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Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

jeudi 20 février 2014.

 

Le Cercle Capital Humain Burkina (CCH/B) exprime dans la déclaration ci-après son attachement au respect de la Constitution, « le seul gage de l’avènement d’un climat sociopolitique serein capable de valoriser le capital humain afin d’engager véritablement le peuple burkinabè sur la voie du développement et du bien-être ».

Appel à la Démocratie pour consolider le capital humain

A l’instar de nombreux pays africains, le Burkina Faso a connu des balbutiements en matière de Gouvernance. La particularité de notre pays est comme dirait ?l’autre”, d’avoir essayé ou expérimenté tous les ?R” : ?République” le 5 aout 1960, ?Renouveau” en 1974, ?Redressement” en 1980, ?Révolution” en 1983, ?Rectification” en 1987 et un retour à la ?République” en 1991 marquée par de multiples crises socio politiques. On peut citer entre autres, l’affaire Norbert Zongo en 1998, les mutineries militaires en 2011 et surtout la récente manifestation historique du 18 janvier 2014 contre la modification de l’article 37 et la mise en place du sénat. Aujourd’hui plus que jamais, les circonstances sont favorables pour le peuple Burkinabè de vivre pour la première fois, une alternance démocratique. C’est à cet effet que, le Cercle Capital Humain/ Burkina, s’invite aux débats pour l’approfondissement des acquis démocratiques lorsque l’on sait le lien étroit qui existe entre la ?Gouvernance” et le ?Développement” du Capital Humain.

En effet, la déclaration sur le droit au développement adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies en décembre 1986 stipule en son article 2 alinéa 1 que « l’être humain est le sujet central du développement et doit donc être le participant actif et le bénéficiaire du droit au développement ». Cette assertion nous interpelle et conforte notre position sur l’importance capitale du facteur humain dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement de notre pays le Burkina Faso. Nos politiques de développement resteront lettre morte tant qu’elles ne feront pas de l’homme leur point focal.

Mais de quel homme s’agit-il ? Quel type d’homme l’Etat burkinabé doit-il mettre à la disposition de la société burkinabé ? Quand nous parlons de l’homme nous devons le percevoir dans un espace tridimensionnel. Il doit être bien éduqué, bien formé, jouir d’une parfaite santé physique et mentale afin d’être capable de prendre d’assaut les chantiers et les laboratoires pour la construction nationale. Cela signifie qu’un Etat responsable, soucieux du bien-être de son peuple doit privilégier l’Education-la Santé- et l’Emploi pour tous les citoyens.

Si nous comparons l’homo burkinabécus à un édifice à construire, nous disons que nous devons le bâtir sur ces trois piliers fondateurs. C’est à travers ces trois piliers inséparables que nous devons agir. C’est par l’éducation que l’homme forge sa personnalité et capitalise un ensemble de savoirs faire et de savoirs être, utiles sur le chantier de travail, dans la vie sociale et politique de tous les jours. Il doit également s’approprier les règles de citoyenneté ô combien indispensables pour notre pays. Toute cette architecture resterait lettre morte si toutes ces valeurs acquises à travers l’éducation, la formation et la santé ne sont pas mises au service de la production et le développement. La vie de l’homme n’a de sens que lorsqu’il exerce un emploi à travers lequel il participe à l’œuvre de construction nationale
Jetons un bref regard sur la situation du capital humain au Burkina.

Un système éducatif en difficulté

A en croire les Etats Généraux de l’Education 2013, le système éducatif burkinabé connaît de multiples problèmes. En effet, ces problèmes ont pour noms les effectifs pléthoriques, l’insuffisance des infrastructures, des supports pédagogiques et des enseignants. A cela il faut ajouter la dégradation des conditions de vie des élèves et étudiants. A ce tableau peu reluisant, il faut ajouter l’incursion du politique dans le milieu éducatif et les multiples grèves et manifestations. Tout ce cocktail a un impact négatif majeur sur la qualité des enseignements dispensés.

