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Réinstallation des populations : La bonne expérience d’IAMGOLD Essakane SA

vendredi 4 avril 2014.

 

La réinstallation des populations fait partie des questions délicates et redoutées dans la gestion des projets d’envergure comme les mines. Mal gérée, elle peut donner lieu à des incompréhensions, voire à des conflits ouverts pouvant conduire à un blocage dans le processus de mise en œuvre du projet. A IAMGOLD Essakane SA, cette étape cruciale de la réinstallation des populations semble avoir été jusque-là bien négociée. Le processus n’est pas encore totalement terminé, mais les résultats des opérations sur le terrain sont appréciables. En tout cas, c’est le constat fait par une équipe de journalistes qui s’est intéressée à la question en faisant un déplacement sur place les 28 et 29 mars 2014 pour toucher du doigt les réalités.

La visite à Essakane les 28 et 29 mars 2014 pour voir la mise en œuvre des programmes de réinstallation des populations d’IAMGOLD a été une véritable école. C’est la première fois que certains découvraient les installations de la compagnie minière, la plus importante du pays, avec un investissement à ce jour de plus d’un milliard de dollars et une contribution au budget national de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA par an (48 milliards en 2011 et 65 milliards en 2012). Au menu de cette visite centrée sur les programmes de réinstallation d’IAMGOLD Essakane, plusieurs activités. Tout est allé très vite. Accueillis à leur arrivée par le chargé de communication de la société Ag Ibrahim Mohamed, les journalistes ont d’abord eu des échanges avec le surintendant du Département Relations et Développement communautaires, Malick Gnankambary, entouré de ses collaborateurs. Pendant plus d’une heure, le surintendant Gnankambary a présenté les principaux programmes d’IAMGOLD Essakane en matière de réinstallation des populations.

Plans d’action de réinstallation (PAR)

Le premier programme a concerné la réinstallation des villages riverains de la mine d’Essakane. Il s’agit du premier Plan d’action de réinstallation d’IAMGOLD Essakane SA, réalisé de 2008 à 2010 et qui a porté sur le déplacement de plus de 13 000 personnes vivant à Essakane site et dans cinq villages impactés : Essakane village (Marganta), Pétabarabé Séno et Goulgountou (Bounia et Ticknawel).

La planification de la réinstallation du Projet aurifère d’Essakane SA a été entreprise en collaboration avec les acteurs concernés regroupés dans le Comité Consultatif d’Essakane (CCE). Le CCE était composé des représentants des personnes affectées par le projet minier, des autorités administratives et coutumières, des services techniques et des organisations non gouvernementales ainsi que des représentants d’Essakane SA.

Une approche participative et consensuelle été adoptée lors des consultations. Cela a permis une compréhension commune des propositions traitées et des ententes. Les principes, les politiques, les procédures et les taux de la réinstallation ont été déterminés par le Comité Consultatif d’Essakane (CCE). Au terme de près de de trois mois d’échange, un protocole d’entente a été signé entre Essakane SA et les représentants des communautés des villages déplacés.

A entendre le surintendant Malick Gnankambary, les installations associées au projet ont été situées et conçues de façon à minimiser l’importance du déplacement, tant économique que physique, et de la réinstallation des communautés affectées.

Avec le projet d’expansion de la mine d’Essakane, IAMGOLD SA a réalisé en 2013 son deuxième Plan d’action de réinstallation (PAR 2) qui a impliqué le déplacement de 555 ménages, soit 3208 personnes vivant dans les hameaux de Guessakado (commune de Falagountou), Sabangré (Essakane village) et Zone Nord (Essakane site).

Le processus de consultation/négociation avec le Comité consultatif d’Essakane (CCE) a débuté le 13 septembre 2012 et s’est achevé le 10 avril 2013 à la mairie de Falagountou. Un protocole d’entente, comportant 12 accords, a été conclu avec les communautés affectées par le projet d’agrandissement de la mine Essakane. Il s’agit des communautés de Guessakado, Sabangré et de la zone Nord qui sont impactées directement et physiquement (par les biens et les bâtiments) et économiquement (par les champs notamment) comme Pétabarabé Sonrhaï, Guéré Déba, Toundya Kangué et de Falagountou. Ces négociations, selon Malick, s’intégraient dans un processus global de consultation des communautés affectées par le projet mais aussi de l’ensemble des parties prenantes (gouverneur, hauts commissaires, préfets, maires, société civile).

