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Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

mardi 4 mars 2014.

 

La chefferie traditionnelle est l’une des institutions les plus anciennes et les plus fortes du Burkina Faso. Elle a une grande utilité sociale entant que lieu de rassemblement et de perpétuation des valeurs culturelles. Cependant, le tiraillement dont elle est l’objet dans la conquête du pouvoir politique moderne risque de conduire à sa perte.

Brève histoire des rapports chefferie traditionnelle-administration moderne
La chefferie traditionnelle a toujours été présente dans les débats politiques au Burkina Faso depuis la rencontre avec la puissance colonisatrice. Elle a entretenu des rapports fluctuants avec les différents pouvoirs qui se sont succédé depuis le début de la colonisation : souvent combattue, souvent considérée comme partenaire de la mobilisation des populations. Ainsi, elle a accompagné l’administration coloniale et collaboré avec les régimes du Général Lamizana. Sa proximité avec l’administration coloniale a fait d’elle une cible naturelle des nationalistes ; certains allant même à demander sa suppression.

Dès l’accession à l’indépendance, Maurice Yaméogo qui n’a pas digéré la tentative de coup d’Etat du Moogh Naaba Kugri , a pris des décrets supprimant ses privilèges et interdisant le remplacement des chefs défunts (Claudette Savonnet-Guyot, 1985). La période la plus difficile de l’institution cheffale au Burkina Faso a été la période révolutionnaire (1983-1987). Pendant cette période, Thomas Sankara et le CNR qui voulaient bâtir une « société nouvelle », débarrassée de ses « archaïsmes » et de ses « féodaux », tenus responsables de l’état « d’arriération économique et culturelle » du pays se sont lancés dans un combat sans merci contre la chefferie (Basile Guissou, « La chefferie traditionnelle est politique » in L’Observateur Paalga n°6868 du 18 avril 2007). La fin de la Révolution change la nature des rapports entre la chefferie et le pouvoir politique moderne.

Dans leur recherche de base sociale et surtout d’alliés pour les élections à venir après le renversement du Capitaine Thomas Sankara, Blaise Compaoré et le Front Populaire tendent la main à la chefferie. Elle est désormais considérée et Albert Ouédraogo (« Les chefferies traditionnelles du Burkina Faso » in Les Grandes conférences du ministère de la culture et de la communication, 1999) dit même que certains de ses membres font office de conseillers officieux du Président du Faso. La chefferie a résisté à l’adversité et le secret semble être la solidité de ses fondements philosophiques et institutionnels, son acceptation au-delà des clivages politiques et surtout son ancrage dans l’âme africaine. La chefferie est donc une institution solidement ancrée dans le subconscient des Africains. Ce qui explique qu’elle fait l’objet de convoitise quand l’avenir de ceux qui gèrent le pouvoir moderne devient de plus en plus incertain.

Incertitudes politiques et course vers la chefferie

Le 15 janvier dernier, à la suite de Rock, Salif et Simon (RSS), le Laarle Naaba Tigre annonce sa démission du CDP, de la FEDAP/BC et de l’Assemblée nationale. Cette démission a fait l’objet de plusieurs commentaires et de prise de position surtout qu’elle a été accompagnée de révélations faisant état d’injures de la part de François Compaoré homme fort du CDP et quelqu’un à qui on prête des ambitions présidentielles, sur la personne du Laarle Naaba (www.lepays.bf/?DEMISSION-DU-LARLE-NAABA).

Plusieurs analystes ont considéré ce départ comme le début de l’émancipation de la chefferie vis-à-vis du CDP, sinon la fin de la main mise du parti au pouvoir sur cette institution. Pour les partisans de cette thèse, si le CDP perd le soutien de la chefferie surtout sur fond d’insultes, il perdra aussi le pouvoir car non seulement l’expérience politique du Burkina Faso montre que tous ceux qui ont fait de la chefferie leur ennemi n’ont fait qu’un bref séjour au palais présidentiel, mais aussi parce que wende pa ninguidi nam gnand ye .