Un système sanitaire en dégradation

Au niveau de la santé la situation n’est guère meilleure. Les indicateurs de santé sont très bas et l’espérance de vie à la naissance est estimée 56,7% (RGPH 2006). Le taux de morbidité 15,8% et de mortalité général 15,2% reste élevé, aggravée par la pandémie du SIDA. Les femmes qui représentent 50% de la population active n’ont pas l’accès facile aux formations sanitaires. Au Burkina Faso, on compte en 2008, 1 médecin pour 31144 habitants (la norme de l’OMS étant de 1 médecin pour 10 000 habitants.

Un chômage rampant

La situation de l’emploi dans notre pays n’est pas non plus réjouissante. L’inadéquation entre la formation et la demande du marché se traduit sur le terrain par un fort taux de chômage notamment au niveau des jeunes. En effet selon le ministère en charge de la jeunesse et de l’emploi, 29,4% des jeunes en âge compris entre 15 et 24 ans sont frappés par le chômage tandis que le chômage concerne 21,40% des jeunes dont l’âge est compris entre 25 et 29 ans ne travaillent pas. En milieu rural on dénombre 26,7% de chômeurs.

L’incivisme grandissant

A cela il faut ajouter l’incivisme qui est entrain de gagner du terrain. Aujourd’hui l’incivisme touche la quasi totalité des couches sociales de notre pays notamment les jeunes. Dans les écoles les élèves n’ont plus le moindre respect pour leurs enseignants. Les citoyens ne respectent pas le code de la circulation. Nos jeunes filles ont franchi le seuil de l’indécence vestimentaire. Les feux tricolores sont allègrement violés en toute impunité. C’est le désordre total.

Comme on peut le constater, le capital humain au pays des hommes intègres a du plomb dans l’aile. Cette situation annihile tout espoir de développement. Peut-on encore comme à l’accoutumée, se réfugier derrière le manque de moyens financiers pour justifier un tel désastre ?

La cause de notre échec est politique. Depuis les indépendances le Burkina Faso n’a jamais bénéficié d’un cadre sociopolitique stable pour développer une politique cohérente en faveur du capital humain. L’histoire politique de notre pays a été ponctuée de coups d’Etat et de règlements de comptes successifs. Les régimes qui se sont succédé ont surtout passé le plus clair de leur temps à livrer une lutte titanique pour asseoir leur base politique au détriment des politiques de développement en faveur du capital humain.

Le Cercle Capital Humain estime qu’une nouvelle page de notre histoire doit être enfin ouverte. Nous avons heureusement une Constitution. Il convient de la respecter pour que notre pays s’engage résolument dans la voie royale de la démocratie et de la bonne gouvernance

La nécessité d’instaurer une gouvernance démocratique

La bonne gouvernance est entendue comme ?l’exercice de l’autorité économique, politique et administrative en vue de gérer les affaires du pays à tous les niveaux, englobant les mécanismes, les processus et les institutions par le biais desquels les citoyens expriment leurs intérêts, exercent leurs droits juridiques, assument leurs obligations et auxquels ils s’adressent en vue de régler leurs différends”. Cette acception classique de la notion de gouvernance renvoie aux impératifs de légitimité politique et d’État de droit, d’efficience des institutions publiques centrales et locales, de bonne gestion des ressources publiques, considérés comme des prérequis à l’amorce d’un véritable développement humain durable.

La notion postule également un nouvel aménagement des rapports entre l’État, la société civile et le secteur privé en vue d’une collaboration dans la promotion du développement économique et social. Elle impose enfin le respect par tous ces acteurs de valeurs telles, la responsabilité, la transparence, la participation et l’alternance. Tout cela n’a aucune chance de succès tant que notre constitution, notre loi fondamentale, loi suprême de notre pays sur laquelle tout repose reste taillable et corvéable à volonté. Elle doit être inviolable surtout en ce qui concerne l’article limitant les mandats présidentiels. Pour l’histoire sachez que la constitution des Etats-Unis d’Amérique est l’une des plus anciennes constitutions écrites encore appliquées. Elle a été acceptée le 17 septembre 1787 par une convention réunie à Philadelphie, elle s’applique depuis le 4 mars 1789. En 225 ans elle a été modifiée par vingt-sept amendements et aucun n’a porté sur le mandat présidentiel.