Ainsi, environ 500 réunions (formelles et informelles) se sont tenues entre juin 2012 et décembre 2013 pour déboucher sur un protocole consensuel grâce à une démarche, jugée participative et transparente.

Habitations et infrastructures communautaires

L’approche a conduit à la réalisation dans les deux cas (PAR 1 et PAR 2) d’habitations pour les personnes réinstallées. Les personnes concernées par la réinstallation a eu droit chacune au moins à une habitation de 10 m2, pendant que celles qui ont opté pour le relogement dans leur localités d’origine ont obtenu des compensations financières. Que ce soit dans le cadre du PAR 1 ou de PAR 2, il y a eu également la construction d’infrastructures communautaires : lieux de culte (mosquées, églises), des écoles, des dispensaires, des ouvrages d’eau et d’assainissement. Pour permettre aux personnes réinstallées qui exerçaient pour la plupart dans l’orpaillage, de se reconvertir dans d’autres métiers, un centre d’alphabétisation et de formation au métier a été construit ; les femmes, notamment celles de Marganta ont été formées pour faire du jardinage ; pour maintenir les élèves à l’école, des cantines sont assurées et des bourses sont attribuées aux élèves qui accèdent au collège. Toutes ces infrastructures et réalisations dans le cadre des réinstallations ont été visitées par les journalistes.

Appréciation de quelques bénéficiaires

Avec ces réalisations, les bénéficiaires, du moins ceux ou celles que nous avons pu interroger, ne manquent de mots pour remercier les responsables d’IAMGOLD Essakane SA. « Notre vie a changé positivement, grâce à la mine. Avant on ne vivait que de l’orpaillage. Mais, aujourd’hui avec l’aide de la société minière, nous sommes 80 femmes à faire du jardinage. Une partie de la production est vendue à la mine et l’autre sur les marchés. Nos revenus par personne varient entre de 70-75 000 F CFA par an. Et nous souhaitons que la mine continue à nous soutenir dans nos activités », confie Fatoumata Wellet Hamadou, vice-présidente du groupement féminin de Marganta.

« On est heureux ici. Depuis que nous sommes ici, il n’y a pas de problème. Nous sommes vraiment satisfaits de la réinstallation », renchérit Arouna Yacouba Maïga de Guessakado.

Des propos qui traduisent globalement tout le succès des présents programmes de réinstallations qui auront coûté environ 15 milliards de francs à IAMGOLD Essakane SA dont 11 milliards pour le premier Plan d’action de réinstallation et plus de 4 milliards pour le deuxième Plan. Evidemment, il y a eu des plaintes qui ont été prises en charge de façon adéquate grâce à des mécanismes mis en place à cet effet. Et à ce jour, il ne subsiste, à en croire nos interlocuteurs de la compagnie minière, qu’une plainte actuellement prise en charge au niveau de la justice.

Clés du succès d’IAMGOLD Esskane SA

Relativement, IAMGOLD Essakane SA a connu un succès dans la conduite de ses programmes de réinstallation. Jusqu’à ce stade, les choses se sont bien passées pour la société. « Le programme de réinstallation, comme vous avez pu le voir, a été vraiment un très grand succès au niveau d’Essakane », assure à ce propos le directeur des affaires corporatives, Tidiane René Barry. Mais, quelles ont été les clés de ce succès ? « On a beaucoup mis l’accent sur la communication et les concertations avec les populations. Et nous sommes allés au-delà même des standards nationaux. La réinstallation a été faite en adéquation avec les standards internationaux. Et c’est ça qui a amené vraiment à ce niveau de réussite-là », a indiqué le directeur des affaires corporatives.

Le surintendant Malick Gnankambary est sur la même longueur d’onde lorsqu’il a parlé d’approche basée sur la communication et la concertation permanente qui aurait fait la différence. Malgré tout, il reste encore des choses à parfaire dans le processus de réinstallation qui n’est pas encore totalement achevé, notamment le deuxième Plan d’action. Et la communication et la concertation devraient toujours être de mise à IAMGOLD Essakane SA pour non seulement préserver, voire renforcer les acquis, mais aussi pour faire face aux problèmes qui viendraient à se poser.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 4 avril 2014 à 08:32, par L’Intègre En réponse à : Réinstallation des populations : La bonne expérience d’IAMGOLD Essakane SA

    On vole notre sous sol, on nous donne des miettes et on s’en réjouisse. Pauvre de nous Burkinabè.
    Je me demande si vraiment nos dirigeants pensent à nous.
    Aidez moi à comprendre, je n’ai fais que l’école de mon village et sous paillote.
    Que Allah nous sauve et vivement que le changement arrive quelque soit son bord.
    Bon vendredi