Mais le CDP n’a pas dit son dernier mot : le 27 février, son secrétariat exécutif réunit plus de cinq cents (500) « bonnets rouges » (www.lefaso.net/spip.php?article58117&rubrique2) avec pour objectif de montrer à qui veut le savoir qu’il a toujours avec lui, cette institution qui a toujours une aura forte auprès de la population. Ce qu’il faut retenir de cette course des politiques vers la chefferie traditionnelle, c’est le fait que l’institution soit toujours considérée comme un faire-valoir par les politiques en quête de suffrages. Cette situation peut entrainer un « déchirement » de la chefferie dont les conséquences peuvent être colossales non seulement pour l’institution, mais aussi pour tout le pays.

La « perte » de la chefferie peut être dommageable pour le pays, car en dépit des mutations sociales que connaissent les sociétés burkinabè et les critiques dont elle fait l’objet, la chefferie reste une référence pour une grande partie de la population. Bien d’autres personnes pensent qu’en se plaçant au dessus de la mêlée, elle peut jouer un rôle de conciliatrice et de gardienne de la paix dans les périodes troubles. C’est ce qui légitime ce plaidoyer pour la neutralité politique de la chefferie.

Le devoir de neutralité politique de la chefferie

Une maxime mooaga dit que le chef est une poubelle. Ce qu’on peut retenir de ce dicton, c’est le fait que le chef est celui qui rassemble, qui ne rejette personne, qui reçoit tout le monde sans référence aucune. Egalement, à chaque fois que le pays traverse une crise sociopolitique profonde, elle est sollicitée pour apaiser les cœurs et ramener la paix. Voilà pourquoi, la nécessité de garder la chefferie traditionnelle hors du cambouis politique est un combat de premier ordre. Etant sollicitée pour rapprocher les positions, la chefferie doit rester impartiale. Pour cela, elle doit éviter toute prise de position politique officielle.

Eviter une prise de position n’est pas un déni de droits aux chefs ; ils continuent librement d’accomplir leur devoir citoyen à travers le vote entant qu’acte citoyen individuel. Ce qu’ils doivent éviter, c’est de transformer leur palais en des lieux de rencontres de partis et de se constituer parrains de candidats aux élections. Ils doivent éviter l’inféodation aux partis politiques qui peut les amener à trier ou à se faire rejeter par une partie de leur population.

L’engagement politique peut discréditer le rôle des chefs traditionnels en tant que gardiens de la tradition et lieu de rassemblement de l’ensemble des fils et filles d’une contrée donnée (Zakaria Soré, Démocratie et renouveau des chefs traditionnels ; analyse des déterminants de l’engagement politique des nanamsé et des perceptions des populations du Sanmatenga, Mémoire de Maîtrise de Sociologie, Université de Ouagadougou, 2008). En effet, un chef traditionnel ayant un parti pris ou une affiliation politique officielle ne peut assurer efficacement pour longtemps le rôle de rassembleur. L’engagement politique désacralise la chefferie et expose les chefs à des injures de militants zélés de partis politiques adverses. La chefferie, dans toutes ses dimensions sociologiques, sert mieux le Burkina Faso en restant en marge de l’arène politique moderne, qu’à y faire un engagement politique problématique.

Réorienter les rapports chefferie-pouvoir moderne pour un développement sans heurt

« Extraire » la chefferie de la politique exige de lui trouver un espace d’expression. Le champ qui apparait le plus naturel est celui du développement et de la promotion de la culture. Les chefs peuvent jouer un important rôle au niveau local. Dans ces arènes, ils sont à même d’épauler et d’être des personnes ressources pour la mise en œuvre du développement. Ils peuvent dans une situation où la population se méfie de l’Etat et de ses organes comme l’a largement décrit Basile L. Guissou (Burkina Faso, un espoir en Afrique, 1995), offrir des alternatives au déficit de l’Etat. Leur prise en compte dans le processus du développement local ne peut qu’engendrer une meilleure réception de ces programmes. L’association des chefs traditionnels donne une coloration socioculturelle locale aux programmes de développement et partant, donne confiance à la population qui ne marchandera plus sa participation. Ceci est fondamental quand on sait qu’aujourd’hui les programmes de développement qui réussissent le mieux sont ceux qui jouent la carte endogène dans le sens de Joseph Ki Zerbo.

