aucune question ne semblait taboue lors de cette rencontre.

C’est la salle de conférence de l’hôtel de l’Amitié de Ouahigouya qui a servi de cadre pour ceface-à-face entre les forces vives de la cité de Naaba Kango et la délégation gouvernementale.

« Au niveau du gouvernement, nous avons estimé que nous ne pouvons pas faire l’économie de ces rencontres directes pour expliquer aux populations les raisons et l’importance des mesures sociales prises en septembre 2013 et consolidées en mars 2014. C’est l’occasion pour nous d’évaluer les effets de l’action gouvernementale et particulièrement des mesures sociales. Il s’agit de recueillir les principales observations et recommandations des bénéficiaires afin d’améliorer la mise en œuvre de ces mesures », précise d’entrée, le chef de la mission, YacoubaBarrry.

Créer un climat apaisé propice à la poursuite des différentes concertations et à la mise en œuvre sans heurt de la politique économique, c’est l’objectif qui aurait sous-tendu la prise de ces mesures sociales. Elles « visent à donner un signal sur l’engagement du gouvernement à répondre aux préoccupations urgentes des populations », soutient Yacouba Barry. Les mesures retenues en mars dernier visent à renforcer l’efficacité des mesures initiales adoptées en septembre 2013 tout en corrigeant les insuffisances relevées. Elles permettent égalementd’élargir le nombre de bénéficiaires et proposer de nouvelles formules afin d’avoir un plus grand impact de ces mesures sur l’amélioration des conditions de vie des populations.

Une tradition du gouvernement Tiao ?

Ces tournées sont en passe de devenir une tradition pour le gouvernement Tiao.C’est du moins ce qu’a laissé entendre le chef de la délégation de la région du Nord. « Vous vous rappelez qu’en 2011, 2012 et 2013, nous avions au niveau du gouvernement effectué des sorties, mais uniquement dans les chefs-lieux de région. Cette année, on a essayé d’aller dans les 45 provinces », soutient Yacouba Barry, ministre de l’habitat et de l’urbanisme. Dans cette mission de ‘’bons offices’’, il était accompagné de son collègue, ministre délégué chargé de l’alphabétisation, Amadou DiamdiodaDicko et du gouverneur de la région du Nord. Le 07 avril, la délégation s’est d’abord rendueà Djibo, puis à Titao.C’est donc par le chef-lieu de la région, Ouahigouya, que la mission gouvernementale dans le Nord a pris fin.

Ainsi, après le mot de bienvenue du gouverneur Khalil Bara, le ministre de l’habitat et de l’urbanismea donnél’objectif de la rencontre avant d’égrener les mesures prises par le gouvernement en septembre 2013, puis mars 2014. Ce, en vue d’améliorer les conditions de vie des populations, a-t-il dit.Ces mesuresdevraient contribuer à l’amélioration du système éducatif (en termes d’infrastructures, d’augmentation de quota), la facilitationà l’accès au crédit pour les couches comme les femmes et la prise en compte des couches vulnérables tels que les enfants de la rue. C’est aussi et surtout les travaux de Haute intensité de main d’œuvre « qui ont connu un succès ».Cette rencontre fut aussi un cadre pour recueillir les préoccupations des populations.

Un chapelet de doléances

Aussi bien à Djibo, Titaoque Ouahigouya,les préoccupations recueillies sont quasiment les mêmes, selon le ministre Barry. Le problème le plus préoccupant pour ces différentes localités est sans contexte, celui de l’approvisionnement en eau potable pour les populations. Elles ont donc demandé la réhabilitation ou la construction de barrages, la construction de forages, l’amélioration des systèmes d’approvisionnement en eau potable de la ville de Ouahigouya à partir du barrage de Guitti…

Autres doléances : le désenclavement de la région, à travers le bitumage des voies Dédougou-Tougan-Ouahigouya, Ouahigouya-Titao-Djibo et Djibo-Kongoussiainsi que la construction de voies pour relier les capitales des communes rurales aux chefs-lieux des différentes provinces. Les besoins ne se limitent pas là. Il y a des problèmes liés aux infrastructures scolaires et sanitaires. De ce fait, à Ouahigouya, les populations ont demandé laconstruction et l’équipement de CSPS, la transformation et la normalisation des écoles, la réduction des écoles sous-paillotes.

Concernant les produits de première nécessité, les participants à la rencontre de Ouahigouya souhaitent l’augmentation du nombre de boutiques témoins mais aussi et surtout la prise en compte d’un certain nombre de produits de première nécessité qu’ils « estiment indispensables à l’amélioration de leur condition de vie ».

Investissements du 11 décembre : Ouahigouya veut une régularisation

« Je voudrais d’abord saluer cette initiative du gouvernement qui consiste à faire des sorties sur le terrain, de visiter toutes les provinces et pouvoir apporter un certain nombre d’informations sur ce qui est fait, notamment dans le domaine des mesures sociales », a lancé Gilbert Noël Ouédraogo, le député-maire de la ville de Ouahigouya. Mais, il ne s’est pas arrêté là. Le président de l’ADF/RDA a soulevé une question des moins attendues : les investissements du 11 décembre. La capitale de la région du Nord, Ouahigouya, étant la 2e à organiser la célébration tournante de la fête de l’indépendance n’aurait pas obtenu « les mêmes infrastructures que celles qui sont en train d’être faites aujourd’hui ».C’est pourquoi, il souhaite, sa population avec, dit-il,« une sorte de régularisation et de réajustement » pour mettre toutes les régions à niveau, du point de vue des investissements. « Au niveau de la région du Nord, ce sera de revoir la salle de spectacle et la cité des forces vives parce qu’il serait bon que la cité ait les canalisations, qu’elle soit viabilisée correctement avec le goudron et l’électrification publique », lance Gilbert Ouédraogo.

Y aura référendum ou pas ?

Comme il fallait s’y attendre, des questions éminemment politiques ne pouvaient être occultées. Et, le député SidikiBélemne s’en est pas privé. Il est revenu notamment sur le vote des burkinabè de l’étranger et leprobable référendum sur l’article 37.Concernant le vote de nos compatriotes vivant hors des frontières nationales, le député Bélema voulu s’assurer de l’effectivité ou non de ce vote lors des prochaines échéances électorales. Où en est le gouvernement dans les préparatifs ? Quel est le potentiel électoral ? Quels les pays concernés ?, interroge-t-il.« Votre affaire-là, c’est comment même ? Dites-nous clairement, si y aura référendum ou pas, pour qu’on se prépare... », a-t-il lancé. Puis s’en est suivi un tonnerre d’applaudissements. Mais, les réponses sont loin d’être claires sur ces deux questions. « Je ne peux que vous donner des réponses politiques », soutient pour sa part Yacouba Barry. Ces réponses politiques se résument à la position officielle du CDP : consulter le peuple au regard des divergences de vue au sein de la classe politique. Mais, aucun calendrierquelconque n’a été évoqué. Pour le vote des burkinabè de l’étranger, là encore, les réponses ressemblent plus ou moins à des vœux.

Moussa Diallo

Lefaso.net



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