Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »Victor Seydou Démé est un artiste confirmé. Plus connu en Europe, l’homme à la voix poignante a hérité son art de sa mère. Samedi 15 mars, il a donné un concert à l’Institut français de Bobo-Dioulasso. Nous avons profité de l’occasion pour avoir son avis sur la 17éme édition de la Semaine nationale de la culture (SNC). La semaine nationale de la culture (SNC 2014) est pour bientôt. Comment préparez-vous l’évènement ? Comme tous les bobolais. Je vois les publicités un peu partout. Et c’est tout. Aucun des organisateurs ne m’approché pour quoi que ce soit. Ni pour prester à l’ouverture, encore moins à la clôture. J’estime que j’ai dépassé le stade des compétitions. J’ai pris part à la compétition en 1985. J’ai été aussi lauréat d’une édition dont je ne rappelle plus l’année (en 1990, sans doute). Lorsque j’ai eu le premier prix, on m’a récompensé avec une moto en plus de la promesse d’une production. J’ai plusieurs fois fait des allers et retours à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. J’ai beaucoup travaillé afin de faire connaître ses œuvres au Burkina. Mais en vain. Je ne regrette pas pour autant, car c’est dans ce combat que j’ai rencontré d’autres artistes et de bonnes volontés de l’Europe qui ont été séduits par ce que je fais. Et voilà le résultat. Selon vous, pourquoi, la SNC ne vous pas contacté ? Aucune idée. Je ne peux pas les obliger à me programmer. Je ne peux pas non plus me rendre là-bas pour manifester mon désir de participer. Je sais que j’accepterai volontiers si l’on venait vers moi. Ce sont des situations frustrantes mais qu’est-ce qu’on peut y faire ? Quelle appréciation faites-vous de la Semaine nationale de la culture, 17 éditions après ? C’est bien. C’est une tribune d’expression et de découverte de nouveaux talents. C’est aussi l’une des seules manifestations culturelles dans la ville culturelle qu’il faut fortement encourager. Vous êtes aujourd’hui plus connu à l’extérieur comme l’Europe qu’au niveau national. Comment peut-on expliquer cela ? J’avoue que cette situation m’écœure énormément. Je suis effectivement connu au niveau international alors que ma musique passe presqu’inaperçue dans mon propre pays. J’en suis très peiné. Je ne sais pas quelles explications peut-on donner à ce paradoxe. Aussi, les efforts n’ont pas manqué. Je suis allé plusieurs fois vers les promoteurs. J’ai plusieurs fois donné mes CD pour la promotion en 2008. J’en ai par exemple donné à Ali Diallo (c’est un promoteur basé à Ouagadougou) et plusieurs autres. Rien malheureusement n’a été fait. Alors que soi-même, on ne peut pas faire sa promotion. C’est pourquoi, pour mon troisième album qui est en cours, je souhaiterai le produire dans mon pays et faire sa promotion, avant d’aller vers d’autres horizons. Vous abordez des thèmes comme l’amour, le divorce, l’orphelin… pourquoi justement le titre « djonmaya » qui veut dire « dénigré » en français. J’ai beaucoup souffert. Mais c’est une cuisine interne. Ce sont des questions de famille que je me réserve de dévoiler dans la presse. Je ne savais pas que les choses pouvaient changer positivement ainsi. Sinon, j’ai subit beaucoup d’humiliations. J’ai été cultivateur, maçon, videur de fosses, etc…pour survivre. Comment vous appréciez le niveau de la musique burkinabè ? Je suis très satisfait du niveau des artistes. La musique burkinabé est aujourd’hui connue au niveau international. De plus je constate que les artistes sont aujourd’hui plus engagés et déterminés à produire des œuvres professionnelles. Il faut les encourager. Vous résidez ou ? À Bobo-Dioulasso ou en France ? Je réside à Bobo-Dioulasso, mais je fais beaucoup de tournées en Europe. J’avoue que je préfère rester dans mon pays. J’ai même refusé la nationalité française. Quel message à l’endroit des autorités en charge de la culture pour pallier à la situation des artistes pour les programmations lors des SNC ? Il faut qu’on valorise les artistes. On doit les considérer comme des acteurs de développement. Le travail artistique n’est pas un sot métier. En témoigne d’ailleurs le thème de la présente édition, « Promouvoir l’économie de la culture pour un développement durable ». Il faut les respecter comme tous les acteurs des autres domaines. En les impliquant fortement dans l’organisation et la tenue de la manifestation. Propos recueillis par |
Vos commentaires
1. Le 21 mars 2014 à 14:48 En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Koro, là je ne suis pas d’accord avec toi ; tu aurait dû prendre la nationalité française car cela pourrait t’ouvrir d’autres horizons. Tu sais, on a tous raisonné comme toi à un moment donné mais qu’est ce que tu veux, au pays ici on ne s’aime pas et tu en sais quelque chose. Rien que pour prester à la SNC il faut des courbettes, c’est la réalité du Faso et c’est très frustrant. Bon courage tout de même.