A tous ceux qui ont peur du changement, nous disons que le peuple du Burkina est un peuple optimiste qui croit que demain sera meilleur. Nous avons foi en l’avenir. Le changement permet de dévoiler tout ce que notre pays a de meilleur. IL permet à notre pays de bénéficier de l’expérience de tous les Burkinabé qui ont l’ambition de proposer à notre peuple tout ce qu’ils possèdent de grand et sublime dans l’édification de notre cher Burkina.

Nécessité de la création d’un large front de résistance

Le changement est réalisé grâce à une stratégie qui diminue les forces résistantes. C’est pourquoi nous lançons un appel à toutes les forces vives de notre pays : les partis politiques les organisations syndicales les organisations de la société civile, le secteur public et privé à la mobilisation pour faire échec à toutes les forces qui résistent au changement dans notre pays. Pour ce faire, nous invitons toutes ces organisations à la création d’un large front de lutte pour empêcher toute modification de la constitution. Le respect de la constitution est le seul gage de l’avènement d’un climat sociopolitique serein capable de valoriser le capital humain afin d’engager véritablement le peuple burkinabé sur la voie du développement et du bien-être ».

Le Conseil Exécutif



Vos commentaires

  • Le 20 février 2014 à 16:06 En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

    L’ALTERNANCE , L’ALTERNANCE , LES GENS N’ONT QUE CE MOT DANS LA BOUCHE COMME SI CE MOT EST NOUVEAU DANS LE DICTIONNAIRE : TOUT DOIT SE RÉSUMER PAR UN PROJET DE SOCIÉTÉ. NE NOUS LAISSONS PAS DUPER CHÉRE PEUPLE

  • Le 20 février 2014 à 17:23, par EL KABOR En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

    Vivement que se front voie le jour pour barrer toutes les veillitées pour saper notre démocratie. C3EST UN DIAGNOSTIC PROFOND QUE SE APPEL FAIT A L4INSTAR D’AUTRES COMME LA DÉCLARATION DES EVEQUES DU BURKINA TOUT SIMPLEMENT POUR DIRE QUE LE MAL EST VRAIMENT PROFOND ET L’HEURE N’EST PLUS A LA RECRÉATION.PERSONNES N’EST CONTRE QUELQU’UN AU Burkina NI contre Blaise ET LES SIENS C’EST SIMPLEMENT UNE QUESTION DE JUSTICE SOCIALE DANS UNE DÉMOCRATIE DONC A BON ENTENDEURS SALUT.

  • Le 20 février 2014 à 20:34, par Kaboré Ludovic Ismael de Tanghin En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

    changement oui mais trouvons une manière pacifique pour ce changement .le front dont vous parlé n’est pas mauvis !il faut s’organiser puis allez au référendum afin que le peuple puisse en décidé .c’est une voix qui nous sera profitable à tous !

    • Le 21 février 2014 à 01:55, par Devoir citoyen En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

      C’est le peuple a travers les deputes qui ont vote la constitution et jamais le peuple n’a demande de faire un referendum sur un article de cette constitution. Ce referendum est demande pour juste un seul individu qui est Blaise Compaore afin qu’il puisse rester a vie au pouvoir. Sinon, quand Blaise changeait la constitution en 1997, 2000 et en 2007 surtout sur l’article 37, il n’a pas eu besoin de referendum. On n’a pas fait appel au peuple en referendum pour faire d’abord de l’article 37 en mandat illimité en 1997, ou encore le peuple n’a pas été consulte en referendum en 2000 puis 2007 pour ramener l’article 37 a 2 mandats de 7ans puis de 5ans en 2007. Trop c’est trop et il faut arrêter de tripatouiller notre constitution comme ça pour juste faire plaisir a Blaise Compaore. Si Blaise demande cette fois le referendum après avoir échoue sur la mise en place du sénat, c’est juste parcequ’il n’a pas la majorité a l’Assemble Nationale (ADF/RDA ayant dit non a la modification de l’article 37) et donc le referendum est son seul et unique recours pour tripatouiller notre constitution en sa faveur surtout sur l’article 37. PAS DE REFERENDUM, ENOUGH IS ENOUGH !!!!!