Aussi, Mahmoud Amin El Alem (1992) relève-t-il qu’aujourd’hui, le développement ne consiste plus uniquement en un processus économique, mais constitue un plan politique, économique, social, historique et d’évolution dans le domaine de la civilisation. L’argumentaire d’El Alem sonne comme une invite faite à l’Afrique à replacer la personne avec ses droits au centre du développement. Parmi ces droits, le respect de la culture est en pôle position. Dans ce contexte, la nécessité de sauvegarde des pratiques culturelles n’est plus à démontrer. Et les chefs sont les mieux indiqués en ce que la chefferie constitue des lieux de la mémoire vitale des communautés.

La cohabitation avec les institutions républicaines ne pose aucun problème. Contrairement à certaines littératures qui présentent la chefferie comme une institution ringarde, celle-ci est capable d’adopter des postures conciliatrices pour montrer que « tradition » et « modernité » ne s’excluent pas radicalement.

Cette réalité commande que des débats qui permettent de trouver un espace d’expression à la chefferie dans l’Etat républicain soient engagés, étant donné que la course effrénée des partis politiques actuellement observée vers l’institution ne peut persister encore longtemps sans mettre en péril tout le système de la chefferie. L’urgence du débat s’impose.

Zakaria Soré
sore_fils@yahoo.fr



Vos commentaires

  • Le 4 mars 2014 à 13:16, par vérité no1 En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Belle analyse, pour le moment on a besoin d’eux pour nettoyer le CDP.

    • Le 4 mars 2014 à 17:59, par bf24 En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

      verité no 1,tu es alors comme un robot conçu contre le cdp eh la celui qui t a mis en place a raté quelque chose ,la capacité de ton hardware est tres minimum pour combattre le cdp petit tu risques d être étouffé avant la fin de ta mission je te tiens a l œil

  • Le 4 mars 2014 à 13:21 En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    maintenant que vous êtes en perte de vitesse,vous cherchez à les museler. on vous voit venir,il fallait vous conduire comme thomas sankara l’a fait. en effet au temps de la révolution,ces chefs traditionnels cachaient leur bonnet rouge. vous êtes arrivés,vous avez cherché à les instrumentaliser à votre compte. maintenant que le ver est dans le fruit,assumez vos égarements car ce sont les mêmes bonnets rouges qui contribueront à vous faire descendre de votre piédestal pour le bonheur des vrais et intègres burkinabè que nous sommes. à bas le cdp,à bas ce clan mafieux de la compaorose qui nous suce depuis un quart de siècle.

  • Le 4 mars 2014 à 13:40, par Le Modérateur En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Bien longtemps déjà, le Professeur LOADA Augustin avait attiré l’attention la dessus en prenant pour exemple le Ghana où le chef traditionnel est interdit de politique partisanne tant qu’il porte son bonnet.
    par contre, toujours dans les mêmes dispositions au Ghana, le chef qui veut faire dela politique partisanne est tenu de renoncer à son titre de chef. c’est simple !

  • Le 4 mars 2014 à 13:47, par Cibal Lambda 1er En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    PRÉSIDENCE DU #FASO & CHEFFERIE TRADITIONNELLE #lwili #Burkina
    Réflexions d’un citoyen lambda départi des « partis politiques » et converti en « citoyen politique » ou « citoyen balayeur » (cibal)

    1. Si au moment des indépendances, nos présidents fondateurs étaient des visionnaires jamais ils ne mettraient les présidences (institution moderne) dans nos Etats au dessus de nos chefferies coutumières (institutions traditionnelles). L’exemple de l’organisation des royaumes unis d’Angleterre nous montre qu’une combinaison merveilleuse entre tradition et modernité est bien possible. Il n’est pas nécessaire de copier coller ou de réinventer la roue, mais de nous inspirer des expériences réussies du passé d’ici ou d’ailleurs, pour éclairer notre présent et notre avenir, puisque l’homme sage, dit-on, apprend des bonnes pratiques des autres."