2. Le 21 mars 2014 à 15:28, par Sidnooma En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
La réussite de Victor DEME est un cas d’ecole que chacun doit s’en inspirer.Il a connu la galère, la marginalisation mais aujourd’ui il gagne sa vie. Courage et plein succès à M.Victor DEME
3. Le 21 mars 2014 à 15:39, par zabado En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
tonton seydou a fortement besoin d`un encouragement.ministere de la culture un coup de regard pour ce monsieur.
4. Le 21 mars 2014 à 16:04, par Article 37 En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
OK merci de nous tout sur vous
5. Le 21 mars 2014 à 16:06 En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
"J’ai même refusé la nationalité française"
As-tu pense a l’avenir de tes enfants ? Meme si ce n’est pas directement en France, avec la nationalite Francaise, tes enfants ont plus facilement acces a TOUS les pays de l’Union Europeenne aussi bien pour les etudes que le travail.
Mon frere, en plus la France et le Burkina autorisent la double-nationalite. Tu n’avais pas a renier la nationalite Burkinabe comme cela se fait en Allemagne.
Le 22 mars 2014 à 04:57 En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Mon frère. Demé a fais plus que le bon choix de refuser la nationalité française. A quoi bon de de prendre la nationalité d’un pays qui rejette les étrangers. Détrompe toi car ni lui ni ses enfants ne profiteront rien de la France encore moins des états UE. S’il gagne bien sa vie à Bobo pourquoi aller subir les aléas de l’immigration en Europe ?
Le 22 mars 2014 à 09:26, par AMINA En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
moi au contraire je pense quil aurait du accepté car malgré tout,les avantages lemporte sur les inconvenien.il nya qua constater lorqun trouble eclate ds un pays la france ou lUE Rapatri ces ressortissan.ta deja entendu cela ou concernant le burkina ?coté santé ici il ny a aucune securité social le burkinabé est laissé a lui meme.je prend juste ces 2 exple(ou la vie es plus qen danger) parmi tan dotre pr ilustré cment lui et ca famille aurai eu beneficié d tant d chose.
6. Le 21 mars 2014 à 16:41, par guankotraore En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
je souhaite beaucoup de courage et bon vent à cet artiste.
Dieu n’a jamais laissé tomber son fils. Même si ces autorités ne font rien garde ta dignité et ta volonté de bonne foi viendraient vers toi
7. Le 21 mars 2014 à 17:03 En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
C’est le propre du Burkina. Ignore au Faso mais reconnu a l’echelle internationale. M. Deme, vous faites de la bonne musique. Dieu vous accompagnera dans toutes vos entreprises. Dans la vie, meme notre famille peut etre notre ennemi. Des que ca va chez vous, on vous reconnait. Ainsi va la vie sous nos tropiques.
8. Le 21 mars 2014 à 17:16, par l’éveillé En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Bravo Victor,je t’ai découvert à travers l’émission de RFI on est où là !!!j’étais très étonné qu’on est un artiste de ce niveau,mais inconnu au pays,je suis parti à Lyon en 2008,dans les rayons de musique africaine,Victor Démé était le seul musicien Burkinabè à avoir son CD exposé à la FNAC,vraiment dans la vie il ne faut jamais désespérer,mais tu n’es pas le seul approche le doyen Ballaké avec qui je cause de temps en temps,dans ce pays,les autorités en charge de la culture n’ont jamais eu de considération pour les artistes locaux,tout cela il faut que ça change
9. Le 21 mars 2014 à 17:56, par Magnan En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
c’est vraiment dommage que cet grand artiste soit garder aux oubliettes pour une manifestation d’une aussi grande envergure comme la SNC. Honte aux organisateurs !!
10. Le 21 mars 2014 à 18:25, par Oooooh quel SNc En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Victor est un monument de la musique au Faso et ne pas le
Retenir est très dommage et très frustrant . J’ai toujours dit de confier la culture aux vrais acteurs de la culture et non des gens de circonstances.
11. Le 21 mars 2014 à 18:28, par Cri de cœur En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Je demande aux président de l’assemblée nationale de jeter un coup d’œil à ce qui se passe à la snc. Il aime les artistes et il doit faire quelques choses, franchement les gens qui sont laba ne sont pas pour les artistes, ils ne pensent qu’à leur ventre.
Merci
12. Le 21 mars 2014 à 18:33, par Artiste bobo lais En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Franchement dommage que l’on organise une fête à bobo sans les artistes de bobo. 8 artistes sur 200 c’est écœurants.
Je profite pour remercier le président de l’assemblée nationale pour le spécial cocktail à bobo qu’il a bien voulu offrir aux artistes de bobo. La sélection musicale était très propre.