    • Le 21 février 2014 à 09:26, par adambak En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

      Sachez que ce n’est pas le peuple qui demande un référendum, mais vous, à travers vos manigances inavouées, dans le seul but de maintenir le vrai peuple sous votre diktat (de formes diverse). Lorsqu’un politicien donne par exemple une somme de 2000 francs à un laissé pour compte pour lui demander de voter oui ou non à un référendum, sans même qu’il ne sache ce que ce référendum apportera de positif ou de négatif à sa patrie,ce qui pour l’heure serait bien le dernier de ses soucis, puisqu’il a faim, je vous laisse deviner la suite. Ce n’est pas de gaité de cœur que je prend cet exemple, car celui qui a faim n’est pas un homme libre, un homme qui peut analyser rapidement une situation donnée ; malheureusement, le peuple que vous évoquez est en grande majorité comme çà, et vous le savez très bien. Mais il ne mérite pas d’être traité en bétail électoral comme vous et vos sponsors en avez l’habitude.

    • Le 21 février 2014 à 09:52, par Kontougni / "Nous-pas-bouger" En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

      Monsieur Kaboré Ludovic Ismael de Tanghin, un référendum qui coûtai plus de 41 milliards de nos francs pour quoi faire ? Pour quelle raison serait-ce nécessaire d’improviser en urgence un tel référendum (si coûteux) à moins d’un an de l’élection présidentielle ? Si le but est juste de garder Blaise au pouvoir, c’est inutile et injuste puisque non seulement on finira bien par le perdre, mais en plus, on transgresse l’esprit de notre constitution qui veut l’alternance comme mode de succession. Autant apprendre à nous passer de Blaise comme la constitution le prévoit. Cela nous évitera de devoir gérer l’imprévu de la mort d’un président au pouvoir et fera droit aux autres acteurs de la vie politique qui ont un autre projet à proposer.

  • Le 20 février 2014 à 20:43, par Kaboré Ludovic Ismael de Tanghin En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

    il faut que nous menons une lutte consciente .il faudra que nous pensons à la paix sociale et à l’unité nationale .il faut œuvrer à la consolidation de la paix sociale au lieu de participer au déchirage du tissu social

  • Le 20 février 2014 à 22:32, par Kaboré Ludovic Ismael de Tanghin En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

    nous verons après le 23 !on saura qui du cdp et des autres qui gagnera les élections .ceux qui détiennent la force tranquille ne parlent pas assez mais laisse les urnes parlés à leur place .merci jeune

  • Le 21 février 2014 à 06:39, par qui êtes vous. ? En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

    C’est quoi ça encore ? Où étiez vous pour laisser notre cher Faso en n’arriver là. Bandes d’opportunistes.

    • Le 21 février 2014 à 08:58, par pecos En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

      juste dire à Ludovic de Tanghin que le budget pour un référendum pourrait permettre aux élèves de la Tapoa qui sont sous les tentes de bénéficier d’écoles digne de ce nom, à nos infirmiers et médécins d’apporter les premiers soins aux urgences. Au fait, il est clairement dit dans la Constitution que l’on fait un référendum quand il s’agit d’une question d’intérèt NATIONAL. Pourquoi alors s’agiter pour juste vouloir faire plaisir à un INDIVIDU. De gràce permettez au peuple de garder ses maigres ressources pour sauver des vies humaines.

  • Le 21 février 2014 à 08:21, par bbking En réponse à : Lutte pour le changement au Faso : Le CCH /B invite à la création d’un large front

    tout est donc sombre au Burkina : Comment sera t-il quand vous serez au pouvoir ou bien quand vous allez faire comme ceux que vous critiquez aujourd’hui ?
    Le Pays a progresse, tout n’est pas parfait mais vous ne pouvez pas faire mieux que le pouvoir actuel meme en 30 ans de pouvoir. Critiquer oui mais avec du recul et du detachement