    2. Si nos chefs coutumiers eux, avaient de la clairvoyance, de la dignité, ils se démarqueraient (pas de la politique dans sons sens noble), mais des partis politiques ; et jamais ils ne seraient autant à la merci de cette institution moderne dite « présidence de la république » mais qui n’est rien d’autre qu’une copie, un fake, une représentation et une sorte de continuation du pouvoir colonial dominateur remplacé simplement par des valets locaux à leur solde.#PrésidentsdAfrique

    3. La vérité est que nos états n’ont jamais été organisés dans l’intérêt de nos peuples, mais plutôt pour le profit de l’impérialisme, puis du néocolonialisme. C’était la condition pour obtenir nos indépendances formelles. Notre vraie indépendance passera par la restitution de nos institutions traditionnelles, à la place qui leur est due. Elles représentent la partie digne de nos états et ne pas les réhabiliter c’est simplement refuser de magnifier ce que nous sommes en tant qu’africains, c’est n’est pas prendre conscience que toute notre identité culturelle et notre dignité en tan qu’humain passe par là.

    4. Pour une renaissance africaine, il nous faut bannir la forme républicaine de notre pays. Nous ne sommes pas des républiques. A l’origine, nous sommes des Royaumes organisés différemment, repartis sur des territoires ancestraux et vivant en bonne intelligence les uns aux cotés des autres. Jusqu’à ce que cette dynamique de notre civilisation soit stoppée par une horde venue de loin nous asservir (esclavage, colonisation, …).

    5. Pour une renaissance nationale, il nous faut redevenir les « Royaumes-Unis du Burkina Faso ». Il faut reconstituer et revitaliser la diversité socio-culturelle de nos identités, de ce que nous sommes : des burkinabé. Il faut organiser et réunir les chefs coutumiers au sein d’un Collège Royal du Faso (qu’on pourrait appeler « Fasoogloum »), une institution nouvelle, garant de nos traditions (et qui les magnifient) et de la continuité de notre histoire etatique ; un Fasoogloum qui sera détenteur du pouvoir souverain. Un pouvoir symbolique qui représentera la Partie digne de notre Nation réédifiée.

    6. Parallèlement à ce pouvoir souverain, il faut organiser la partie agissante de la nation : l’intelligencia et toutes autres forces vives, garant de la modernité, incarné par un parlement, un 1er ministre qui est élu par la majorité au sein de ce parlement.
    A sa prise de pouvoir, le 1er ministre fait allégeance au Fasogloum (Collège Royal du Faso) au cours d’un conclave. Cette partie agissante detient le pouvoir executif qui consulte la partie digne si besoin, pour recueillir ses avis

    7. Ainsi distingué en partie digne et partie agissante, la Nation se trouvera ainsi mobilisé dans son entièreté avec un sentiment général d’appartenance à une nation à laquelle chaque burkinabé sera fier d’appartenir car jouissant effectivement de ses droits et assumant pleinement ses devoirs citoyens.

    • Le 5 mars 2014 à 11:38, par Le Modérateur 1er En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

      L’Histoire est en marche ! il faut l’accepter. Des adaptations sont possibles mais il ne faut pas rêver. il n’appartient pas à un seul individu de faire ce choix. Cela demande un débat très ouverts ; conséquence, votre fasogloum reste unilatérale et donc pas représentative.

    • Le 5 mars 2014 à 14:57, par Salgbundu En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

      L’article et votre message Mr Cibal Lamda font une généralisation et présente mal la chefferie traditionnelle au Burkina et ss liens avec la colonisation.

