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ECMTS de Gaoua : Les élèves en grève pour 72 heures

jeudi 6 février 2014.

 

Ceci est une déclaration des élèves de l’Ecole des cadres Moyens en Travail social (ECMTS) de Gaoua qui observent à compter du jeudi 6 février une grève de 72 heures pour exiger de leur administration la satisfaction de leur plate-forme revendicative.

« Camarades des 48ème et 49ème promotions

L’heure est plus que grave à l’Ecole des cadres Moyens en Travail Social (ECMTS) de Gaoua. Pendant que nous croyions que nos préoccupations sont prises au sérieux par notre administration, celle-ci a plutôt manifesté sa ferme volonté de sanctionner les camarades à travers la prise de nouvelles mesures d’austérité. Ces mesures contribuent une fois de plus à paralyser notre école et par voie de conséquence à donner une mauvaise formation à l’ensemble des élèves de cette école au Burkina chargée de former les Travailleurs Sociaux (TS).

En effet, au plan académique, les responsables de l’Institut national de formation en Travail Social (INFTS) non soucieux de résoudre les préoccupations des élèves ont, au cours d’un conseil pédagogique extraordinaire tenu ce lundi 03 février 2014, décidé de poursuivre la programmation du cours d’Ethique et Déontologie aux élèves AES (Attachée d’Education Spécialisée) et ES (Educateurs Sociaux) de la première année alors que le Directeur de l’ECMTS/ Gaoua a demandé et obtenu en date du 30 janvier des explications relatives au refus de nos camarades de poursuivre ce cours avec le même chargé. Dans ce cours, le chargé en question a commis des erreurs que nous nous réservons de commenter. Les élèves ayant refusé de poursuivre ce cours ont mandaté leur bureau pour rencontrer l’administration afin de rendre compte. L’administration a refusé de recevoir le bureau. Ce n’est que le lendemain et après insistance que notre bureau a été reçu. Le compte rendu et les propositions de solutions ont été faits et il était convenu que le cours serait reporté dans le but de permettre aux élèves de se concerter. Au grand étonnement des camarades, le chargé est arrivé avec l’intention de se justifier pour le cours passé et de poursuivre. Ainsi, les élèves se sont abstenus de poursuivre le cours. En reponse, l’administration a adressé des lettres d’explication à l’ensemble des élèves AES1 et ES1.

Ce mercredi 05 février, le Directeur porte à la connaissance des élèves toutes sections confondues par note de service n° 2014-008/MASSN/SG/INFTS/ECMTS que les activités pédagogiques se poursuivent normalement jusqu’à nouvelle ordre et que des contrôles de présence seront fait dans les salles malgré le dépôt d’un préavis de sit-in.

En outre, nous avons été informé que les sorties de pratique en Information, Education et communication (IEC)/ Communication pour le Changement de Comportement (CCC) ne seront plus effectuées, remettant en cause l’une des préoccupations satisfaites par la mission ministérielle le 05 janvier dernier. Par la même occasion, nous avons été informés que nos camarades Adjoints et Educateurs Sociaux de la deuxième année feront en même temps la pratique sur le terrain de stage. Pourtant, elles doivent se faire à l’école dans l’optique de permettre à ceux-ci de distinguer la théorie de la pratique avant leur départ en stage.

A cela s’ajoute les lettres d’explication adressées à Monsieur Bado Moïse, l’ex Délégué Général des élèves et à l’ensemble des élèves AES1 et ES1.

Au plan financier, pendant que nous revendiquons le remboursement des pécules coupés de nos camarades, puisque promesse leur a été faite lors des échanges avec la mission ministérielle, notre administration a une fois de plus appliqué la règle de prorata temporis sur les pécules de nos camarades admis sur les listes d’attente. Notons au passage que ces derniers viennent de percevoir pour la première fois leur pécule après deux mois de cours.

Cette situation qui rend difficile leurs conditions de vie et d’études nous amène à se demander si nous sommes dans une école de formation en Travail Social.

Au plan social, ces élèves victimes de l’application de cette règle de prorata temporis vivant en location depuis leur arrivée à l’école, s’alimentent à crédits dans les restaurants et font face à d’autres dépenses inhérentes à leur formation. Depuis leur rentrée, aucune mesure sociale n’a été envisagée par l’administration en leur faveur. Pire, elle a appliqué la règle de trois sur leur pécule du mois de décembre.

Il convient de noter que sur l’ensemble des préoccupations soumises à l’administration aucune n’a été résolue.

C’est au regard de cette situation et au manque de volonté de nos responsables de résoudre nos préoccupations que nous observons ce sit–in de 72 heures à compter du jeudi 06 février 2014 et susceptible d’être prolongé pour réclamer le départ pure et simple de monsieur :
  POODA Pounkité, protégé du directeur général, dont les cours font chaque fois l’objet de controverse ;
  le Directeur de l’ECMTS/ Gaoua et le Directeur Général de l’INFTS qui ne se soucient plus des élèves et de la qualité de leur formation ;

Vu l’importance des points inscrits, nous appelons l’attention des premiers responsables du Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale à jeter un regard sur la situation actuelle de l’école.
Vive la formation de qualité à l’ECMTS.

Fait à Gaoua le, 06 février 2014
Pour le Bureau des Elèves
Le Délégué général

Yédihama SABDANO
Elève Educateur Social



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