    • Le 4 avril 2014 à 13:37, par toukatanever En réponse à : Réinstallation des populations : La bonne expérience d’IAMGOLD Essakane SA

      Quelle signification tu donnes au mot vol ?
      Que faut il faire encore en plus des textes qui régissent l’exploitation ?
      même si on ne l’exploite pas aujourd’hui tôt ou tard ça sera fait alors améliorons nos textes au lieu de critiquer et rejeter a tout vent. Dois je te rappeler que le domaine minier est le deuxième pourvoyeur d’emploi après la fonction publique .

  • Le 4 avril 2014 à 08:38, par L’Intègre En réponse à : Réinstallation des populations : La bonne expérience d’IAMGOLD Essakane SA

    Nous allons mourir avant ...............
    L’or du Burkina va finir avannnnnn
    Lisez plutôt l’intervention du PM (extrait sur les mines) :

    Monsieur le Président, Honorables Députés, Avec le boom minier qu’a connu notre pays ces dernières années, ce secteur est en proie de nos jours aux critiques de l’opinion publique et aux polémiques de toutes sortes. La problématique se résume à « comment mieux gérer les ressources minières de notre pays, de manière à ce que les retombées positives profitent au plus grand nombre, sans compromettre l’équilibre financier de nos sociétés minières et l’avenir de nos générations futures ? ». La recherche d’une réponse pertinente à cette problématique, a conduit le Gouvernement à recentrer des actions sur l’optimisation de la contribution des mines à l’économie nationale pour en faire de véritables moteurs de notre développement. C’est dans cette perspective que nous avons conduit des actions d’ordre institutionnel pour rendre le secteur plus performant et développer les infrastructures afin de sécuriser et accroitre la production minière. Au plan réglementaire, le code minier et le guide de l’investisseur minier sont en relecture pour prendre davantage en compte les intérêts du Burkina Faso et les contraintes qui freinent l’épanouissement harmonieux du secteur minier. De même, nous avons adopté la politique sectorielle des mines en 2013, avec l’ambition de faire de ce secteur, un secteur compétitif, véritable levier de développement économique et social durable du Burkina Faso, à l’horizon 2022. Pour bâtir un dialogue constructif et participatif autour des exploitations minières, nous avons procédé à l’installation des 13 cadres régionaux de concertation du secteur des mines et des carrières. Une Société dénommée « Société de Participation Minière du Burkina Faso » (SOPAMB), a été créée, dans le but de valoriser les actifs détenus par l’Etat dans les sociétés minières. L’Office national de sécurisation des sites miniers a été créé afin de sécuriser les installations et les investissements miniers. S’agissant de la problématique de l’exploitation artisanale et sauvage des mines, le Gouvernement a mené, au cours du dernier semestre de l’année écoulée, une large concertation avec tous les acteurs du secteur. Ce processus de concertation permettra de convoquer au cours de cette année, des assises nationales sur l’exploitation minière artisanale. Parallèlement, nous avons entamé des échanges dans l’espace sous-régional afin de trouver une solution commune au phénomène récurrent de l’orpaillage.

    Allah !!! Sauve mon cher Faso

  • Le 4 avril 2014 à 16:27 En réponse à : Réinstallation des populations : La bonne expérience d’IAMGOLD Essakane SA

    15 Milliard investit avec des Maisons fissures et fendillées partout com sa là dans le Premier Plan de Réinstallation. Ou est le success dans décrié ??? Aujourd’hui les gens dorment dans des maisons pieces a collé. Des maisons construites sans chainage, sans plafond, donc non adaptée au Sahel (45 degree a l’ombre). Ou est l’amélioration de condition de vie si c’est pour gagner 75 000 par ans ? Soit 6250 F par mois ? Soit encore moins de 250F par jours ????

  • Le 5 avril 2014 à 02:12, par IAM-MAN En réponse à : Réinstallation des populations : La bonne expérience d’IAMGOLD Essakane SA

    Félicitation. Formidable..formidable..formidable. Avez-vous visité les locaux de l’école ? Ces locaux que vous avez présenté de l’extérieur, les avez vous visités de l’intérieur ? Si oui, quel est l’état de ces locaux ? Si non repartez visiter les logements de nos populations. Combien de ménages possèdent de toilettes ? Pensez à la réfection des locaux des services techniques surtout les logements de nos braves enseignants.