      Cette chefferie que vous voulez institutionnaliser même en changeant sa forme, avait déjà été officialisé par le pouvoir colonial pour l’utiliser (je suis d’accord avec vous) mais il faut savoir et le dire, elle a été installée sur tout le territoire nationale même là où elle n’existait pas comme dans l’ouest, le sud-ouest et le sud du pays. C’est ainsi qu’on a des chefs de canton partout qui ont servi le régime colonial, qui sont utilisés par les partis politiques au pouvoir et à l’opposition et qui souvent sont source de problèmes et de conflits communautaires dans certaines régions du pays. Il n’ y a pas de raison de créer un "Collège Royal du Faso" ou d’imiter ce qui se passe en Angleterre aec leur roi qui a un titre honorifique san gérer le pays. Il n’y a eu de rois au Burkina qu’en pays Moose. Les valeurs culturelles des différentes nationalités constituant le Burkina n’ont pas besoin qu’on crée des royautés partout pour les conservées, il existe dans tout le pays des chefs de terre et des chefs de village ou de clan qui possèdent et sont chargés de la préservation des valeurs cultuelles de leur société.

    • Le 5 mars 2014 à 15:50, par SOME En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

      mon frere tum’as ebahi (positivement !) avec ton analyse. Bravo
      SOME

  • Le 4 mars 2014 à 13:49, par toukatanever En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    très belle analyse
    mais de quoi vont-ils vivre ces chefs traditionnels si on les dépolitise ?
    leur renumeration serait un danger pour la république , car nous ferons naître des conflits ; et chaque village , chaque hameau , chaque famille aura des multitudes de chefs en conflit de reconnaissance. la situation actuelle est la meilleure qu’ils se dévalorisent et disparaissent ceux qui veulent se politiser ; qu’ils se pérennisent et joue leur rôle dans la société pour les entité qui se démarqueront de la politique .

  • Le 4 mars 2014 à 14:04 En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Très bonne analyse. Aujourd’hui on voit des chefs traditionnels Hommes politiques, Hommes d’affaire. Tout cela nuit à leur crédibilité et à leur image. Le fait d’oser descendre dans l’arène et dans les cambouilles va conduire inexorablement à la disparition de cette chefferie traditionnelle. Ce sont les chefs eux mêmes qui constituent les premiers fossoyeurs de nos traditions ancestrales.

  • Le 4 mars 2014 à 14:15, par Demo En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Merci Mr Soré pour cette contribution...qui est pleine de verités...Pour ma part je dirai aux uns et aux autres de faire un peu attention car le Burkina régorge de plus d’une soixantaine d’ethnies et elles n’ont pas toutes des chefs....Alors Monsieurs francois et Assimi et autres nargueurs,allez-y molo molo..car vous risquer de reveiller un liévre dont personne n’a besoin au Burkina.Vive 2015(l’année du Burkina).Vive le changement.A bon entendeur,salut.

  • Le 4 mars 2014 à 14:46, par fofana drissa En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    les conséquences des actes du larle naaba c est bien vu il faut qu on sépare tradition et politique ça marche pas ensemble l un contraire de l autre surtout quand on fait intervenir le mode de gouvernance

  • Le 4 mars 2014 à 15:06, par cellou En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    pardon Sore,depuis quand yarga connait chefferie ? arretez d enfoncer le pays ds l obscurantisme.

  • Le 4 mars 2014 à 15:16 En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Curieux que vous ne vous en soyez aperçu QUE MAINTENANT. On ne peut pas dépolitiser, ce sont les Chefs eux-même qui doivent se respecter pour ne pas trahir cette valeur culturelle qui fait qu’ils sont Chefs de TOUTE la communauté, l’exemple du Chef de Dioulasso Bâ est à suivre. En descendant dans l’arène politique, ils deviennent chefaillon d’une partie de la communauté, et se font salir par l’autre.

  • Le 4 mars 2014 à 15:17, par fofana drissa En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    il ne faut pas les chasser de la politique au contraire moi je propose qu on essaie de réguler cette situation a notre faveur ils seront plus valables comme représentants de nos différents groupes sociaux a l AN ils ont du pouvoir et de l importance aux yeux des burkinabé alors molomolo !!!!