Félicitation
13. Le 21 mars 2014 à 18:35, par Merde a la SNC En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
J’ai aussi appris que la star de bobo CHOKI n’a pas été retenu
Quel fiasco
Quel SNC bizarre
Le 21 mars 2014 à 20:49, par Doudou En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Enregistrement de Cocktail en France le samedi 24 Mai 2014, une autre tribune pour aller à la rencontre de la Communauté Burkinabè. Ce qui n’est pas rien.
Grand frère tu devrais pas refuser la nationalité Française. Cela pourrai t’aider à aider les autres artistes de notre pays. Prenons le cas de Magic System qui cartonne en france.(accès aux radio, à la TV)
Pour info, le président du Faso lui même est Franco-Burkinabè par son mariage avec une Française. C’est pas tard réfléchi et appel moi au 0033 7 62 67 90 03 pour échanges d’idées entre petit et grand frère.
14. Le 21 mars 2014 à 23:40, par lassina lasso En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Le koro as tu bien reflechis avant d refuser cette nationaliter.on se connait a binougsso secteur 14.cette galere ou tu vivais avec le reste des voisin.non koro tu as deconnet
Le 22 mars 2014 à 02:30, par Réforme de la SNC En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Il y’a des jeunes a bobo capable de piloter le volet artistiques. Confier les plateaux off a ces jeunes qui ont une expérience dans le domaine.
Qu’on apprenne a nous respecter à bobo,. J’ai regarder FITINI show en direct à la télé depuis Dori et je me demande pourquoi ne pas confier l’organisation artistiques a ces organisateurs qui sont tous bobo lais.
Le 22 mars 2014 à 02:35, par Courage Victor En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Il y’a des jeunes comme Kassamba qui ont piloter pas mal d’activités culturelle et qui connaissent les artistes qui peuvent les aider à mieux organiser ce volet, mais je sais que jamais les vieux ne vont les laisser piloter, ils préfèrent envoyer leurs copines et les loger dans les hôtel aux compte de la SNC et nus faire payer la facture.
Vivement que sa change dans ce pays.
Victor ne fait jamais la courbette a ces tueur de musique.
15. Le 22 mars 2014 à 07:00, par Désiré SARAMAYA En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Kôrô tout mes encouragements, j’étais au théâtre de l’amitié tout petit lorsque tu as eu le prix "Bobo découverte 19886 ou 1987" avec la moto L2
ici les artistes ne sont jamais impliqués pour leur propre cause ; même pour avoir une attestation d’artiste c’est un vraie problème il demandent des photos de scène, vidéo, carte BBDA ... comment tu vas faire venir un balafoniste de Nouna, Karangasso, Orodara Gaoua et j’en passe pour essayer de le valoriser et peut être lui donner la chance d’aller en Europe, et pour une attestation on lui refuser le visas. Prenons les choses en main si non nous allons tous mourir et c’est sur nos cercueils que les mêmes viendront faire des beaux discours. Que Dieu bénisse les artistes !!!
Le 22 mars 2014 à 16:20, par Jahkarimo En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Demé n’a pas compris l’affaire.Au Burkina si on ne fait parti d’aucun système tu ne beneficies d’aucun interêt.S’il etait un griot de CDP aujord’hui il serait plus riche que son art mais helas !Autrement,il ne refuserait pas la nationalité française car connaissant la nature du burkinabé qui est, aimer l’etranger plus que son frère de sang,il reviendrait demander à prester en tant que Français mais pas en qualité d’africain à plus forte raison burkinabé.La il aurait été mieux vu que ça.De toute façon le changemant politique viendra tout réinitialiser !
Le 23 mars 2014 à 09:56, par Sya Kan En réponse à : Victor Seydou Démé, artiste chanteur à propos de la SNC Bobo-2014 : « Je ne peux pas les obliger à me prendre en compte »
Bravo au Kôrô Victor Démé !J’étais au concert du 15 mars à l’Institut Français de Bobo. Tout simplement super !Tu es un modèle pour la jeunesse bobolaise qui a souvent été "diabolisée". Voilà quelqu’un qui a galéré et qui s’en est bien sorti maintenant. Il est vraiment dommage au Faso qu’on relègue aux oubliettes des artistes de renom qui ont souvent fait leurs preuves sur la scène internationale ; j’en veux pour preuve le cas de Mahma Konaté, balafoniste hors paire décédé il y a quelques années, de même que Paco Yé Adama. La maison dela culture devrait porter au moins le nom de maison de la culture Mahma Konaté, cela constituerait un hommage mérité ! J’espère que le collectif Sya Ben qui se met progressivement en place pourrait mener des initiatives pour une meilleure valorisation de nos artistes. Et Dieu seul sait qu’il y en a de talentueux à Bobo !Salia Sanou tu dis quoi ?Bon vent au Kôrô Victor ! On attend avec impatience le nouvel album !