  • Le 4 mars 2014 à 16:18, par El Hadj YANOGO En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    La lecture de cet article me fait penser à cette citation de Paul Valéry(Cahiers II, 1941) :« La Politique est le produit le plus ignoble et le plus néfaste de l’existence des sociétés humaines. Elle séduit inévitablement les esprits à des spéculations dont la matière est la liberté, la vie, les biens des individus considérés en masse, et qui supposent toujours leur passivité et leur docilité obtenues soit par la crainte, soit par la faiblesse d’esprit ; et ceci, quels que soient le système ou le régime qui soient en vigueur, les intentions des politiquants, leur valeur ou leur vertu. C’est une triste nécessité. Toute politique est une volonté de rendre une population conforme à un modèle créé par l’esprit, et de mener les affaires de cette masse comme une affaire d’un seul - ce qui se fait en nommant ce Seul : Nation, Etat, peuple - etc. et en lui attribuant une sorte de sensibilité, de susceptibilité, des appétits, des motifs d’orgueil, de peine, de joie etc., des souvenirs, des regrets et des espoirs - qu’on essaye d’inculquer à tous. Si chacun se croit propriétaire d’un territoire - dont la plupart ne possèdent même pas un mètre carré, chacun est ainsi sensibilisé à l’égard des accroissements ou diminutions de ce territoire et prêt à se battre furieusement pour ou contre ces modifications desquelles cependant il n’a généralement rien à espérer. »

  • Le 4 mars 2014 à 16:30, par Ph En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    A mon humble avis les chefs traditionnels ne devront pas faire partir de la politique quelque soit le parti politique. Mais malheureusement on les voit un peu partout dans tous les partis politiques ici au burkina. C’est dommage pour notre démocratie.

    • Le 4 mars 2014 à 17:17, par El Hadj YANOGO En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

      Ph, garde ton "humble avis" pour toi. Ils sont avant tout, des citoyens burkinabè qui paient également l’impôt comme tous. La constitution ne dit-elle pas que nous naissons libres et égaux en droit ?

  • Le 4 mars 2014 à 16:31, par sap En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Très bel article Soré ! Cette neutralité de la chefferie traditionnelle au Burkina est plus qu’une nécessité si on veut préserver la paix dans ce pays. Vivement que ta voix soit entendue par les acteurs politiques qui leur font la cour tout en négligeant les conséquences.

  • Le 4 mars 2014 à 16:35, par Pelagie En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Le rôle des coutumiers c’est le social, c’est dans ce sens qu’on devrait les utiliser pour améliorer notre vie en société. Mais si ceux la même qui sont les garants de la cohésion sociale deviennent aujourd’hui les artisans des conflits socio-politiques ça devient très grave pour société burkinabé.

  • Le 4 mars 2014 à 16:51, par Le Pacifique En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Merci Mr Soré. Votre écrit est assez claire et sans ambages.
    Vivement, que les politiques et la société civile trouvent très rapidement une solution à cette situation qui n’a fait que trop durer. Et que les chefs acceptent de se mettre en marge de la chose politique pour l’intérêt de tous.

  • Le 4 mars 2014 à 17:08, par kala En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    sankara avait peut etre raison il faut distinguer un sujet d`un citoyen et un royaume d`une republique.

  • Le 4 mars 2014 à 23:09, par Farafina En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Légiférer dans ce sens est un impératif pour un pays comme le nôtre. Ça va nous permettre de sortir de ce marchandage.En Outre il faut faire en sorte que n’importe qui ne crée un parti politique n’importe comment. Il faut fixer un seuil en dessous duquel le parti ne peut avoir ni remboursement des frais de campagne ni siéger au parlement ment. Sinon tout le monde va créé un parti. C’est un business.

  • Le 4 mars 2014 à 23:23, par Sibiri En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Au fait il s’agit d’un phénomène qui va s ’autoréguler . Le vrai problème est le faible taux d’éducation du peuple. Franchement vous connaissez combien d’intellectuels qui suivent les consignes d’un bonnet rouge. On leur fait appel parce qu’ils ont encore un pouvoir sur les orientations politiques d’une bonne masse rurale. Quand ils n’apporteront plus rien au change, les politiques ne perdront plus leur énergie avec eux. Il faut travailler à plus d’instruction de ce peuple. A un certain niveau d’instruction, les bonnets pourront bien décorés les parterres politiques sans aucune conséquence parce qu’il aura une capacité d’analyse et de liberté de choix.

  • Le 5 mars 2014 à 11:54, par Farafina En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Légiférer dans ce sens est un impératif pour un pays comme le nôtre. Ça va nous permettre de sortir de ce marchandage.En Outre il faut faire en sorte que n’importe qui ne crée un parti politique n’importe comment. Il faut fixer un seuil en dessous duquel le parti ne peut avoir ni remboursement des frais de campagne ni siéger au parlement ment. Sinon tout le monde va créé un parti. C’est un business.

  • Le 5 mars 2014 à 12:53, par mousso En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Vous faites bien de signer votre nom" Soré" Tout le monde ne le sait pas mais les moussés pourraient reconnaitre que vous êtes d’une lignée de commerçants. Ceux qui administraient pendant que les commerçants menaient leurs activités ne se soucient pas de comment les pays, les villages sont organisés donc vous n’êtes pas bien placés pour ou du moins vous avez raison de demander la dépolitisation de la chefferie. De grâce il ne faut jamais oublier que le Faso a une histoire et aussi un systéme d’organisation

  • Le 5 mars 2014 à 13:18, par princo En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Boutons les "bonnets rouges" hors de la politique

  • Le 5 mars 2014 à 15:04, par Laguna En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Un chef coutumier est un humain . Un politicien dans la tradition.il a donc son mot à dire dans la politique moderne aussi. Mais un chef doit être un homme de parole.

  • Le 5 mars 2014 à 15:44, par SOME En réponse à : Plaidoyer pour une dépolitisation de la chefferie traditionnelle

    Merci pour votre analyse : elle me semble pertinente. Je me permets neanmoins d’ajouter un point qui la rendrait plus pertinente encore : ces chefs traditionnels qui sont-ils en réalité ? Sont-ils encore dans la meme philosophie traditionnelle que leur confere et leur conferait leur role et fonction ? Peut-on dire que le chef traditionnel d’aujourdh’ui travaille reellement pour ses sujets ? Combien de chefs traditonnels aujourd’hui sont restés impartiaux ? Bien peu ! Mais pour etre honnete il en existe.
    La plupart aujourd’hui non seulement ont parfois fait des etudes mais malheureusement se sont laissé entrainer dans le consumerisme et le materialisme idiots en oubliant leur fonction principale de protection et de justice sociale independamment de l’opinion politique. Modernité et traditionnalité ne s’oppose aucunement !
    La bataille d’aujourdh’ui autour de l’appui politique des chefs traditionnels a un parti garantisant a ce parti un quelconque succes en est une preuve. Malheureusement si les burkinabe (meme quand ils sont scolarisés) sont restés attachés a leurs chefs traditonnels, c’est parce qu’ils sont attachés et ancrés dans leur culture. La question de la culture est tres importante dans ce monde de la globalisation.
    S’il est compréhensible qu’un homme politique cherche a s’attacher un chef traditonnel pour garder son poste, il est inadmissible que ce chef se laisse prendre : ce chef ne se place plus au-dessus de la mêlée. La chefferie n’est plus la poubelle (le tampouré si mon moré est bon). Ce sera la mort de la chefferie.
    Je m’etonne que certains s’indignent des injures qu’un certain Francois Compaore aurait proféré a l’encontre d’un certain chef traditionnel Naaba Tigré : le naaba tigre en prenant une position politique officielle outrepasse ses fonctions traditionnelles et du meme coup devient un citoyen « ordinaire » et s’expose donc aux invectives de toute autre personne qui peut prendre position politique contre lui.
    Ce serait quelque chose de bon que les chefs traditionnels aient connaissance de ces etudes dont vous parlez ou de votre analyse. Quitte a eux de se ressaisir ! De toutes facons ils le savent. Car il y a a peine un an, la question etait si brulante entre chefs traditionnels que le naaba d’Isouka (koudougou) Modeste Yameogo avait rassemblé ses pairs et les avait incités a revenir a leur vrai role dans la société.
    Aussi il est important de préciser que même dans des societes depourvues de chefs traditonels centralisés comme dans d’autres ; neanmoins le chef ou le corps social (conseil des anciens) qui fait office de chef est tout aussi respecté quand il joue son role.
    SOME